| CHAPITRE IIILE MUSÉE
 C'est dans la grande rue, sur la droite quand 
        on va de l'esplanade à la porte de Ténès, que se 
        trouve le musée, si l'on peut donner ce nom à une cour assez 
        malpropre, flanquée de trois méchants préaux, où 
        une foule de débris sont entassés pêle-mêle 
        (no 13 sur la carte). Cet état de choses ne fait guère honneur 
        aux Cherchelois. Il y a pourtant là un grand nombre uvres 
        dignes d'attention et bien supérieures comme valeur artistique 
        à la plupart des statues trouvées dans le nord de l'Afrique. 
        Il ne faut pas cependant en exagérer le mérite. Sous l'empire 
        romain et même au temps du bon roi Juba, Césarée n'a 
        jamais eu que des praticiens plus ou moins adroits, mais dépourvus 
        de toute originalité.
 Du reste, à cette époque, l'art était déjà 
        presque partout en décadence : le talent créateur faisait 
        défaut, et bientôt, à partir du second siècle, 
        le sens de la vie, la science du dessin, l'habileté de main, les 
        procédés de métier commencèrent à se 
        perdre. Mais c'est justement à cause de leur manque d'originalité 
        que beaucoup de ces sculptures sont intéressantes. Copies médiocres, 
        froides, mais à peu près exactes uvres fameuses aujourd'hui 
        disparues, elles nous permettent de nous rendre compte, dans une certaine 
        mesure, de ce qu'étaient les modèles; elles offrent comme 
        un reflet du génie des grands maîtres. D'autres nous apportent 
        d'utiles renseignements sur les murs, les croyances, les goûts, 
        les costumes des anciens habitants de Césarée.
 
 D'autres enfin reproduisent les traits de personnages célèbres. 
        Le temps et les hommes les ont par malheur bien maltraitées, et 
        le cadre dans lequel elles se présentent actuellement à 
        nous est loin de les faire valoir.
 
 Nous indiquons ici ce qui, dans ce musée, nous a paru le plus digne 
        d'être remarqué. Notre description passe d'abord en revue 
        les uvres conservées à l'intérieur et en avant 
        des préaux ; nous parlerons ensuite de quelques objets placés 
        en plein air, au milieu de la cour.
 
 PRÉAU DE DROITE
 
 1) Contre le mur qui borde la rue.
 - Torse d'un jeune satyre, compagnon du dieu Bacchus. Il porte sur l'épaule 
        gauche une peau de panthère. Assez bonne copie d'une oeuvre du 
        fameux sculpteur athénien Praxitèle (quatrième siècle 
        avant J.-C.), ou d'un sculpteur de son école.
 
 2) Contre le mur du fond.
 - Tête de femme, portrait de la fin du second siècle de notre 
        ère ; posée sur une petite caisse de marbre qui renfermait 
        les cendres d'un affranchi du roi Juba.
 - 3) Tête très mutilée représentant Isis, la 
        principale déesse de l'Égypte. Elle est couverte d'un voile, 
        que surmonte le croissant de la lune.
 - 4) Tête féminine coiffée de la dépouille 
        d'un animal marin, qui parait être un dauphin. C'est peut-être 
        une personnification de la ville de Césarée.
 - 5) Tête du dieu Apollon. Les cheveux sont divisés en petites 
        boucles symétriques, qui encadrent le visage ; derrière 
        la nuque, ils forment deux tresses, dont les extrémités, 
        ramenées ensuite par devant, ont été nouées 
        l'une à l'autre. Copie correcte, mais sans vie, d'une uvre 
        célèbre du sculpteur athénien Calamis, qui vécut 
        avant Phidias, dans la première moitié du cinquième 
        siècle avant notre ère.
 - 6) Fragment d'une petite statue représentant un satyre assis. 
        11 retenait peut-être, de ses bras tendus, une jeune fille qui cherchait 
        à lui échapper. Prèsde lui, un chalumeau à 
        plusieurs tuyaux.
 - 7) Mauvaise statuette de la déesse Vénus, presque entièrement 
        nue.
 - 8) Buste bien conservé d'un jeune homme portant un manteau militaire 
        et une cuirasse, dont la plaque métallique formant épaulette 
        est ornée d'un dieu marin. Travail de la fin du second ou du commencement 
        du troisième siècle de notre ère.
 - 9) Torse d'un jeune satyre, portant en écharpe une peau de bête. 
        Il tenait dans chaque main une flûte, dont il s'apprêtait 
        à jouer. Copie d'une statue célèbre d'un artiste 
        grec postérieur à Alexandre le Grand et se rattachant à 
        l'école de Praxitèle.
 - 10) Tête de jeune homme, poète ou acteur, couronné 
        de lierre.
 11) Petite statue presque informe en pierre calcaire grisâtre. Elle 
        représente un dieu ventru, aux jambes courtes et ramassées; 
        sa tête est coiffée d'une sorte de boisseau, peut-être 
        un symbole de la fécondité qu'il savait répandre. 
        Cette idole, véritable caricature, qui paraît dater des plus 
        anciens temps de l'existence d'Iol, doit se rapporter à quelque 
        culte indigène ou punique.
 
 - 12) Contre le mur de gauche du préau.
 - Fragment d'un groupe représentant un satyre et un hermaphrodite, 
        scène lascive souvent reproduite à Césarée.
 - 13) Torse d'Apollon, aux cheveux flottant sur les épaules. Il 
        porte en écharpe une sorte de baudrier, auquel était attaché 
        son instrument de musique, la cithare.
 
 - 14) En avant de ce préau, au milieu.
 - Partie inférieure d'une statue en pierre noire d'Égypte, 
        trouvée près du port. C'était, comme nous l'apprennent 
        les inscriptions gravées sur le socle et sur la face postérieure, 
        l'image d'un roi d'Égypte, qui vécut quinze siècles 
        environ avant J.-C., de Thoutmousis fer, souverain de Thèbes, a 
        le maître " qui fait les choses, le fils du soleil, donnant 
        " de son flanc la vie à jamais ". Il était, selon 
        l'usage, représenté debout, la jambe gauche avancée. 
        Comment cette statue égyptienne, d'une époque si reculée, 
        a-t-elle été apportée à Cherchel ? Il est 
        impossible de le dire. Elle a peut- être servi tout bonnement de 
        lest à quelque navire venant du pays du Nil.
 
 - 15) Entre le préau de droite et celui 
        du fond, à l'angle de la cour.
 - Torse en beau marbre blanc et d'un très bon travail, ayant appartenu 
        à une statue de Mercure : le dieu du commerce devait tenir d'une 
        main une bourse, de l'autre son caducée.
 
 PRÉAU DU FOND
 16) Contre le mur de droite.
 - Plaque en pierre, placée contre la statue de Mercure (no 15). 
        C'est un ex-voto, portant une inscription punique au dieu phénicien 
        Baal. On y voit, figurés d'une manière grossière, 
        un taureau amené à l'autel pour être sacrifié 
        et divers symboles divins : main ouverte, croissants retombant sur des 
        disques (images du culte de la lune et de celui du soleil), etc. Ce monument 
        est d'une époque antérieure à l'occupation romaine.
 - 17) Petit bas-relief, représentant un maître de gladiateurs, 
        sa baguette à la main (voir plus haut, p. 55).
 - 18) Statue d'homme, portant la toge. Elle provient des thermes de l'est 
        (voir p. 53).
 - 19) Contre le mur du fond. - Plaque funéraire placée sur 
        la tombe d'un cavalier, originaire de Dalmatie, mort à vingt-sept 
        ans, après onze ans de service (voir p. 20). 11 galope sur des 
        ennemis nus, tombés à terre, et frappe l'un d'eux de sa 
        lance.
 - 20) Grande statue de Vénus, qui faisait, dit- on, pendant, dans 
        les thermes de l'ouest, à une autre Vénus, dont le torse 
        est aujourd'hui conservé au musée d'Alger, et dont le style, 
        bien meilleur, indique une époque plus ancienne (peut-être 
        le temps du roi Juba). La nôtre, d'un travail fait mécaniquement 
        et sans vie, parait dater de la fin du second siècle après 
        J.-C. A côté d'elle, un dauphin, enroulé autour d'une 
        colonne, rappelle la naissance de la déesse, qu'on prétendait 
        sortie de l'écume des flots. Copie d'une statue grecque, postérieure 
        à Alexandre le Grand, et inspirée par un chef-d'uvre 
        de Praxitèle.
 - 21) Statue colossale d'Hercule, faite, semble-t- il, au premier siècle 
        de notre ère, d'après une uvre de la meilleure époque 
        de l'art grec (cinquième siècle avant J.-C.). De la main 
        gauche, le héros tenait sa massue, appuyée contre terre. 
        Travail précis, mais froid.
 - 22) Dieu assis. Médiocre copie romaine d'une statue du temps 
        des successeurs d'Alexandre, faite par un sculpteur qui se rattachait 
        à l'école de l'Athénien Scopas, contemporain de Praxitèle. 
        C'est un morceau d'un style vigoureux et d'un bel effet décoratif. 
        Un bandeau roulé, en étoffe, entoure la chevelure. La physionomie 
        est à la fois méditative et bienveillante, comme il convenait 
        au dieu de la médecine, Esculape, dont cette statue nous offre 
        peut-être l'image. Trois petits trous, creusés plus tard, 
        autant qu'il semble, et disposés en triangle au sommet de la tête, 
        dans une entaille grossièrement faite, prouvent qu'un ornement 
        quelconque a été placé à cet endroit.
 
 Sur un établi, au fond du même préau, à gauche, 
        sont disposés de nombreuses plaques et fragments de plaques portant 
        des épitaphes d'habitants de Césarée, quelquefois 
        aussi leurs portraits.
 Les n° 23-27 se trouvent dans la partie antérieure de ce préau 
        et sont adossés à des piliers.
 - 23) Mauvaise statue de dame romaine, drapée dans un manteau.
 - 24) Tête colossale d'un homme aux traits jeunes et réguliers, 
        qui ne sont pas sans ressemblance avec ceux de l'empereur Auguste. Elle 
        a peut-être appartenu à une statue élevée par 
        Juba à son bienfaiteur, statue dans laquelle la tête, sculptée 
        probablement en une autre matière que le reste du corps, était 
        encastrée entre les épaules. Les cheveux, faits pour être 
        vus de loin, sont traités sommairement. Plus tard, on pratiqua, 
        d'une manière assez barbare, une large entaille autour de cette 
        tête, sans doute pour la ceindre d'un diadème en métal.
 - 25) Romaine drapée, statue plus petite que nature.
 - 26) Torse de la déesse Diane, vêtue d'une courte tunique 
        de chasse, aux plis fins, que traverse une draperie roulée, servant 
        à la fois d'écharpe et de ceinture. L'exécution, 
        qui est assez soignée, fait regretter la mutilation de cette statue.
 - 27) Grande statue de Bacchus, portant en écharpe une peau de 
        bête, la tête couronnée de feuilles et de grappes de 
        vigne et de lierre. Il devait tenir de la main gauche son thyrse, l'Aton 
        surmonté d'une pomme de pin, et de la main droite un vase à 
        boire, que cherchait à atteindre une panthère apprivoisée. 
        Copie assez bien exécutée d'une oeuvre d'un artiste athénien 
        qui semble avoir vécu au quatrième siècle, quelque 
        temps avant Praxitèle. Le visage est malheureusement en très 
        mauvais état.
 - 28) En avant de ce préau. - Sur un chapiteau à feuilles 
        d'acanthe, masque colossal de jeune homme, appartenant certainement à 
        la même série que ceux de l'Esplanade (voir p. 50), bien 
        qu'on l'ait trouvé dans les thermes de l'ouest.
 - 29) Femme vêtue à la grecque. Elle est brisée en 
        deux, et la partie inférieure seule est dressée. Mauvaise 
        reproduction d'une statue célèbre, du cinquième siècle 
        avant J.-C., qui représentait une déesse (peut-être 
        Coré, peut-être Aphrodite ou Vénus) et dont l'auteur 
        était un contemporain de Phidias, sinon Phidias lui-même.
 - 30) Tête dont tout le devant de la figure a maintenant disparu. 
        Mais le bandeau qui entoure les cheveux prouve que c'était le portrait 
        d'un roi.
 - 31) Médiocre statue, plus petite que nature, représentant 
        quelque divinité allégorique de l'époque romaine 
        (Fortune, Concorde, etc.), avec une corne d'abondance sur le bras gauche.
 - 32) Statuette de femme drapée : le haut du corps était 
        couvert d'une peau de bête dont on voit l'extrémité 
        sur la hanche droite. Peut-être une Bacchante, compagne de Bacchus, 
        peut-être Thalie, la Muse de la comédie.
 - 33) Portrait de femme d'un excellent travail. L'exécution et 
        la coiffure indiquent les premiers temps de notre ère.
 
 Ce préau du fond est flanqué de deux petits cabinets. Dans 
        celui de droite, il y a des poteries.
 
 Dans celui de gauche sont enfermées d'autres poteries, des lampes, 
        ainsi que divers fragments de petites dimensions.On peut y remarquer :
 Sur la planche de gauche, une petite 
        tête représentant un enfant à la riche chevelure. 
        C'est une des nombreuses copies de l'Amour que la fameuse courtisane Phryné 
        commanda à Praxitèle pour en faire don à sa patrie 
        Thespies.
 Sur la planche du fond, des jambes 
        en bronze et deux têtes joufflues, en bronze aussi, entourées 
        d'une sorte de capuchon; - une tête de marbre représentant 
        Hercule, couronné de peuplier.
 A l'angle de droite, la tête 
        bestiale d'un Pan, divinité champêtre, que l'on représentait 
        mi- partie homme, mi-partie bouc.
 Devant la porte de ce cabinet, on voit précisément le bas 
        d'une petite statuette de Pan, renversé sur un rocher ; il a des 
        jambes de bouc.
 
 PRÉAU DE GAUCHE
 - 34) Contre le mur de droite.
 - Torse de Diane chasseresse.
 - 35) Jeune berger s'arrachant une épine du pied. Son cor et son 
        chalumeau sont déposés auprès de lui ; son chien, 
        dont il ne reste plus que deux pattes, le regardait. Mauvaise copie d'une 
        uvre célèbre du cinquième siècle, dont 
        le caractère a été altéré : d'une composition 
        de style sévère représentant l'accident arrivé 
        à un jeune homme, vainqueur dans une course, on a fait un sujet 
        de genre.
 - 36) Contre le mur du fond.
 - Statue de femme, en costume grec, assise sur un trône dont les 
        bras se terminent par une tête de bélier. C'est peut-être 
        une image de la déesse Déméter ou Cérès.
 - 37) Femme drapée, avec les deux avant-bras levés, geste 
        de la prière chez les anciens.
 - 38) A côté, fragment d'une statue d'homme en toge.
 - 39) En face. Jeune homme à peu près nu ; un manteau couvre 
        seulement les épaules. Statue d'une assez bonne exécution.
 - 40) Contre le mur du fond.
 - Jeune satyre, la tête ceinte d'une couronne en branches de pin. 
        Son vêtement, une peau de bête, est déposé sur 
        un tronc d'arbre auprès de lui. Il joue avec une panthère 
        qu'il empêche de s'emparer de quelques grappes de raisin jetées 
        sur le sol : d'une main, il la saisit par la queue ; de l'autre, il la 
        menace avec son bâton, dont l'extrémité est encore 
        apparente au-dessus de sa tête. Ce motif de genre, traité 
        avec beaucoup de vivacité et de grâce, a dû être 
        composé à l'époque des successeurs d'Alexandre (troisième 
        ou second siècle avant notre ère). Notre copie est d'une 
        bonne exécution.
 - 41) Athéna (pour les Latins, Minerve), portant une tunique aux 
        plis réguliers et sévères, dont la longueur dépasse 
        d'environ un tiers la hauteur du corps, de telle sorte que la partie supérieure 
        a pu être rabattue et former comme un second vêtement sur 
        la poitrine et le dos. Selon l'usage, la déesse porte l'égide 
        protectrice, une peau de chèvre que borde une rangée de 
        serpents et qu'orne la tête de Méduse, monstre tué 
        par le héros Persée à l'instigation d'Athéna. 
        Elle tenait une lance et un bouclier. Copie exacte et soignée, 
        mais froide, d'un original du cinquième siècle avant J.-C.
 - 42 et 43) Contre le mur du fond et à 
        côté, en avant. Deux grandes statues de femmes, 
        dont une seule a conservé sa tête. Elles portent une tunique 
        épaisse, dont le haut est rabattu. La taille est entourée 
        d'une ceinture, autour de laquelle la tunique, légèrement 
        tirée, forme des plis bouffants. Les pieds sont chaussés 
        de hautes sandales; un voile, recouvrant la tête, retombe sur les 
        épaules. Les modèles de ces statues remontent à l'époque 
        la plus brillante de l'art grec, à celle de Phidias (vers le milieu 
        du cinquième siècle), comme le montrent le costume, la coiffure, 
        l'attitude à la fois majestueuse et simple. La physionomie est 
        calme et douce. Un mince ruban entoure la chevelure. Les deux bras étaient 
        portés en avant et devaient tenir quelque objet. Sont-ce des déesses? 
        Sont-ce des mortelles? Il parait impossible de le dire. Nos copies, quoique 
        d'un travail sommaire et malgré des incorrections de détail, 
        rendent bien l'impression de grandeur sereine qu'ont dû produire 
        les originaux.
 - 44) Au pied du n° 42 Fragment d'une tête aux traits idéaux, 
        à la chevelure abondante relevée au-dessus du front : sans 
        doute un Apollon.
 - 45) A côté des nos précédents et en avant 
        du mur. Femme vêtue d'une fine tunique de laine et d'un manteau 
        pesant, disposé en écharpe. De la coiffure qui devait être 
        très compliquée, il reste six longues mèches, retombant 
        symétriquement sur les épaules. La main droite tenait les 
        plis du manteau, le bras gauche était levé de telle sorte 
        que la main se portait dans la direction du sommet de la tête. Il 
        faut probablement y voir une caryatide, colonne vivante employée 
        dans l'architecture d'un riche édifice. Une grande recherche d'élégance 
        s'allie dans cette statue à la raideur d'un art qui n'est pas encore 
        tout à fait sûr de lui-même. L'original a dû 
        être fait dans un atelier d'Athènes vers le commencement 
        du cinquième siècle avant notre ère. Quant à 
        la copie de Cherchel, elle est assez soignée : le manteau y est 
        en particulier traité d'une manière large et vivante.
 
 Les nos 41, 42, 43, 45 ont été trouvés dans le grand 
        édifice voisin de l'Esplanade ( Voir 
        plus haut, p. 52.) et doivent dater du temps du roi Juba.
 
 - 46) Contre le mur du fond (à la suite du n°42). Statuette 
        d'un prêtre de Cybèle. Les serviteurs de cette déesse 
        asiatique, dont le culte se répandit dans tout l'empire romain, 
        étaient des eunuques. Celui dont nous avons ici le portrait se 
        reconnaît à ses chairs molles, à sa physionomie veule, 
        à sa coiffure de femme, que surmonte une large couronne de laurier, 
        rehaussée sur le devant d'un médaillon avec une rosace en 
        relief, à sa longue tunique, à la bandelette de laine, insigne 
        de son sacerdoce, dont les deux extrémités retombent jusqu'à 
        ses genoux. Auprès de lui est représenté un autel.
 - 47) Statue de femme drapée, d'un type banal.
 - 48) Mauvaise statue de Diane, en chasse. Son chien s'attaque à 
        un cerf.
 - 49) Sur un sarcophage placé en avant des nos 47 et 48, on voit 
        une autre statue de Diane, dans la même attitude ; plus petite, 
        elle est mieux conservée et d'un travail un peu meilleur.
 - 50 et 51) Sur le même sarcophage sont déposés un 
        petit torse d'Hercule assis et un excellent portrait de jeune homme, aux 
        traits réguliers, mais énergiques et durs; la coiffure, 
        qui est très soignée et donne à cette tête 
        un aspect féminin, se termine, sur le front et autour des tempes, 
        par une rangée de petites boucles coquettement frisées; 
        elle est entourée d'un large bandeau. C'est probablement le portrait 
        d'un souverain qui vivait vers le second siècle avant notre ère.
 - 52) Contre le mur du fond. Statue de Vénus, vêtue d'une 
        tunique légère, qui épouse les formes du corps, et 
        d'un manteau qu'elle retient (le la main droite. Oeuvre très médiocre 
        : la main droite est trop grande, les pieds sont très mal dessinés, 
        etc.
 - 53) Contre le mur de gauche du préau. Torse de Mercure qui faisait 
        pendant, dans les thermes de l'ouest, au n.15.
 - 54) Grande statue d'une Romaine, drapée dans un ample manteau. 
        Elle semble tenir de la main gauche des pavots, symbole funéraire.
 - 55) Buste d'un homme d'une cinquantaine d'années, borgne de droit. 
        Mauvais ouvrage du troisième siècle ou de la fin du second.
 
 COUR
 La partie centrale du musée, à ciel ouvert, renferme de 
        nombreux fragments d'architecture, des inscriptions, des jarres à 
        grain ou à huile, des moulins en pierre dure (basalte) et quelques 
        sculptures qui méritent d'être notées.
 - 56) Dans le groupe de gauche et en face de ta rue. Jeune satyre qui 
        jouait de la flûte (la flûte manque aujourd'hui), copie d'une 
        statue postérieure à Alexandre le Grand, dont les reproductions 
        sont presque innombrables.
 - 57) Mime groupe, sur l'allée du milieu. Grande statue d'un citoyen 
        en toge; à côté de lui, un coffre, dont la serrure 
        est figurée et sur lequel sont posés des rouleaux. Spécimen 
        de la pleine décadence de l'art (fin du troisième siècle 
        ou commencement du quatrième après J.-C.). L'exécution 
        est détestable : remarquez en particulier les plis de la toge, 
        qui sont de simples sillons creusés au hasard dans le marbre.
 - 58) Sur la même allée. Tête de jeune homme, coiffée 
        d'un bonnet phrygien.
 - 59) A côté, tête de vieillard à longue barbe, 
        la bouche ouverte, les sourcils froncés : imitation d'un de ces 
        masques dont les acteurs grecs se revêtaient pour jouer la tragédie.
 - 60) Dans le groupe de droite, en face de la rue et près de l'entrée. 
        Tête du roi Juba II, représenté encore jeune. Les 
        traits sont réguliers, l'expression est sérieuse, mais la 
        mutilation de cette tète, où le nez, le menton, les lèvres 
        et le sourcil droit sont cassés, n'en permet pas une analyse exacte.
 - 61) Même groupe, sur l'allée centrale. Tète ayant 
        appartenu à une statue assise, au torse nu. C'est le portrait d'un 
        Romain, qui vivait aux environs de l'ère chrétienne, et 
        qui ressemble assez à l'empereur Auguste.
 - 62) Par derrière cette tête. Partie inférieure d'une 
        statue du dieu Bacchus, accompagné d'une panthère : il était 
        appuyé contre un tronc, autour duquel s'enroule une vigne.
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