
          
           
 
        
         
        ORGANISATION FINANCIÈRE
        -------C'est 
          dans le domaine financier que se manifeste sans cloute le plus nettement, 
          depuis 1900, le caractère original de l'organisation administrative 
          et économique de l'Algérie, considérée à 
          la fois comme un simple ensemble de départements métropolitains 
          et comme une entité ayant une personnalité propre.
          
          La Direction Générale des Finances.
          -------La 
          Direction Générale des Finances de l'Algérie, " 
          chargée de préparer et d'exécuter 
          toutes les mesures concernant la politique financière de l'Algérie 
          en matière budgétaire, fiscale ou de crédit public 
          ou privé ", n'a rien d'un service métropolitain 
          " régional " ; au contraire, son organisation interne, 
          comme celle des Directions des Finances du Maroc ou (le la Tunisie, 
          est, en fait, un raccourci du Ministère des finances dont elle 
          reprend toutes les directions, à l'échelon de simples 
          bureaux ou services. La Trésorerie Générale de 
          l'Algérie, la Direction des Douanes de l'Algérie et le 
          Service (le la Topographie lui sont rattachés à titre 
          de services régionaux.
          -------Les 
          divers services des Finances voient se poser (levant eux, à l'échelle 
          de l'Algérie, l'ensemble (les problèmes financiers, mais 
          l'initiative dont ils disposent pour les résoudre est extrêmement 
          variable : dans certains domaines (en matière de change, par 
          exemple), la loi métropolitaine s'applique (le plein droit et 
          sans transposition ; dans d'autres (crédit privé), la 
          loi fixe des cadres que remplissent des arrêtés du Gouverneur 
          Général ; enfin, clans un secteur très vaste, l'Algérie 
          jouit d'une autonomie complète que corrige seulement le pouvoir 
          de tutelle des ministres de l'Intérieur et des Finances. Il s'agit, 
          en l'occurrence, du domaine budgétaire (DA 
          n°4).
        Les Assemblées 
          Financières.
          -------Avant 
          1900, l'Algérie ne possédait pas de budget spécial. 
          Toutes les ressources fiscales perçues dans ce pays bénéficiaient 
          exclusivement à la Métropole qui assurait, par des crédits 
          inscrits à son propre budget, toutes les dépenses nécessitées 
          par le fonctionnement des services civils et les dépenses militaires.
          -------Une 
          première amélioration fut apportée à ce 
          régime par les décrets du 23 août 1898 créant 
          les " Délégations financières algériennes", 
          corps élu représentant direct des contribuables algériens 
          et chargé de donner son avis sur toutes les questions d'impôts 
          et de taxes, de même que sur certaines questions d'ordre économique 
          et fiscale.
          -------Le 
          décret du 23 août 1898 répartissait en trois délégations 
          les différentes catégories de contribuables français 
          ou musulmans : 
          -------Les 
          colons. Était colon tout concessionnaire 
          ou propriétaire de biens ruraux, ainsi que tout chef d'exploitation 
          ou fermier des dits biens ;
          -------Les 
          contribuables autres que les colons ;
          -------Les 
          indigènes musulmans.
          -------Les 
          délégués financiers étaient élus 
          pour six ans et renouvelables par moitié tous les trois ans.
          -------I1 
          était donc prévu une première délégation 
          composée de 24 membres élus directement par les colons, 
          au scrutin individuel, raison de 8 par département.
          -------Une 
          deuxième délégation était 
          formée, composée également de 24 membres élus 
          directement au scrutin individuel, à raison de 8 par département, 
          par les contribuables français autres que les colons,inscrits 
          au rôle d'une des contributions directes on des taxes assimilées.
          -------Une 
          troisième délégation était enfin instituée, 
          qui se composait de 21 représentants des indigènes musulmans, 
          à savoir, depuis le décret du 2o décembre 1922
          -------1°/Quinze 
          délégués des indigènes, autres que les Kabyles 
          à raison de 5 par département. élus dans chaque 
          circonscription au scrutin individuel, par tous les électeurs 
          indigènes, inscrits sur les listes électorales des communes 
          (le plein exercice et par tous les membres indigènes des Commissions 
          municipales et des Djemmas des communes mixtes ;
          -------2°/ 
          Six délégués des indigènes kabyles, élus 
          dans chaque circonscription. au scrutin individuel, par
          électeur indigènes inscrits sur les listes électorales 
          des communes de plein exercice et par tous les membres indigènes 
          des Commissions municipales et des Djemaàs (les communes mixtes 
          les ; les délégués kabyles formant une section 
          spéciale de la troisième délégation. Un 
          décret postérieur au 30 juin 1937 devait porter l'effectif 
          de la troisième délégation à 24 représentants, 
          savoir : 17 délégués indigènes autres que 
          les Kabyles, et 7 délégués des indigènes 
          kabyles.
          -------Le 
          mandat de délégué financier ne pouvait, de toute 
          façon, se cumuler avec celui de sénateur ou de député. 
          il était entièrement gratuit, sauf le remboursement des 
          frais de voyage et de séjour.
          -------Chaque 
          délégation devait être consultée, tous les 
          ans, par le Gouverneur Général, sur les questions relatives 
          aux impôts ou taxes perçus, où à percevoir, 
          intéressant la catégorie des contribuables qu'elle représentait, 
          notamment sur l'assiette, le taux et le mode de perception de ces impôts 
          ou taxes, et sur les réformes dont ils paraissaient susceptibles.
          -------Les 
          délégations pouvaient, également, être consultées 
          sur toutes autres questions d'ordre financier ou économique.
          -------Le 
          décret du 23 aout 1898 posait également la règle 
          que les deux premières délégations ainsi que le 
          section arabe et la section kabyle de la 3` délégation 
          devaient, en temps normal, délibérer séparément, 
          mais que, toutefois, le Gouverneur Général pouvait autoriser, 
          par arrêté spécial. leur réunion en Assemblée 
          plénière, en vue de délibérer sur (les questions 
          d'intérêt commun, spécifiées par le même 
          arrêté. C'est pourquoi ce décret, qui prévoyait 
          l'élection, par chaque délégation ou section, d'un 
          bureau distinct, stipulait qu'en cas (le réunion d'ensemble, 
          la présidence et les autres fonctions du bureau seraient exercées 
          par les doyens (les bureaux des deux premières délégations.
          -------Telle 
          était l'organisation (les Délégations Financières 
          - compte tenu des règles formulées dans la loi du 19 décembre 
          1900 --- à la veille de la guerre de 1939. Cette institution 
          subit une éclipse comme toutes les Assemblées élues 
          pendant la période du Gouvernement de Vichy : après le 
          8 novembre 1942, elle reprend vie pendant quelque temps.
          -------Elle 
          est remplacée, en 1945, en vertu de l'ordonnance du 13 septembre 
          de la même année, par une Assemblée financière 
          unique. composée de 37 membres, appartenant aux Commissions des 
          Finances des Conseils généraux départementaux . 
          Essentiellement transitoire, cette Assemblée financière. 
          où la représentation musulmane était de 2/5 comme 
          dans les Conseils généraux, fut surtout créée 
          afin d'assurer le vote du budget de 1946 en attendant que le Parlement 
          se soit prononce sur une organisation définitive de l'Algérie.