| RAPPORT GÉNÉRAL Paris, le 11 juillet 1930.MONSIEUR LE PRÉSIDENT DU CONSEIL,
 MINISTRE DE L'INTÉRIEUR,
 J'ai l'honneur de vous présenter un 
        rapport sur les travaux de la Commission exécutive du Comité 
        de Propagande du Centenaire de l'Algérie, constitué par 
        le décret du 25 avril 1929 (J. O. du 11 mai 1929).
 Ces travaux se sont avant tout inspirés du principe que vous leur 
        avez donné, le 5 juin 1929, dans le discours d'ouverture des séances 
        du Comité :
 " Il ne fallait pas que les fêtes du Centenaire se déroulassent 
        outre-mer sans que le peuple de la Métropole en sentit la pleine 
        signification. C'est pourquoi nous avons institué à Paris 
        l'organisme que vous constituez et dont la tâche propre sera d'informer 
        exactement la France de l'oeuvre française en Algérie.
 
 " Sans doute nous espérons que l'an prochain un très 
        grand nombre de Français passeront la Méditerranée, 
        mais ils ne seront quand même qu'une minorité. C'est pour 
        les autres que nous vous demandons de travailler. C'est aux autres qu'il 
        faut faire comprendre ce que fut non pas la conquête, mais la création 
        de l'Algérie.»
 
 Ce principe imposait une tâche d'information immédiate certes, 
        mais surtout d'information étendue et d'information durable.
 
 Dès le 24 juin 1929, but et moyens étaient ainsi définis 
        dans une étude préparatoire kpar M. le général
 Féraud, Secrétaire général du Comité 
        :
 
 BUT A ATTEINDRE.
 
 " 1 ° Créer un mouvement d'opinion durable dans la France 
        métropolitaine en faveur de la France algérienne ;
 
 " 2° Montrer que, dans le passé, l'oeuvre française 
        en Algérie a été pour notre empire colonial, et particulièrement 
        pour la constitution de l'Afrique française dans toutes ses parties, 
        la véritable école où se sont formées, et 
        où ont été confirmées par l'expérience, 
        toutes nos doctrines d'humanité et de progrès en matière 
        coloniale ;
 
 " 3° Montrer que, sur la terre africaine, le Sahara, loin d'être 
        un désert sans intérêt, est, au contraire, le lien 
        qui unit les différentes parties de l'Afrique Française 
        et permet de dire que la France s'étend de la mer du Nord au Congo.
 
 MOYENS DE RÉALISATION.
 " a) La Presse. - Le Commissariat Général du Centenaire 
        a réglé et suit cette question.
 
 " b) Brochures de propagande.
 " Les articles passent, les brochures restent. Seules, des monographies 
        brèves, bien illustrées, bien présentées, 
        rédigées clairement et agréablement par des vulgarisateurs 
        de métier, pourront rendre accessible au grand public l'essentiel 
        des notions qui doivent être diffusées par nous et retenues 
        par lui.
 " Ces brochures devront être signées de leurs auteurs 
        et porter l'estampille du Comité de propagande.
 " Seules, ces brochures donneront aux conférenciers officiels, 
        que procureront les grands services publics (professeurs, instituteurs, 
        officiers, etc.), les bases précises et justes de leurs causeries; 
        elles les leur présenteront sous une forme condensée, claire, 
        qui leur évitera de chercher eux-mêmes une documentation 
        le plus souvent introuvable dans les conditions de lieu et de temps où 
        ils sont placés.
 " Enfin et surtout, ces brochures ne devront pas rester lettre morte. 
        Des instructions impératives devront être données 
        par les départements intéressés (Instruction Publique, 
        Guerre, Marine, Commerce, etc.), pour que tous leurs agents les utilisent 
        et les commentent de vive voix.
 " C'est surtout dans les milieux de l'Ecole que notre propagande 
        'doit frapper. "
 
 Mais, d'abord, fallait-il, pour faire oeuvre en quelque mesure officielle, 
        prendre la peu séduisante allure de publication administrative?
 
 La Commission ne l'a pas pensé, et son intention de donner quelque 
        attrait à sa collection de brochures, en attendant de la marquer 
        dans le détail de l'exécution, elle l'a d'abord marquée 
        par un titre bien vivant et bien moderne : " Cahiers du Centenaire 
        de l'Algérie "
 
 Douze cahiers, c'était beaucoup pour le court délai dans 
        lequel ils devaient être composés, imprimés, répandus; 
        mais la compétence et le dévouement des collaborateurs, 
        comme le zèle de l'imprimeur, ont triomphé de cette difficulté.
 
 Douze cahiers, d'autre part, c'était bien peu pour une information 
        suffisamment documentée sur l'Algérie. La Commission est 
        la première à y regretter maintes lacunes, qui ont été 
        pour elle autant de sacrifices pénibles à consentir; elle 
        a pourtant essayé de donner une vue d'ensemble : d'abord une histoire 
        générale, jusqu'à nos jours, non seulement de l'Algérie 
        côtière, mais encore de l'Algérie saharienne, - historique 
        immédiatement suivi de l'exposé de la prodigieuse transformation 
        qu'a apportée au pays un siècle de colonisation française, 
        - et alors l'histoire des grands ouvriers, militaires ou civils, de cette 
        transformation, - puis l'appel adressé aux curiosités d'intelligence 
        ou de sensibilité par les richesses artistiques des âges 
        algériens disparus ou par les merveilles d'une nature vivante, 
        comme l'appel adressé aux activités productrices par le 
        tableau des ressources économiques d'une terre féconde, 
        - et tout naturellement, pour répondre à ces appels, les 
        moyens fournis par les liaisons maritimes, terrestres, aériennes, 
        - enfin ce diptyque, d'une part la vie indigène avec toutes ses 
        traditions, que la France conquérante s'est donné comme 
        premier devoir de respecter, d'autre part le bienfait français, 
        légitimation fondamentale de la conquête, le bienfait français 
        par lequel, depuis cent ans, et chaque jour encore, est rendue ou moins 
        misérable ou plus prospère ou plus juste toute la vie indigène 
        - et si, pour que les lecteurs soient guidés dans cette petite 
        encyclopédie algérienne avec son millier de pages et ses 
        centaines de gravures. il est besoin de points de repère et de 
        fils conducteurs, voici, pour couronner la collection, une série 
        de cartes localisant les connaissances acquises, un glossaire expliquant 
        les mots techniques, un classement des gravures remédiant à 
        leur dispersion nécessaire et les ordonnant selon leur intérêt 
        propre et les sujets qu'elles illustrent, un index aidant à retrouver 
        et à grouper, sur chaque question ou chaque personnalité 
        algériennes, tous les passages où elles ont pu être 
        évoquées dans les onze cahiers précédents, 
        si bien que la leçon de l'Algérie y prend toute son ordonnance 
        et toute sa portée, et que l'instrument de vulgarisation se termine 
        en instrument
 de travail.
 
 Tant de grands savants se sont déjà consacrés à 
        la France africaine que la Commission et ses collaborateurs ne pouvaient 
        songer qu'à profiter modestement de leurs travaux, sans tenter 
        des recherches scientifiques nouvelles. Aussi les " Cahiers du Centenaire 
        ", sans ambition de vues originales, ont-ils seulement visé 
        la sûreté de l'information, la clarté de l'exposition, 
        les mérites d'une présentation attrayante, l'art de réunir 
        sous le plus petit volume le maximum de matière et, autant que 
        possible, toute la matière algérienne. Il existe des collections 
        plus savantes ou plus artistiques; il n'existait peut-être jusqu'à 
        présent, sous une forme aussi maniable, aucun ensemble de documentation 
        algé rienne qui, dans sa modestie vulgarisatrice, fût aussi 
        complet, aussi ordonné, aussi pratique.
 
 La Commission n'avait plus qu'à faire rendre à ce moyen 
        de propagande tout ce qu'il pouvait donner.
 D'abord, il lui est apparu que les Cahiers devaient être l'instrument 
        essentiel de son action, soit parce que seuls ils ne faisaient pas double 
        emploi avec les autres moyens de propagande déjà largement 
        employés à l'occasion du Centenaire, soit parce que seuls 
        aussi ils rendaient faciles et pratiques les collaborations indispen - 
        sables, collaborations qui, en particulier, dans les divers départements 
        ministériels, se sont immédiatement offertes si empressées 
        que la propagande a pu être vrai?
 ment nationale.
 
 On nous disait : " Nous avons pour le Centenaire de l'Algérie 
        des propagandistes à votre disposition. Fournissez-leur seulement 
        les moyens de nourrir leur propagande. "
 
 Ces moyens ont été les " Cahiers ", tirés 
        chacun à cent mille exemplaires (en tout 1.200.000 brochures ou 
        petits volumes), et quatre mille vues pour projections destinées 
        à en compléter l'illustration devant le public.
 
 Les propagandistes ont été, non pas tels ou tels conférenciers 
        occasionnels, mais tous ceux qui ont l'habitude d'agir sur le pays.
 
 Dès le 25 janvier 1930, M. le Ministre de la Guerre (1) informait 
        tous les commandants de corps d'armée de l'envoi prochain des brochures 
        et les priait de s'en servir pour faire faire, dans tous les régiments, 
        par des officiers, des conférences sur l'Algérie et son 
        centenaire.
 
         
          | (I) Paris, le 25 janvier 1930. - Le Centenaire de l'expédition de 1830 doit fournir l'occasion 
            de faire connaître aux militaires sous les drapeaux le rôle 
            passé et présent de la France en Afrique du Nord, ainsi 
            que l'avenir réservé à ce pays. 11 est avant 
            tout le Centenaire de l'Armée d'Afrique, qui a réalisé 
            l'occupation d'Alger, et qui a pris la plus large part à l'occupation, 
            à 1a pacification à la colonisation et à l'organisation 
            de l'Algérie.
 
 J'ai décidé en conséquence que, dans le courant 
            de l'année 1930, des conférences seraient faites dans 
            toutes les garnisons, aux officiers et aux hommes de troup-, sur des 
            sujets relatifs à l'Algérie.
 
 Afin de guider les conférenciers, des brochures vont être 
            éditées par le Comité métropolitain de 
            propagande pour le Centenaire de l'Algérie, institué 
            sous la présidence de M. le Président du Conseil, Ministre 
            de l'Intérieur. Elles seront envoyées par le Service 
            Historique de l'Armée aux commandants de région, qui 
            assureront leur répartition dans les corps et services sous 
            leurs ordres. A cet effet, les commandants de région rendront 
            compte pour le 15 mars, sous le présent timbre, du nombre de 
            parties prenantes qu'ils prévoient en assurant une distribution 
            des brochures suffisamment large...
 
 Les conférenciers désignés choisiront, dans ces 
            brochures, des sujets de conférences destinés à 
            faire connaître et apprécier l'Algérie à 
            leurs auditeurs.
 
 Les ouvrages, qui sont un don du Comité du Centenaire, pourront 
            être attribués, par les chefs de Corps ou services qui 
            les auront reçus, soit aux bibliothèques de leur corps 
            ou service, soit aux salles d'honneur, mess de sous-officiers, etc... 
            (à l'exclusion des bibliothèques de garnison). soit 
            même aux conférenciers désignés.
 
 En sus des envois faits aux corps et services par les commandants 
            de région, un exemplaire de chacun de ces ouvrages sera adressé 
            directement, par les soins du Service Historique, aux Bibliothèques 
            de garnison
 
 Une conférence sera faite à la troupe, entre le ler 
            juin et le 15 juillet 1930, sur l'expédition d'Alger, de manière 
            à ce qu'aucun militaire n'ignore les faits dont on célèbre 
            le Centenaire, et qui sont à la gloire de l'armée. Les 
            conférenciers insisteront, dans les corps indigènes, 
            sur les résultats
 heureux obtenus depuis cent ans pour les populations indigènes 
            d- l'Afrique du Nord
 
 Comme les éléments de cette conférence ne figurent 
            pas dans les ouvrages édités par le Comité de 
            propagande, ils seront trouvés dans le volume L'Expédition 
            d'Alger, par le général Azan, volume qui sera envoyé 
            incessamment, par le Service Historique, aux Bibliothèques 
            de garnison,
 où il pourra être emprunté par les conférenciers. 
            -
 
 Le Ministre de la Guerre: MAGINOT
 |  Des dispositions analogues étaient 
        prises par M. le Ministre de la Marine (1) en sa circulaire du 1 " 
        juillet 1930, pendant que M. le Ministre de l'Agriculture assurait la 
        même diffusion des Cahiers dans les milieux et les écoles 
        agricoles (2). 
        
          | (1) Paris, le 10r juillet 1930. - A l'occasion du Centenaire de l'Algérie, le Comité métropolitain 
            de propagande a fait éditer des a Cahiers du Centenaire s, 
            destinés à être répandus et à faire 
            connaître d'une part l'oeuvre remarquable de colonisation réalisée 
            par la France en Algérie et de l'autre les ressources de' tout 
            ordre que présentent nos trois départements de l'Afrique 
            du Nord.
 
 J'ai décidé que ces e Cahiers du Centenaires seraient 
            répandus dans tous les services de la Marine.
 
 Ils serviront de documentation à tous les officiers et sous-llficiers 
            chargés de l'école élémentaire à 
            bord des différents bâtiments et dans les diverses écoles 
            ou services à terre de la marine. Ceux-ci devront profiter 
            de l'anniversaire actuel pour rappeler l'histoire de l'Algérie, 
            montrer l'oeuvre accomplie en Afrique du Nord, citer les noms de tous 
            ceux qui, à un titre quelconque, ont zontribué tant 
            à la conquête elle-même qu'a l'organisation, l'administration 
            et la mise en valeur de nos trois départements. Ils montreront 
            également la nécessité du maintien et du développement 
            des liaisons de tout ordre avec l'Afrique du Nord et les ressources 
            agricoles, minières, touristiques et artistiques de cette région.
 Les collections des a Cahiers s, après l'utilisation qui vient 
            l'être indiquée, trouveront ensuite place dans les bibliothèques 
            de bord, les bibliothèques des cercles, foyers, etc..., en 
            assez grande quantité pour qu elles puissent être consultées 
            facilement.
 
 Le nombre des collections destinées aux bâtiments susceptibles 
            de faire campagne (croiseurs du programme naval, garde-pêche, 
            stationnaires, etc.) a été calculé assez largement 
            pour que les Commandants de ces bâtiments puissent en constituer 
            un stock de réserve et distribuer une à une ces collections 
            dans les pays visités. Cette distribution permettra ainsi à 
            l'étranger de se faire une juste idée du magnifique 
            effort colonial que la France a su poursuivre depuis cent ans en Afrique 
            du Nord. -
 
 Pour le Ministre et par son ordre: le Contre-Amiral TRAUB, chef du 
            Cabinet Militaire.
 |  
 
        
          | (2), - Paris, le 19 juillet 1930. - A l'occasion du Centenaire de l'union de l'Algérie à 
            la France, la Métropole a tenu à faire connaître 
            l'oeuvre civilisatrice poursuivie en Algérie depuis 1830. Un 
            comité de propagande a été institué. Il 
            a décidé de mettre à la disposition de tous les 
            intéressés une documentation susceptible de faciliter, 
            notamment au moyen de conférences et de causeries, la vulgarisation 
            des résultats obtenus. A cet effet, douze s Cahiers du Centenaire 
            de l'Algérie " ont été rédigés.
 
 Je vous serai obligé, après en avoir conservé 
            le nombre suffisant pour votre documentation personnelle et, le cas 
            échéant, pour la bibliothèque de votre établissement 
            ou service, de les diffuser dans toute la mesure du possible, afin 
            que nul n'ignore la valeur de l'entreprise commencée il y a 
            cent ans et continuée depuis lors, méthodiquement et 
            sans défaillance, dans la France algérienne.
 
 - Fernand DAVID.
 |  M. le Ministre de l'Instruction Publique, par la circulaire du 15 avril 
        1930, s'associait à l'oeuvre de la Commission et venait y donner 
        la plus grande force de rayonnement. Dans tous les ordres d'enseignement 
        (primaire, primaire supérieur, technique, secondaire, supérieur), 
        instituteurs et professeurs étaient invités à utiliser 
        les Cahiers pour des leçons spéciales sur l'Algérie 
        à l'occasion de son Centenaire (1 ). On aura une idée de 
        la portée de la collaboration universitaire en sachant que le nombre 
        des collections complètes distribuées au titre de l'instruction 
        publique a dépassé 70.000.
 
         
          | (I) Paris, le 15 avril 1930. - Le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts à MM. 
            les Inspecteurs d'Académie.
 
 A l'occasion du Centenaire des événements qui ont réalisé 
            son union à la France, l'Algérie a voulu faire connaître 
            largement le 1-aut degré de prospérité matérielle 
            et de civilisation auquel elle est parvenue, et manifester solennellement 
            la profondeur de son attachement à la patrie française.
 La France métropolitaine, de son côté, tient à 
            s'associer étroitement à cette manifestation. Par décret 
            du 25 avril 1929 un Comité de propagande pour le Centenaire 
            de l'Algérie a été constitué; et l'une 
            de ses préoccupations principales est de faire connaître 
            à tous l'oeuvre civilisatrice poursuivie en commun depuis cent 
            ans par la France et par l'Algérie
 
 En particulier, il a estimé qu'il serait très utile 
            d'organiser, dans des établissements d'enseignement public 
            de tous ordres, des causeries ou des conférences sur l'oeuvre 
            accomplie dans l'Afrique du Nord et sur le grand développement 
            que peut encore prendre la France d'au-delà la Méditerranée.
 
 Ces causeries pourraient être données dans les établissements 
            du second degré, de préférence, semble-t-il, 
            par les professeurs d'Histoire et de Géographie, soit dans 
            les diverses classes séparément, soit à des groupes 
            de classes réunies. D'autres seraient données, pour 
            les enfanta, les adolescents et les adultes, dans les Ecoles primaires 
            et les cours postscolaires. Comme suite à ces causeries, il 
            y aurait intérêt à proposer aux élèves 
            de nos établissements quelques sujets de compositions portant 
            sur la France algérienne.
 
 Enfin, il est souhaitable que le plus grand nombre possible de discours 
            de distributions de prix rappellent aux enfants et à leurs 
            parents l'importance de l'oeuvre accomplie en Algérie.
 
 Le Comité a donc décidé de mettre à la 
            disposition du personnel enseignant la documentation nécessaire 
            ; elle comprend 12 brochures
 Ces brochures seront adressées directement, par nos soins, 
            aux chefs d'établissements et aux Directeurs d'écoles, 
            qui recevront :
 
 a) dans les lycées, collèges et cours secondaires, écoles 
            normales, école, primaires supérieures, écoles 
            de l'enseignement technique,
 autant de collections que de chaires d'histoire et de géographie, 
            et, en outre, deux collections pour l'établissement ;
 b) dans les cours complémentaires et les écoles primaires 
            élémentaires une collection par école.
 
 Une collection sera, en outre, adressée à vous-même 
            et à chaque Inspecteur de l'enseignement primaire.
 
 Vous voudrez bien demander aux chefs d'établissements de veiller 
            à ce que, après usage, une collection de brochures soit 
            versée dans la Bibliothèque de l'Etablissement.
 
 D'autre part, il sera adressé, à MM. les Recteurs et 
            par académie, deux collections de 100 clichés pour projections 
            fixes, avec notices explicatives.
 Ces collections seront communiquées aux Etablissements de chaque 
            académie, sur demande adressée à l'Inspecteur 
            d'académie. MM. les Recteurs voudront bien organiser la circulation 
            de ces deux collections dans les départements de leur académie.
 
 Après avoir circulé dans tous les départements, 
            ces collections seront mises en dépôt dans les cinémathèques 
            et resteront à la disposition des départements de l'Académie
 
 Enfin, le Comité a décidé la création 
            de 200 bourses de voyage en Algérie ; ces bourses seront réparties 
            entre les diverses académies pour être attribuées 
            par MM. les Inspecteurs aux membres du personnel enseignant qui auront 
            participé le plus activement à faire connaître 
            l'Algérie, ou qui paraîtront plus particulièrement 
            désignés par la nature de leur enseignement. -
 
 Pour le Ministre et p. o. : Le Directeur de 1 Enseignement primaire 
            : TH ROSSEL
 |  M. le Ministre des Affaires Etrangères a assuré, par les 
        Cahiers, la même information algérienne dans les milieux 
        diplomatiques français du monde entier et dans les écoles 
        françaises existant, soit à l'étranger, soit dans 
        des pays de protectorat, tels que la Tunisie et le Maroc.
 
 Enfin, M. le Ministre des Colonies a voulu que dans le public scolaire 
        colonial fût entreprise la même diff sion des Cahiers que 
        dans le public scolaire métropolitain; si bien que l'oeuvre française 
        en Algérie, après avoir fait son tour de France et son tour 
        du monde, fait encore son tour particulier de nos possessions d'outremer, 
        pour y apparaître, à tous autres sujets ou protégés, 
        comme le témoignage et le symbole de nos méthodes colonisatrices 
        (1).
 
         
          | (1) Paris, le 31 juillet 1930. - Le Sous-secrétaire d'Etat des colonies à MM. les Gouverneurs 
            généraux, Gouverneurs, Commissaires de la République 
            au Cameroun et au Togo.
 
 A l'occasion du Centenaire de l'Algérie, un grand effort a 
            été tenté pour faire connaître, dans toute 
            la France métropolitaine, le degré de prospérité 
            matérielle et de civilisation auquel est parvenue cette colonie 
            après cent ans d'administration française. J'ai pensé 
            qu'il y avait lieu de faire un effort analogue dans toutes nos possessions 
            d'outremer.
 
 Le principal instrument de cet effort a été la publication 
            de 12 petits volumes dont la collection est intitulée "Cahiers 
            du Centenaire de l'Algérie " et dont la publication a 
            été assurée par le Comité de Propagande 
            du Centenaire de l'Algérie, constitué au Ministère 
            de l'Intérieur par le décret du 25 avril 1929.
 
 En France, ces Cahiers du Centenaire de l'Algérie ont été 
            distribués dans tous les Etablissements d'Instruction : tous 
            les chefs d'établispements, tous les directeurs d'école, 
            tous les professeurs d'histoire et de géographie en ont reçu 
            une collection, et des mesures ont été prises pour que, 
            après des conférences ou leçons faites à 
            l'aide de ces Cahiers, une collection reste à demeure dans 
            la bibliothèque de l'établissement ou de l'école.
 
 Le Comité du Centenaire de l'Algérie a mis à 
            ma disposition toutes les collections nécessaires pour que 
            la même information algérienne puisse être répandue 
            aux colonies.
 
 J' ai immédiatement accepté son offre et je viens, à 
            mon tour, mettre les Cahiers du Centenaire de l'Algérie à 
            votre disposition. Je vous en adresse d'abord, en même temps 
            que cette circulaire, une collection presque complète afin 
            que vous puissiez vous rendre compte de l'utilité de cette 
            diffusion dans les milieux coloniaux.
 
 Vous voudrez bien ensuite décider vous-même quel nombre 
            de collections vous désirez et à quels établissements 
            et écoles vous les destinez.
 
 Enfin, grâce à une entente réalisée avec 
            M. le ministre de l'instruction Publique et M. le ministre des Postes 
            et Télégraphes, l'envoi de ces Cahiers sera fait directement 
            de France à l'établissement, à l'école 
            ou au professeur que vous aurez désigné...
 
 Il conviendra pourtant que,. de votre côté, vous donniez 
            aux destinataires tous avis et toutes instructions utiles au sujet 
            de l'envoi qu'ils doivent recevoir.
 
 Je vous serai reconnaissant de me mettre à même de faire 
            parvenir, le plus tôt possible, partout où vous la souhaitez, 
            les Cahiers du Centenaire de l'Algérie, afin que l'exemple 
            de la colonisation algérienne Puisse être répandu, 
            comme il le mérite, dans tous les pays de colon]. sstion française 
            -
 
 ALCIDE DELMONT.
 |  Ce n'est pas quelques semaines après 
        pareil effort qu'on peut immédiatement constater les résultats; 
        pourtant les premières impressions, venues en particulier par une 
        infinité de correspondances, attestent que les Cahiers ont été 
        accueillis et utilisés avec la même foi qu'ils ont été 
        rédigés et répandus. Leur succès est tel que 
        la Commission, après avoir cru servir tous les ayants droit, est 
        sans cesse assaillie de demandes nouvelles; et il est même déjà 
        telle des brochures, en attendant les autres, pour laquelle autorisation 
        de reproduction est sollicitée par l'Algérie elle-même 
        et qui, après avoir été publication occasionnelle 
        du Centenaire, restera comme instrument permanent de propagande.
 D'ailleurs, d'autres mesures ont été prises pour rendre 
        durable toute cette action de circonstance : partout, après avoir 
        fourni matière aux conférences de cette année, les 
        Cahiers du Centenaire sont conservés en bibliothèque pour 
        être maintenus à la disposition des maîtres, des élèves, 
        de toutes les catégories de lecteurs. Est-il un pays, est-il une 
        question nationale ou humaine qui, à l'heure actuelle, puisse se 
        flatter, comme l'Algerie, et sa colonisation, d'avoir ainsi, a travers 
        la France et le monde, cent mille centres de documentation?
 
 Après la documentation par le livre, la documentation par le voyage 
        sur les lieux mêmes : Le Comité a pensé que, par des 
        bourses de voyage en Algérie, non seulement il récompenserait 
        les plus actifs propagandistes du Centenaire, mais encore il créerait, 
        pour l'avenir, des " professeurs d'Algérie " plus autorisés. 
        C'est ainsi que deux cents instituteurs et professeurs, pourvus par le 
        Comité d'une bourse de voyage, visiteront l'Algérie pendant 
        les vacances pour faire ensuite bénéficier leur enseignement 
        de cette expérience directe, Leurs rapports de voyage exposeront 
        comment ils enseignaient l'Algérie avant et comment ils l'enseigneront 
        après. Puis, de ces divers rapports, pour que tous profitent de 
        l'expérience de quelques-uns, le Comité, d'accord avec M. 
        le Ministre de l'Instruction Publique (1), fera faire une synthèse 
        qui sera comme le tableau de l'Algérie vue par l'Université 
        de France, et, sans doute, du Centenaire, une des leçons les plus 
        àutorisées et les plus durables.
 
         
          | (1) Paris, le 5 juin 1930. - Le Ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts à 
            Monsieur le Recteur de l'Académie.
 
 Dans une circulaire du 15 avril à MM. les Inspecteurs d'Académie, 
            relative à l'organisation de causeries et de conférences 
            sur l'oeuvre accomplie par la France dans l'Afrique du Nord, j'ai 
            fait connaître que le Comité de propagande pour le centenaire 
            de l'Algérie avait décidé la création 
            de 200 bourses de voyage en Algérie pour les membres du personnel 
            enseignant.
 
 J'ai l'honneur de vous indiquer, d'accord avec le Comité, les 
            conditions dans lesquelles voua devrez désigner les boursiers.
 
 Il sera attribué deux bourses par département, trois 
            pour les départements sièges d'une Académie, 
            six pour la Seine. Faute de candidats ou de candidates dans un département, 
            les bourses disponibles seront attribuées par vos soins à 
            des candidats choisis dans les autres dépar tements de votre 
            Académie.
 
 Les bourses sont destinées en principe ie récompenser 
            une action ment-, pour une plus exacte connaissance de l'Algérie, 
            à l'occasion de son centenaire. Mais vous pourrez également 
            tenir compte de l'activité dépensée au service 
            de la propagande çoloniale en général, et aussi, 
            particulièrement en ce qui concerne lés membres de l'enseignement 
            supérieur, des recherches et des travaux consacrés soit 
            aux questions coloniales, soit à l'Algérie. En tous 
            cas, PI est très désirable que, dans chaque département, 
            les boursiers soient choisis dans des ordres d'enseignement différents.
 
 Vos propositions devront me parvenir! avant le 25 juin et indiquer 
            l'adresse exacte des boursiers et le co ptable de la métropole 
            à la caisse de qui le Trésorier payeur général 
            d'Alger devra iser le mandat bon à payer.
 
 Les mandats, d'un montant de 2.000 filants, seront, après visa 
            par le Trésorier payeur général d'Alger, transmis 
            directement par l'ordonnateur de la Caisse du Centenaire de l'Algérie 
            à chacun des bénéficiaires.
 
 Ceux-ci devront faire leur voyage en Algérie dans l'année 
            1930, pendant les grandes vacances, et dans les conditions qui leur 
            conviendront.
 Ils sont invités à s'adresser, lors de leur passage 
            à Alger, au Commissariat général du Centenaire 
            ; ils y trouveront les renseignements qu'ils pourront désirer 
            pour leur voyage ou pour leurs études.
 
 A leur retour, ils devront, dans un 
            rapport de 4 à 5 pages, résumer les résultats 
            de leur voyage, et le bénéfice qu'ils pensent 
            en retirer pour leur enseignement.
 
 Ces rapports me seront adressés par vos soins pour être. 
            ensuite communiqués au Comité de Propagande du Centenaire 
            de l'Algérie. Il est probable que celui-ci les utilisera pour 
            en tirer une étude générale destinée à 
            faire profiter tous les membres de l'enseignement de l'expérience 
            acquise par leurs collègues qui auront pu visiter l'Algérie 
            à l'occasion du Centenaire.
 
 - Pour le Ministre et par autorisation: Le Directeur de l'Enseignement 
            primaire, TH. ROSSET.
 |  Notre action pourrait peut-être encore 
        dépasser l'enseignement lui-même et atteindre aussi bien 
        tous les lecteurs populaires que tous les travailleurs de la Science. 
        Il suffirait pour cela de créer, dans toutes les variétés 
        de bibliothèques, un fonds algérien, ou d'y compléter 
        les fonds déjà constitués. Les deux littératures 
        existent déjà, en effet : l'une de vulgarisation et d'imagination, 
        susceptible de passionner tous les habitués des bibliothèques 
        populaires, l'autre de haute science, susceptible de fournir, à 
        tous les chercheurs, sur l'Algérie, les matériaux de recherches 
        nouvelles. Ces deux littératures algériennes ont été 
        encore développées par les nombreuses publications parues 
        à l'occasion du Centenaire.
 Faut-il, si nous pouvons faire autrement, laisser passer cette occasion 
        unique d'arriver à ce que l'Algérie soit représentée, 
        dans tous les centres de France où on lit ou bien où on 
        travaille, par les livres suscep - tibles de provoquer l'intérêt 
        de chaque catégorie de lecteurs? M. le Ministre de l'Instruction 
        Publique serait disposé à étudier la question, d'accord 
        avec le Comité, à lui fournir la liste de toutes les bibliothèques 
        pouvant recevoir utilement une bibliographie algérienne, à 
        veiller à ce que les envois du Comité ne fassent aucun double 
        emploi avec les volumes déjà inscrits au catalogue et à 
        assurer lui-même la répartition dans les meilleures conditions. 
        Le jour où, dans tous les centres de lecture ou de travail, le 
        Comité aurait ainsi, en même temps que les Cahiers du Centenaire, 
        répandu toute la documentation algérienne, qui est susceptible 
        d'éveiller l'intérêt français pour l'Algérie 
        ou de faciliter un travail scientifique sur cette colonie, il aurait accompli 
        une oeuvre qui pourrait légitimement s'inscrire parmi les oeuvres 
        indispensables d'outillage, non seulement intellectuel, mais encore national.
 
 Or, cette question sera posée devant le Comité si, comme 
        il est vraisemblable, l'état de ses finances le permet, car un 
        rapport financier sera aussi présenté, exposant dans quelles 
        conditions ont été engagées toutes les dépenses 
        du Comité. Mais, sans anticiper sur cet exposé financier, 
        on peut bien dire, dès aujourd'hui, qu'un des caractères 
        les plus remarquables de l'oeuvre du Comité de Propagande, c'est 
        son 'caractère de bon marché, c'est la modicité des 
        crédits qu'il a dépensés pour obtenir d'aussi importants 
        résultats.
 
 On lui avait fait prévoir, au début de ses opérations 
        que, si le premier crédit accordé n'était pas suffisant, 
        un nouveau crédit pourrait être obtenu. Nous espérons, 
        non pas seulement nous être maintenus dans la limite du crédit 
        primitif, mais de plus, même si nous complétons notre oeuvre 
        par la documentation sur les questions algériennes de toutes les 
        bibliothèques de France, présenter encore un budget en excédent.
 
 L'ensemble de ces résultats n'a pas été pourtant 
        facile à obtenir. Il suffit de jeter un coup d'oeil sur les procès- 
        verbaux de nos nombreuses réunions pour constater que le Comité 
        a connu des heures pénibles, des retards, et des carences, bref, 
        maintes formes d'incertitude sur l'accomplissement de sa tâche. 
        Que de fois n'a-t-il pu aboutir sans avoir recours à l'aide du 
        Gouvernement Général de l'Algérie, à celle 
        du Commissariat du Centenaire, ou à celle plus proche de l'Office 
        de l'Algérie, toutes aides qui ne lui ont jamais manqué? 
        Mais surtout quel n'eût pas été son embarras, après 
        avoir entrepris une oeuvre de diffusion aussi considérable, s'il 
        n'avait pas rencontré l'appui efficace et constant de M. le Ministre 
        des Postes et Télégraphes, grâce auquel toute la partie 
        matérielle de son oeuvre de distribution a été assurée 
        dans les meilleures conditions?
 
 Aujourd'hui, et en terminant ses travaux, le Comité de Propagande 
        du Centenaire de l'Algérie se permet d'évoquer d'autres 
        efforts de propagande nationale qui ont été faits dans ce 
        pays, en des heures tragiques, pendant la guerre. Il y a eu, à 
        ce moment-là, maintes tentatives pour exposer telles ou telles 
        grandes questions à l'opinion du pays. Nous sera-t-il permis de 
        dire que la tentative de propagande nationale d'aujourd'hui peut soutenir, 
        en temps de paix, la comparaison avec toutes celles qui l'ont précédée 
        aux heures les plus graves? Peut-être même aucune propagande 
        de guerre n'a-t-elle jamais dépassé la récente propagande 
        algérienne en étendue et en intensité ; et peut-être 
        aucune n'a-t-elle rencontré auprès de la nation française 
        un accueil aussi empressé.
 
 Ainsi avons-nous, Monsieur le Président du Conseil, essayé 
        de réaliser vos intentions pour l'Union de plus en plus étroite 
        de la France métropolitaine et de l'Algérie.
 
 Veuillez agréer, Monsieur le Président du Conseil, l'hommage 
        de mes sentiments respectueux.
 POUR LA COMMISSION D'EXÉCUTION, 
        Le Président, PAUL CROUZET,
 Inspecteur de l'Académie de Paris, Inspecteur-Conseil de l'Instruction 
        Publique au Ministère des Colonies.
 
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