| -----Entre Alger et Laghouat, commune de 
        l'arrondissement de Médéa, cramponné sur le dos d'un 
        mamelon aride, à 623 mètres d'altitude, Boukhari, son ancien 
        nom, est une ville fortifiée, fondé en 1829 par quelques 
        marchands de Laghouat, circonstance à laquelle il doit son aspect 
        tout saharien.
 -----Un musulman appartenant à la 
        famille de Sidi-El Boukharari s'associa à cette création, 
        qui reçut alors le nom de marabout.
 Le Sahara si proche  -----Le Ksar est situé 
        à 200 m au-dessus du Chélif, au bord d'un plateau rocheux, 
        à la base duquel s'élève un caravansérail 
        de construction française, devant lequel se tenait un marché 
        important-----Boukhari servait 
        de comptoir et d'entrepôt aux Européens et aux nomades. les 
        tribus pastorales élevant chèvres, moutons, chameaux, boeufs 
        et ânes dans cette vaste région, viennent y commercer. Le 
        Ksar a une physionomie toute saharienne.
 -----A Boghari, le voyageur reçoit 
        sa première impression saharienne. Non seulement la plupart des 
        habitants sont originaires des monts Ouled-Naïls ; mais aux chèvres, 
        aux moutons et aux ânes du marché du lundi, se mêlent 
        des chameaux ; le grand sud est proche.
 -----Même les terres caillouteuses 
        au sud annoncent, déjà, la proximité du désert. 
        L'Europe n'est pourtant pas encore tout à fait oubliée : 
        la Zaouïa est surmontée d'une coupole qui rappelle les églises 
        byzantines du Péloponèse.
 -----Avec son minaret octogonal, le Ksar 
        présente chaque nuit, jusqu'à une heure avancée, 
        ce genre d'animation particulier aux villes du grand sud avec leurs musiciens 
        noirs et leurs danseuses Ouled-Naïl. "La 
        danse du Sud, dit Fromentin à propos de ces Ouled-Nails, exprime 
        avec une grâce beaucoup plus réelle, beaucoup plus
 chaste que celle des mauresques, et dans une langue mimique infiniment 
        plus littéraire, tout un petit drame passionné, plein de 
        tendres péripéties ; elle évite surtout les agaceries 
        trop libres qui sont un gros contre-sens de la part de la femme arabe".
 Une expansion rapide  -----Commune de plein exercice, 
        située sur la route nationale n°1, Alger-Laghouat, à 
        175 km de la capitale, Boghari était avant tout un lieu de rencontres 
        et de passages depuis les traditionnelles tribus venant du sud ou les 
        plus modernes ingénieurs, exploitants les champs pétroliers 
        d'Hassi Messaoud que la Nationale 1 desservait. -----Située sur la rive droite du 
        Chélif que franchit un beau pont datant de 1933 à arche 
        centrale de 77 m.20., la ville comportait en 1955, 10 300 habitants répartis 
        sur 325 000 hectares.
 -----Nous ne rappelerons jamais assez l'oeuvre 
        de la France en Algérie et si le Chélif pouvait parler....
 -----En 1910, le Chélif n'était 
        encore qu'une
 toute petite rivière. Plus long fleuve d'Algérie avec 650 
        km, son débit était d'une irrégularité extrême.
 -----La vallée du Chélif, que 
        l'écran du Dahra soustrait aux influences marines, était 
        en été une véritable fournaise, de celles que les 
        Espagnols nomment ecijas (poêles à frire). Elle vivait maigrement 
        de la cultures des céréales et n'attendait son salut que 
        de l'irrigation. Ce que fera la France en utilisant les eaux du Chélif 
        avec un premier barrage (le Barrage de l'Oued Fodda 
        ou Barrage Steeg, construit de 1926 à 1932 devenu le Lac 
        Lamartine), en amont de Pontéba, un second barrage à 
        30 km en amont de Boghari, celui de Boughzoul 
        et bien d'autres projets devenus réalités (Barrage du Ghrib 
        ouvert en 1936 et le Barrage du Chélif par 
        exemple) qui ont fait de cette vallée un véritable tapis 
        de fleurs aux couleurs bariolées.
 -----Siège de la Commune Mixte composée 
        de 11 douars ayant chacun à sa tête un Caïd, elle sera 
        dissoute pour devenir en 1956, Sous-Préfecture.
 -----Petite ville de province, elle était 
        fière de sa
 gendarmerie, ses contributions ses ponts-et-chaussées, ses écoles, 
        son CES, son commissariat de Police et sa justice de Paix.
 -----Siège de garnison militaire, 
        de nombreux militaires transitaient par Boghari et sa voisine Boghar par 
        ses nombreux casernements notamment le 1er Régiment de Tirailleurs 
        Algériens.
 -----Avec une vie associative intense, il 
        faisait bon vivre à Boghari grâce à sa société 
        de chasse, de boules et son équipe de football (l'OCB).
 -----Si la salle des fêtes servait 
        de cinéma, comme dans toutes les villes de France, l'animation 
        la plus grande régnait dans les cinq bars de Boghari dont l'un 
        : le Café de l'Hôtel-de-ville était le siège 
        de l'OCB, l'autre : l'Atlantide Hôtel siège de l'association 
        des boulomanes, le Café Gaby, le Café du Centre...
 -----L'Amicale des cheminots était 
        très active. Avec son siège à la buvette de la gare, 
        elle organisait par exemple un grand bal annuel.
 -----Boghari se trouvait sur la ligne de 
        Blida-Médéa-Berrouaghia. Au mois de Septembre, la ville 
        était en liesse pour la fête annuelle qui durait trois jours 
        avec des animations qui attiraient les populations environnantes notamment 
        tous les villages agricoles de la Région de Moudjebeur.
 -----Boghari est redevenu, aujourd'hui, Ksar-el-Boukhari 
        et avec plus de 120 000 habitants, elle dort tristement attendant un avenir 
        incertain.
 -----Une amicale existe. Ils se réunissent 
        toujours en Septembre.
 -----Pour tous contacts
 Di Costanzo AiméClos les Romarins
 508 Bd Léo Lagrange
 83300 Draguignan
 Tél : 04 94 68 20 78
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