| Le film a pris dans la vie moderne, une importance considérable. 
        Nous ne saurions clore ce résumé de la saison théâtrale 
        algéroise sans parler du plus coquet, entre les établissements 
        de cinéma : le " Splendid ".
 Au centre de la ville, à cent mètres du square 
        Bresson, sur cette grande artère qu'est la 
        rue de Constantine, le " Splendid " jouit de cet 
        avantage inappréciable d'avoir été spécialement 
        construit pour donner des représentations cinéinatographiques.
 
 Merveilleusement disposé, il permet à tous les spectateurs, 
        quelle que soit la place qu'ils occupent,de voir, et ce qu'ils voient 
        ce sont les plus belles, entre les merveilleuses productions de l'art 
        cinématographique.
 
 On sait à quel degré de perfection sont parvenues les grandes 
        firmes françaises, italiennes et américaines qui se disputent 
        la suprématie à l'écran.
 
 Entre leurs productions, un directeur avisé doit choisir parmi 
        les genres très divers livrés à l'appréciation 
        du public, celui qui convient le mieux à sa clientèle.
 
 M. Lecat, directeur du " Splendid " a résolu le problème 
        en sélectionnant les films les meilleurs, entre les plus beaux. 
        Veillant à ce que tous les programmes soient bien combinés, 
        puissent être vus par tous et intéressent les grands, comme 
        les petits, il s'est attaché à ne donner que de véritables 
        chefs-d'oeuvre de technique, d'art, d'interprétation et d'invention.
 
 Nous ne pouvons nommer tous les filins que la direction du " Splendid 
        Cinéma" s'est assurés par contrat spécial, mais, 
        parmi leS derniers représentés, pourquoi ne pas citer le 
        Sang des Immortelles,. ce drame puissant d'André Legrand, 
        mis en scène par A. Liaber et interprété, dans des 
        cadres grandioses par Elmire Vautier, Marcel Vibert, G. Jacquet et Renée 
        Sylvaire ; le Carnaval des Vérités, une merveille 
        photographique sur un scénario de Marcel L'Herbier joué 
        par Suzanne Desprès et Paul Capellani ; le Maître du 
        Monde, un de ces. rares ciné-romans que l'on suit jusqu'au 
        bout avec un passionnant intérêt et Narayana, le petit 
        dieu du bonheur, cette pathétique rêverie de Léon 
        Poitier que réalisent avec Van Daele, Mlles Madys et Marthe Souty 
        et dont chacune des photographies est un chef-d'oeuvre, et Colombia 
        et Son Cornac, et Noblesse de Coeur, 
        et Irène, et le Droit de Tuer, et Silence 
        Sacré et  le Penseur et combien d'autres 
        qui, se partageant la semaine ont attiré au "Splendid Cinéma 
        " tout ce qu'Alger compte de personnalités officielles ou 
        mondaines, sans compter
 les touristes qui, après les longues randonnées dans le 
        bled aiment à trouver au cinéma un instant de repos qui 
        soit en même temps une distraction saine et intellectuelle.
 
 Le " Splendid Cinéma " d'Alger, peut rivaliser avec les. 
        meilleurs établissements parisiens. Il contribue, par le choix 
        des films, par la sélection des oeuvres et dé son public, 
        à assurer la réputation artistique d'Alger, ville d'hivernage. 
        Nous lui devions une mention spéciale.
 P. V.
 |