| MONOGRAPHIE DE CHANZY(Sidi ALI BEN YOUB)
 ORIGINE.Chanzy, l'Ancienne Aquilera des romains, qui prit son nom à Sidi 
        Ali Ben Youb, est un centre dont la création remonte à 1854.
 
 SITUATION.
 Située sur les bords de la rive droite de l'oued Mekerra, à 
        la jonction des routes de Bossuet (DAYA) et de Bedeau, dont la distance 
        est de 44 km de l'un et 70 km de l'autre.
 
 ORIENTATION.
 La direction de ses quartiers avec ses rues parallèles, complantées 
        d'arbres de diverses essences, s'étend du Nord au Sud. On y respire 
        la fraîcheur, grâce à de nombreux canaux, qui y apportent 
        la vie et le charme.
 
 ANCIENNETÉ.
 Le bourg est installé presque tout entier sur des anciennes ruines 
        de thermes d'un ancien camp romain à 680 m d'altitude.
 
 Parmi ces ruines intéressantes, fut trouvé un veau d'or 
        qui figure en bonne place au musée de Sidi Bel Abbès; beaucoup 
        de celles-ci ont servi à la construction de plusieurs fermes. On 
        voit des inscriptions sur maintes pierres de respectables dimensions, 
        mais, l'inclémence du temps, plus la durée des siècles, 
        les ont fait presque disparaître.
 
 Chanzy, dépendant du canton de Boukanéfis à 14 km, 
        et du chef lieu d'arrondissement Sidi Bel Abbès, à 32 km, 
        est construit presque à la limite de l'étroit passage que 
        la rivière s'est frayée dans la montagne avant de s'étendre 
        dans la vaste plaine de Tiffilès et de Sidi Bel Abbès.
 Au dire de certains géologues, l'emplacement actuel de Chanzy aurait 
        été, aux temps préhistoriques, un vaste lac alimenté 
        par les eaux de la rivière et des importantes sources qui jaillissent 
        du sol même, en amont du village telles que, sur la rive droite 
        l'aïn (source) Kadour, l'aïn Skouna ; sur la rive gauche l'aïn 
        El Guelman (Akti) et l'aïn Mékarreg.
 
 L'aïn Skouna n'avait pas de déversoir naturel, la quantité 
        de ses eaux, en s'accumulant sur fond vaseux, donnait naissance à 
        une véritable forêt d'arbres de toutes sortes et d'herbes 
        aussi variées par leur taille que par leurs essences. Ces marais 
        étaient tout naturellement un repaire de reptiles et d'animaux 
        aussi dangereux par leur nombre que par leur férocité.
 
 Les colons entreprirent courageusement son assainissement, mais ils ne 
        purent résister à la terrible malaria qui les emporta presque 
        tous.
 
 Leurs enfants racontaient, impressionnés, l'histoire de ces durs 
        et lugubres premiers débuts et ne manquaient pas d'ajouter les 
        quantités de sulfate de quinine que tous, petits et grands, absorbaient 
        quotidiennement. Mais, l'air empoisonné par les exhalaisons putrides 
        et malsaines était plus fort que toutes les précautions 
        préventives.
 
 L'autorité militaire, soucieuse de la santé de ces premiers 
        arrivants, détacha du bordj de Tiffilès, des pénitenciers 
        pour le défrichement et l'assainissement de ce vaste bas- fond.
 
 Ceux-ci moururent en grand nombre, fauchés par la si terrible malaria. 
        Ces longs et pénibles travaux furent heureusement couronnés 
        de succès.
 Le touriste repose maintenant sa vue sur cette terre noire, jamais épuisée, 
        produisant, deux fois l'an, des légumes et des céréales 
        aussi abondantes que superbes, là où était le marais.
 
 L'aïn Skouna domptée, seule, alimenta en eau potable toutes 
        les communes aux alentours : Chanzy, Mellinet, Boukanéfis, Maison-Blanche, 
        Palissy et Détrie.
 
 L'aïn Mékarreg, alimenta, elle aussi la ville de Sidi Bel 
        Abbès.
 
 HISTORIQUE DE SON ORIGINE.
 Avant la conquête, cette région était habitée 
        par la grande tribu des Ouled Sidi Ben Youb qui formaient deux familles 
        distinctes : Les Derni-Aïssa et les Ouleds Sidi Ben Youb.
 
 Les Derni-Aïssa de la grande famille des Béni-Ameur, cédèrent 
        une partie de leurs terres à Sidi Ali Ben Youb, taleb (religieux) 
        respecté, venu du Maroc vers la fin du XIVe siècle.
 
 Chassé de leur pays par les descendants de ce marabout, avec l'aide 
        des Espagnols, ce ne fut qu'en 1770 que le Bey Brahim réunit leurs 
        tentes éparses et les rétablit sur leur territoire.
 
 Depuis, les deux fractions des Derni-Aïssa et de Sidi Ali Ben Youb 
        suivirent constamment la politique des Béni-Ameur et se soumirent 
        en 1842, lors de la conquête.
 
 Les Derni-Aïssa et les Ouled Sidi Ben Youb émigrèrent 
        au Maroc, à la suite de l'insurrection de 1845. Leurs biens furent 
        séquestrés, mais à leur rentrée, ils occupèrent 
        leurs anciennes propriétés, à l'exception toutefois 
        de 40 d'entre eux, dont les terrains, formant une superficie de 2952 ha, 
        furent réservés pour la création du centre européen 
        de Sidi Ali Ben Youb.
 
 Peu après la conquête de Sidi Bel Abbès et de ses 
        environs, l'autorité militaire fit construire au centre du douar 
        Tiffilès, rive gauche de la Mekerra, en face du marabout élevé 
        à Sidi Ali Ben Youb, rive droite de la rivière, une redoute 
        (caserne), qui, par sa position stratégique, commandait toute la 
        plaine de Taffaman, jusqu'aux collines de Sidi Daho, de Tassin, de Descartes, 
        et enfin à la vallée de la Mékerra, c'est à 
        dire Tabia et Boukanéfis.
 Ce bordj a servi tout à tour de pénitencier et de caserne. 
        En 1852, l'autorité militaire attribua des lots de fermes à 
        quelques familles françaises, mais ce n'est qu'en 1854 que la création 
        du centre fut définitivement décidée par l'attribution 
        de 24 lots de culture de 25 ha environ, y compris les lots urbains et 
        de jardin, plus 6 lots, qui furent réservés pour des besoins 
        communaux.
 
 ORIGINE DU NOM CHANZY.
 Ce n'est qu'en 1896, que la commune de Sidi Ali Ben Youb, prit le nom 
        de Chanzy, ancien gouverneur de l'Algérie. Trois habitants du village 
        (Mrs De Diétrich, Renaud et Aué) ayant servis sous les ordres 
        du Général Chanzy et décorés par lui de différentes 
        décorations militaires, choisirent son nom.
 
 Ce choix heureux fut acclamé par la population du village parce 
        qu'on y voyait une preuve de patriotisme et un souvenir de reconnaissance. 
        Mais le nom de Sidi Ali Ben Youb continua d'exister, surtout pour les 
        populations indigènes et retrouva son nom après l'indépendance, 
        ce qui n'était que justice.
 
 En 1880, l'abbé Bazin, qui remplaça le curé Faure, 
        demanda, à l'Administrateur de Boukanéfis, une allocation 
        afin de bâtir à Chanzy une maison convenable pour y célébrer 
        les offices divins car la chapelle menaçait de s'écrouler 
        et de nuire à la sécurité des fidèles.
 
 Le 10 décembre 1893 eut lieu la bénédiction de la 
        nouvelle église dédiée à Saint-Mathieu.
 
 En 1892, la brigade de gendarmerie va occuper sa nouvelle caserne située 
        au bas du village, à proximité du pont de Mekerra. Lavoir 
        public, abreuvoir, mairie, poste donnent à ce village une belle 
        allure et traduisent bien sa prospérité.
 
 Un nouvel agrandissement eut lieu en 1903, le gouvernement attribua aux 
        colons certains grands lots de fermes de 100 ha et plus, d'autres lots 
        de 30 à 40 ha environ, non compris les lots urbains, de jardin 
        et vigne, ce qui faisait un total de 40 feux nouveaux. Un emplacement 
        de deux hectares fut réservé pour la place publique et pour 
        la construction de divers bâtiments publics.
 
 Puis les années passant, on construisit les écoles, les 
        2 jardins, la belle place du village et tout ce qu'une petite cité 
        provinciale doit avoir.
 Cette métamorphose lui valut un diplôme d'honneur lors de 
        l'exposition de Mascara en 1898.
 Jean-Marc LABOULBENEBibliographie : Guides bleus ALGERIE et divers sites Internet.
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