
          Rue Cervantés
          ( plan Vrillon, collection personnelle)
        
        
        LES BELLES UVRES 
          LE DISPENSAIRE PUBLIC D'HYGIÈNE SOCIALE ET DE PRÉSERVATION 
          ANTITUBERCULEUSE 
        La nécessité 
          d'une lutte intensive contre la tuberculose n'est plus à discuter. 
          
          En vue d'une sélection des malades, seul moyen décisif 
          d'éviter la contamination, la Métropole s'arme de toutes 
          parts. 
          Dans chaque département se créent, à côté 
          des dispensaires, base essentielle de cette lutte, des sanatoria, des 
          hôpitaux de tuberculeux. 
          En Algérie, ces éléments font défaut, et 
          si indispensables qu'ils se présentent, il n'apparaît pas 
          qu'ils puissent avant longtemps compléter l'armement social de 
          la Colonie. 
          Le tuberculeux est partout, mélangé à la population. 
          
          On le trouve dans les salles d'hôpitaux, dans les réunions, 
          dans les écoles, dans les taudis, chez les filles publiques. 
          
          Sans doute, la Colonie devra tôt ou tard s'imposer les sacrifices 
          que réclame une situation aussi dangereuse ; mais, pour cela, 
          des millions seront nécessaires ; des millions et aussi du temps, 
          des années, durant lesquelles le mal ira cheminant, essaimant 
          et se répandant, prenant chaque jour davantage les proportions 
          d'un terrible fléau. 
          Seul, le Dispensaire public a mené le bon combat, seul, il est 
          armé, sinon pour triompher du mal, du moins pour en enrayer la 
          marche, surtout dans la grande ville, où la contamination est 
          naturellement plus intense. 
          Après quatre années d'efforts, au cours desquelles la 
          Colonie et la générosité publique l'ont si heureusement 
          soutenue, l'uvre a acquis une expérience qu'il importe 
          d'utiliser. 
          Ne pouvant imposer l'isolement complet, elle s'efforce de la créer 
          dans la famille, en divisant le couchage : elle compte celte année 
          disposer de 110 lits, dont bénéficieront les logements 
          les plus menacés. 
          Des infirmières visiteuses, dont la compétence est affirmée 
          par des diplômes de l'Office National, pénètrent 
          dans les familles pour y répandre l'éducation prophylactique, 
          signalant les logements à désinfecter, les appartements 
          dangereux. 
          Le Dispensaire a reconnu la nécessité de diviser son action 
          en installant, à Bab-el-Oued, une consultation qu'il faut d'ailleurs 
          se garder de confondre avec une agglomération de malades. 
          La règle est formelle : le Dispensaire n'est pas un établissement 
          qui héberge. (Circulaire ministérielle du 31 juillet 1917.) 
          
          Les dispensaires sont spécialement chargés de l'éducation 
          antituberculeuse. (Loi du 15 avril 1916, chapitre I, & 2.) 
          Ils s'installent donc au même litre qu'une consultation médicale 
          quelconque. 
          La création d'une annexe au nord de la ville s'imposait donc 
          : il fallait mettre fin à cet exode si dangereux des tuberculeux 
          musulmans, israélites ou autres habitant Bab-el-Oued, la Casba, 
          la Marine, et traversant la ville pour se rendre à Mustapha. 
          
          L'uvre n'a cessé de manifester sa vitalité : elle 
          doit être soutenue. C'est par elle que les pouvoirs publics pourront 
          être régulièrement renseignés sur la situation 
          et les progrès de la tuberculose. 
          Le jour où seront enfin entrevus les sacrifices des exécutions 
          coûteuses qui, tôt ou tard, s'imposeront, le Gouvernement 
          peut être assuré de trouver dans le Dispensaire public, 
          qu'il aura aidé et soutenu, les éléments indispensables 
          dans la vaste organisation que réclame la santé publique. 
          
          Nous avons pu visiter, sous la direction de M. Paysant, préfet 
          honoraire, administrateur délégué, la remarquable 
          installation de la rue de Metz et en prendre quelques photos. C'est 
          un établissement modèle où les malades sont visités, 
          examinés avec le plus grand soin par un personnel médical 
          de haute science assisté d'un personnel infirmier diplômé, 
          dont l'habileté professionnelle égale le dévouement. 
          Un grand nombre de notables personnalités algériennes 
          s'intéressent à cette uvre de haute portée 
          sociale ; on pourra s'en rendre compte par la composition du Conseil 
          d'administration, du personnel d'exécution et du Comité 
          technique et de propagande dont nous nous faisons un devoir de publier 
          la composition au 31 décembre dernier.
          CONSEIL D'ADMINISTRATION
          Administrateur délégué : M. Paysant, préfet 
          honoraire. 
          Administrateur délégué adjoint : M. Beltçaguy, 
          ingénieur. 
          Secrétaire général : M. Papi, rédacteur 
          à la Préfecture. 
          Membres : MM. Ahoulker, conseiller général ; docteur Barraud, 
          conseiller municipal ; Durand, sous préfet honoraire ; docteur 
          Lemaire, directeur du bureau d'hygiène de la ville d'Alger ; 
          Mohammed ben Siam, délégué financier ; docteur 
          Murat, chef de service à l'Institut Pasteur ; docteur Bouquet, 
          conseiller général ; Zerrouck Mahieddine, conseiller général 
          ; Mme Couret. institutrice. 
          PERSONNEL D'EXÉCUTION AU 31 DÉCEMBRE
          Médecin-chef : docteur Argenson. 
          Médecin adjoint : docteur Claude. 
          Assistant laryngologiste : docteur Solacroup. 
          Assistant bactériologiste : docteur Houel. 
          Secrétaire gérante : Mme Souvignet. 
          Infirmières visiteuses titulaires : Mlle Poirot, Norès. 
          
          Infirmières visiteuses auxiliaires : Mmes Bentami, Denos, Juramy, 
          Richaud, Vaills ; Mlle Vulmon. 
          Receveur : M. Comte, receveur des Contributions. 
          Infirmier d'exploitation : Meziane Fcrrouki. 
          N'oublions pas de mentionner que c'est grâce aux libéralités 
          de M. Jules Ricome qu'il a été possible d'acquérir 
          l'immeuble de la rue de Metz où ont lieu les consultations. 
          Nous nous inclinons devant le geste si humanitaire de cet homme de bien 
          à qui sont dus le soulagement de tant de misères, le sauvetage 
          de si nombreuses existences.