| ---------LE 24 janvier 
        1953, une présentation de courts-métrages algériens 
        réalisés par le Service du cinéma du Gouvernement 
        général avait lieu à Paris, au cinéma Marignan. 
        L'accueil réservé était très chaleureux et, 
        de tous côtés s'exprimait le désir de voir renouvelée 
        périodiquement une manifestation aussi opportune montrant les divers 
        aspects de l'Algérie, prolongement naturel de la France au delà 
        de la Méditerranée.----------C'est 
        la raison pour laquelle M. Roger Léonard, Gouverneur général 
        de l'Algérie, décida d'organiser une réunion semblable, 
        le 5 avril 1954, au Palais de Chaillot, sous la présidence de M. 
        le Ministre de l'Intérieur.
 ----------Les 
        meilleurs courts-métrages de la production 1953 du Service du cinéma, 
        établis sur les scénarios les plus valables, y ont été 
        présentés.
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        Hippone la Royale " évoquait d'abord le passéprestigieux 
        de la cité rendue illustre jadis par Saint Augustin. D'heureuses 
        séquences font admirer l'état actuel des fouilles entreprises 
        dans les ruines romaines. Les connaisseurs eurent le loisir d'étudier 
        le détail de délicates mosaïques. L'une d'elles, la 
        mosaïque " du vin et de la vigne ", a permis au scénariste 
        de ménager la transition attendue qui jette le spectateur en pleine 
        actualité. Et c'est la Bône actuelle, son vignoble, ses Associations 
        agricoles, ses exportations, le développement de son port, l'embellissement 
        de la cité. Un film bien pensé et réalisé 
        avec une louable fidélité.
 ----------Le 
        deuxième film était consacré à " L'Arbre 
        ". Cette production, en gévacolor, met en relief l'idée-force 
        suivante qui semble aller de soi pour la plupart des Européens, 
        mais dont les habitants de l'Afrique du nord n'ont pas toujours le réflexe 
        : il ne faut pas détruire l'arbre mais au contraire en prendre 
        soin, parce qu'il est beau et utile. Une poésie latente, discrète, 
        imprègne ce film qui développe un thème très 
        agréable.
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        Chercheurs d'Eau " est une histoire toute simple, où 
        le facteur humain introduit un élément d'intérêt 
        particulier.
 ----------En 
        Algérie, l'eau est véritablement la source de toutes richesses. 
        Qu'un point d'eau apparaisse et toute la vie d'une vaste région 
        se trouve modifiée.
 ----------Dans 
        les steppes qui bordent les territoires pré-sahariens, il est nécessaire 
        de multiplier les points d'eau pour permettre aux nomades d'abreuver leurs 
        troupeaux. En effet, bêtes et gens doivent parfois par-courir des 
        distances considérables avant de pouvoir se désaltérer.
 ---------Ce 
        sont ces points d'eau qu'inlassablement les courageuses équipes 
        de puisatiers vont rechercher et trouver. Ils accomplissent, au milieu 
        d'une nature désolée, un travail dur et pénible pendant 
        des jours et des jours, avec comme seul spectacle la curiosité 
        un peu ironique des nomades qui les traitent de fous.
 |  | -----------C'est 
        la vie de cette équipe que ce court métrage se proposait 
        de montrer, ses espérances, sa lassitude, son découragement 
        et son immense joie lorsque l'eau jaillit pour apporter la richesse et 
        la vie.----------Que 
        se passe-t-il plus au sud ? " Les Deux Visages du Sahara ", 
        une production bien originale dont la réalisation a été 
        confiée à M. J.K. Millet, montre qu'à côté 
        des moeurs traditionnelles des nomades et des oasiens, un monde nouveau 
        s'édifie.
 ----------Dans 
        le plus grand désert du monde, toujours traversé par les 
        lentes et paisibles caravanes, au milieu des terres calcinées, 
        des chantiers apparaissent soudain avec leur bruyante animation. A Colomb-Béchar 
        surgit une véritable ville industrielle. Sous le ciel bleu, le 
        crassier fumant a perdu la teinte triste que l'on associe habituellement 
        aux grisailles du Nord.
 ----------Le 
        coron algérien est devenu une cité ouvrière heureuse, 
        bien conçue, avec des maisons accueillantes et fleuries.
 Après les officiers, les instituteurs et les médecins, viennent 
        d'arriver les géologues et les ingénieurs qui se penchent 
        pour arracher des richesses nouvelles enfouies sous la croûte ocrée 
        des terres désertiques.
 ----------Que 
        renferme le Sahara ? C'est l'une des plus importantes questions que se 
        posent actuellement les économistes du monde entier.
 ----------La 
        question est tellement importante qu'elle fournit la matière d'un 
        nouveau film : " Képis Bleus ", autre court-métrage 
        saharien. Là, c'est plus spéciale-ment les divers aspects 
        de la vie de l'officier qui sont mis en vedette. La production méritait 
        d'être révélée pour son excellente qualité.
 ----------Le 
        caractère algérien de la manifestation du Palais de Chaillot 
        était encore marqué par la présence de deux vedettes 
        algériennes qui ont tenu à lui prêter leur concours 
        : Mme Taos, dans ses chants berbères, et Mouloudji. La musique 
        du 93è R.I. exécuta la " Suite algérienne ", 
        de Saint-Saëns.(voir 
        cet artiste)
 ----------Autour 
        de M. Martinaud-Deplat, ministre de l'Intérieur, de plusieurs membres 
        du Gouvernement et de nombreuses personnalités, que recevaient 
        M. le Gouverneur général et Mme Léonard, un public 
        appartenant aux milieux parlementaires, au corps diplomatique et au monde 
        des affaires, assistait à cette séance où se conjuguaient 
        l'art et l'information.
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