| " Agua! Agua ! El Aguaero ! ".
 
 C'est le cri que la population oranaise, à forte dominante espagnole, 
        entendait tous les jours dans la rue jusqu'en 1952. Trois ans juste avant 
        que, pour clôturer ma formation d'instituteur à l'École 
        normale d'Oran, je réalise, en travail de fin d'année, une 
        étude sur le barrage des Béni-Bahdel et l'adduction d'eau 
        de la ville d'Oran.
 
 Cette étude est sans prétention aucune, mais elle a bénéficié 
        du concours direct du bien nommé service de la Colonisation et 
        de l'Hydraulique, tant à Oran qu'à Tlemcen.
 
 Cette dernière ville m'a vu grandir jusqu'à l'âge 
        de 25 ans et par ailleurs, le fait que mon frère ait travaillé 
        en 1941-1942 au dit barrage, m'a sûrement incité à 
        m'y intéresser plus particulièrement.
 
 Tout le monde sait bien qu'on a fait payer un verre d'eau " aux petits 
        gars du contingent" , mais ce que tout le monde ne sait pas, c'est 
        que les Oranais devaient payer, non pas un verre, mais une bonbonne d'eau 
        chaque jour. Oui, c'est de l'eau douce que vendaient ces marchands qui 
        criaient si fort " Agua! Agua! " dans la rue et que les services 
        de l'Hygiène s'efforçaient de soumettre, fort heureusement, 
        à leurs principes et règles, " l'eau douce " n'était 
        pas toujours puisée à des sources acceptables, ni transportée 
        dans des récipients d'une indiscutable propreté.
 HISTORIQUE Ce qui donna naissance au village puis à 
        la ville d'Oran, c'est son site maritime, sans souci de l'inexistence 
        à proximité, soit de sources suffisantes, soit d'un fleuve 
        à débit régulier.
 Jusqu'en 1792, seule la source de Ras-ElAïn alimente la ville par 
        des canalisations en poterie.
 En 1853 est construit un château d'eau 
        d'où partent deux canalisations en maçonnerie. Vers la fin 
        du XIXe siècle, le développement commercial de la ville 
        entraîne l'utilisation des sources de Brédéah, à 
        25 km au sud-ouest de la ville, au voisinage de la Sebkha. Ce grand lac 
        salé donne à l'eau une teneur de 0,2 g/1 de Nacl.
 En 1939, le développement sans cesse croissant de la ville, l'insuffisance 
        de débit de la nappe phréatique de Brédéah, 
        la teneur croissante en Nacl qui atteint 3 g/1 et l'impossibilité 
        de trouver une source d'eau potable suffisante dans les environs immédiats, 
        font mettre en concurrence le barrage de Bou-Hanifia et celui des Béni-Bahdel. 
        Ce dernier, à 30 km au sud-ouest de Tlemcen, est choisi en raison 
        du débit régulier et assez abondant de la Tafna qui l'alimente 
        et qui reçoit à cet endroit son affluent l'oued Khémis.
 
 Commencé en 1934, le barrage semblait fini en 1938-1939, avec une 
        hauteur de 47m; le projet initial réservait l'eau à l'irrigation 
        des 5 000 ha de cultures de la plaine de Marnia exclusivement.
 
 Sa nouvelle destination impliquait sa surélévation de 7 
        m, pour atteindre 54 m, et cela en conservant ses anciennes voûtes 
        et surtout ses anciens contreforts. On n'y parvint que par une élégante 
        innovation technique : la précontrainte du béton qui se 
        définit en gros par une forte traction sur l'armature avant la 
        prise du ciment; le grand spécialiste M. Frayssinet, vint tout 
        exprès de France.
 
 En 1942, la guerre interrompit les travaux qui ne reprirent réellement 
        qu'en 1946.
 
         
          |  surélévation de 7 m, pour atteindre 
              54 m, |  CARACTERISTIQUES GENERALES En marge du barrage lui-même, les ouvrages 
        essentiels consistent en:- un souterrain de 11,400 km à écoulement libre.
 - un bassin de compensation à écoulement de 80 000 m3.
 - une station de filtration pour traiter 110 000 m3/jour.
 - une conduite en charge de 170 km et de 1,10 m de diamètre.
 - des ouvrages d'art (brise-charges, passerelles de franchissement de 
        thalwegs, souterrains) pour vaincre les difficultés topographiques.
 - usines électriques le long du tracé, destinées 
        à turbiner aux meilleurs emplacements les débits transportés.
 
 En 1940, le débit à dériver est fixé à 
        82 000 m3 par jour, se répartissant comme suit :
 - ville d'Oran: 60 000 m3/j (2001/j pour 300 000 habitants).
 - Marine nationale (Mers el-Kébir) : 12 000 m3/j.
 - Algérie (alimentation, communes voisines): 10 000 m3/j.
 
 Le plan de financement est assuré par ces trois bénéficiaires, 
        sous forme d'emprunts ou de crédits du budget extraordinaire.
 
 Ouvrages communs 
        aux irrigations de Marnia et à l'alimentation d'Oran
 Le 
        lac :
 Arrêtées sur un front de 2 km, les eaux de la Tafna et de 
        l'oued Khémis se confondent en un vaste lac artificiel qui envahit 
        le confluent sur 350 ha, avec une contenance de 63 millions de m3. Cette 
        eau claire, longtemps irradiée par le soleil, est déjà 
        potable avant sa stérilisation. Le lac est empoissonné avec 
        succès de barbeaux et de " black- bass " du Canada (perche 
        d'eau chaude), à la grande satisfaction des pêcheurs et de 
        la nouvelle faune qui s'y développe: sauvagines, mouettes, canards, 
        hérons et même flamants roses!
 
 Le 
        barrage:
 D'une longueur de 350 m, à une hauteur de 54 m, il se compose de 
        trois tronçons:
 - Rive droite: se raccordant à la montagne, un barrage à 
        poids de 50 m.
 - Au milieu: un barrage de 220 m, constitué de onze voûtes 
        à convexité vers l'amont et inclinées à 45° 
        en avancée vers l'aval. Leur faible épaisseur en section 
        droite est étonnante: 0,70 m au sommet et 1,20 m à la base.
 - Rive gauche: se raccordant à la butte, un second barrage à 
        poids de 80 m de longueur.
 
 Les voûtes du barrage central sont renforcées par des contreforts, 
        des entretoises, des butoirs, des butées et autres vérins 
        dont je vous passerai le détail de leurs caractéristiques 
        techniques. Il faut remarquer toutefois des câbles d'ancrage, ou 
        tirants en acier, scellés au parement amont et qui, mis sous tension, 
        tirent sur les têtes des contreforts avec une force de 1 000 t vers 
        l'amont, réalisant ainsi la précontrainte du béton.
 
 Les 
        digues :
 Cet ouvrage principal est complété par deux digues de même 
        conception (à voûtes et barrages à poids) et tout 
        à fait par hasard, de même hauteur entre elles: 15m. Elles 
        sont destinées à contenir le lac en deux cols : la première, 
        dite du " Col Nord ", de 226 m de longueur, se situe à 
        650 m au sud du barrage; la deuxième, dite du " Col de la 
        Route ", a 451 m de longueur et se situe à 700 m au sud-ouest 
        de la précédente. Elle a le rôle supplémentaire 
        d'un déversoir dont la particularité mérite quelques 
        précisions. Si, malgré la vanne de surface et les vannes 
        de fond, le lac déborde, il faut évacuer la crue exceptionnelle 
        à mesure qu'elle arrive et la lame qui déborde doit être 
        mince. Vingt " becs de canard " avaleront cette eau, d'où 
        le nom donné de " déversoir à becs de canards 
        ". Imaginons un peigne horizontal de 115 m de longueur et dont les 
        vingt dents, creuses vers le ciel, s'avancent chacune de 30 m sur 3 m 
        de largeur, vers l'amont à la surface du lac. Chacune ressemble 
        à une cuillère très allongée ou à un 
        bec de canard, ou mieux encore, à la mandibule inférieure 
        d'un bec de pélican. Bref, c'est une goulotte déversante 
        pour que l'eau montante l'entouve, la déborde, s'y déverse 
        et s'écoule dans le gosier de l'oiseau. Avantage extraordinaire: 
        grande longueur utile de débordement de 1 270 m pour une longueur 
        d'encombrement de 115 m à peine! Possibilité d'évacuer 
        1 200 m3/seconde par une lame déversante de seulement 0,50 m d'épaisseur.
 
 Prise d'eau - vanne de surface - vannes de fond
 
 En dehors de ces becs de canards, par où l'eau accumulée 
        dans le lac s'écoule-t- elle ?
 
 Prise 
        d'eau:
 Près de la surface du lac, une prise d'eau constituée de 
        quatre pertuis qui s'ouvrent par quatre vannes à galets, laisse 
        passer l'eau du régime normal vers l'usine hydroélectrique 
        par une conduite forcée de 1,70 m de diamètre et, de là, 
        vers le tunnel qui la conduit vers les installations de Bou-Hallou d'une 
        part, et les canaux d'irrigation de Marnia d'autre part.
 
 Vanne 
        de surface:
 Du barrage à poids de la rive gauche, s'avancent vers l'amont deux 
        énormes blocs de béton distants de 10 m, une grande tôle 
        noire en forme de secteur cylindrique ferme le passage et bascule automatiquement 
        ou à l'aide d'un moteur ou d'un cabestan (toutes les pannes sont 
        prévues) pour évacuer les crues moyennes.
 
 Vannes 
        de fond:
 Une cabine cubique vitrée sur une presqu'île de béton: 
        c'est la tour de manoeuvre des quatre vannes de fond qui ferment deux 
        pertuis dans un large puits qui descend jusqu'au fond du lac. Le débit 
        d'évacuation obtenu de 100 m3/s peut entraîner la vase, ou 
        plutôt le sable, et nettoyer ainsi le fond du lac, ou (et) évacuer 
        les crues ordinaires.
 
 Entreprise adjudicataire pour l'ensemble des 
        trois ouvrages et de l'usine hydro-électrique (vide): entreprise 
        Campenon-Bernard
 
 Souterrain 
        de Bou-Hallou:
 Entre l'usine hydroélectrique au pied du barrage et le bassin de 
        Bou-Hallou, la forte pente sur 25 km a imposé la construction d'un 
        souterrain de 11 400 km de longueur, plutôt que celle d'un canal. 
        Une dérivation par un tunnel, alimente le barrage du Kef sur l'ancien 
        lit de la Tafna, pour irriguer la plaine de Marnia.
 
 Bassin 
        de compensation de Bou-Hallou
 À l'extrémité aval du souterrain se situe le bassin 
        de compensation de Bou-Hallou, d'une superficie de 8 ha et dont la fonction 
        est double. D'une part, compensation de l'usine hydroélectrique 
        du pied du barrage, en permettant à celle-ci de turbiner en pointe 
        (10 m3/s), d'autre part, réserve d'accumulation permettant de pallier 
        les irrégularités d'exploitation de la ville d'Oran et d'irrigation 
        de la plaine de Marnia.
 
 Entreprise adjudicataire pour le souterrain et 
        le bassin : entreprise des Grands Travaux Hydrauliques (E.G.T.H.)
 
         
          |  
              Digue du "col de la route" vue du côté déversoir 
              à "becs de canard" |  Usines hydroélectriques Usine 
        du barrage :
 à son pied, elle paraît écrasée par celui-ci. 
        Elle est équipée de deux turbo alternateurs tournant à 
        500 tours/min et constitués chacun par (montés sur un même 
        axe vertical) : une turbine de 2 200 CV, un alternateur de 1500 KW, un 
        petit alternateur pilote. En turbinant au maximum 10 m3/s, la production 
        annuelle d'énergie est de huit millions de KW /h.
 
 Usine 
        du Chalet-Sayad :
 située sur la conduite de Marnia, elle utilise une chute de 110 
        m.
 
 Usine 
        de Tessalah (près de Sidi-BelAbbès) :
 située sur la conduite d'Oran, elle utilise une chute de 260 m 
        et produit vingt millions de KW /h par an.
 
 Station de filtration et de stérilisation
 Construite dans la vallée de Bou-Hallou, elle peut traiter, à 
        débit uniforme et continu, 110 000 m3 /j, par le procédé 
        du type filtration semi-lente.
 
 Consistance 
        générale des travaux : construction d'une chambre 
        d'arrivée d'eau brute à l'installation filtrante ; construction 
        et équipement de l'installation lente ; construction et équipement 
        d'une station de production de gaz carbonique (correction des propriétés 
        incrustantes de l'eau) ; construction d'une chambre de mesure du débit 
        d'eau filtrée ; laboratoire de contrôle ; logements du directeur, 
        des contremaîtres, du personnel et enfin bâtiments annexes; 
        clôture des installations ; fourniture et mise en place des dispositifs 
        de stérilisation.
 
 Description 
        de l'installation :
 Deux étages de filtration : 1er étage : avec 24 préfiltres 
        sur une surface de 3 500 m3, une couche filtrante de sable de la plage 
        de Nemours de 0,65 m d'épaisseur. Vitesse de l'eau: 30 m par jour 
        ; 2e étage : avec 48 filtres sur une surface de 7 000 m2, une couche 
        filtrante de sable plus fin de la plage de Nemours de 0,70 m d'épaisseur. 
        Entre les deux étages, une station permet le traitement algicide 
        de l'eau par addition d'une solution chlorée (chloramine gazeuse), 
        et cuivrique. Cette superbe installation a été exécutée 
        en 1949 par l'E.G.T.H. et l'entreprise Chabal et Cie.
 
 Adduction - conduite proprement dite
 
 Le 
        tracé - études topographiques :
 Le tracé a été défini suite à des études 
        topographiques guidées par les considérations suivantes 
        : utilisation des cols les moins élevés de la chaîne 
        du Tessalah à franchir par souterrains (Télégraphe 
        - Aoubellil - Djebel Oubar) ; points hauts pour l'installation des brise-charges 
        ; éviter les points trop bas (valeurs excessives de la pression 
        statique) ; traversée de terrains de bonne tenue ; réduction 
        du nombre des ouvrages d'art ; réduction de la longueur totale 
        de la conduite.
 
 A partir du brise-charge n°8 d'AïnBeïda, la conduite se 
        subdivise en trois conduites secondaires de 0,70 m de diamètre 
        pour alimenter les réservoirs de la ville à partir desquels 
        sont faits les raccordements avec les anciennes canalisations de Brédéah.
 
 La 
        conduite :
 La conduite de 170 Km de longueur et de 1,10 m de diamètre, démarre 
        à 600 m d'altitude au pied du barrage, pour atteindre la station 
        d'Aïn-Beïda à Oran à 180 m d'altitude. Dénivelé 
        : 420 m. C'est une conduite en charge qui doit s'adapter, d'une part sur 
        un tronçon de 90 Km environ, à la région accidentée 
        qui va de Bou-Hallou au Tessalah et, d'autre part, sur sa dernière 
        partie, sensiblement de même longueur, à la région 
        plate et même en dépression manquée par la Sebkha 
        salée. La suppression de l'eau, du fait de la longueur de la conduite, 
        explique la division de cette dernière en huit tronçons 
        de 20 à 25 Km de longueur, séparés par les chambres 
        de rupture de charge intermédiaires que sont les brise-charges. 
        Ces brise-charges sont principalement constitués par : une chambre 
        d'arrivée avec deux papillons de 8 m et 1,75 m de diamètre, 
        destinés à freiner la vitesse acquise par l'eau ; une chambre 
        centrale de dissipation d'une surface libre de 250 m2 ; une chambre de 
        départ avec vanne wagon de sectionnement à fermeture automatique 
        en cas de survitesse dans la conduite. La commande du débit se 
        fait par l'aval suivant la variation de la consommation. C'est l'entreprise 
        " Neyrpic " de Grenoble qui a réalisé les appareils 
        de régulation hydraulique.
 
 Fabrication des tuyaux - transports - pose :
 Les tuyaux de 7 m de longueur sont fabriqués suivant la technique 
        de la précontrainte du béton, dont c'est l'une des premières 
        applications.
 
 À cet effet, une usine a été spécialement 
        construite à Laferrière, près d'Aïrt-Témouchent, 
        par la SOCOMAN d'Alger (Sté Commerciale et Minière pour 
        l'Afrique du Nord). L'usine débite journellement 40 à 45 
        tuyaux pour environ 300 m de canalisation et, pour cela, consomme 50 tonnes 
        de ciment provenant essentiellement de la nouvelle usine algérienne 
        CADO, près de Saint-Lucien : 15 tonnes d'acier mi-dur de Longwy 
        et Rombas, 50 tonnes de sable des dunes, 125 tonnes d'agrégats 
        concassés.
 
 Le transport des tuyaux se fait par deux sur des semi-remorques de 15 
        tonnes, dont le tracteur routier est remplacé par un tracteur à 
        chenilles sur les trajets accidentés. La décharge et la 
        pose se font en général par des tracteurs à chèvre 
        latérale. Parfois, il faut même acheminer les tuyaux jusqu'à 
        leur point de jonction sur des chariots se déplaçant sur 
        une voie de 0,60 m, posée au fond de la fouille.
 
 Économie de l'ensemble de l'ouvrage
 Sans compter les 300 millions qu'avait déjà coûtés 
        le barrage primitif déjà construit en 1939, la dépense 
        totale de l'ensemble de l'ouvrage se chiffre à 5 900 millions, 
        dont 4 220 millions pour la seule conduite. Le financement est assuré 
        à hauteur de : 4 800 millions par la ville d'Oran ; 750 millions 
        par la Marine Nationale ; 350 millions par l'Algérie.
 
 La quantité totale de matériaux utilisés a été 
        de : 40 000 tonnes de ciment, 10 000 tonnes d'aciers, 7 500 tonnes de 
        fonte.
 
 Cette réalisation, véritable chef d'oeuvre a rendu à 
        Oran son véritable rang parmi les grandes villes d'outre-mer. Le 
        développement commercial du port y a lui- même gagné, 
        les navires pouvant désormais y relâcher pour se ravitailler 
        en eau potable, ce qu'ils évitaient autrefois.
 
 Et enfin, et surtout, cela a permis aux Oranais de mouiller leur anisette 
        à "l'eau douce", bien que j'ai connu des gens, dans ma 
        propre famille même, qui, habitués à l'eau salée, 
        ne pouvaient s'empêcher de mettre du sel dans l'eau pour préparer 
        le café notamment !
 
 Hélas ! Trois fois hélas et plus !, la France ne devra-t-elle 
        pas, un jour, demander pardon d'avoir osé ces réalisations 
        au nom de la colonisation ?
 
         
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              Barrage du Beni-Bahdel |  Et aujourd'hui 
        qu'en est-il ? Personnellement, je n'en sais trop rien, 
        sinon que j'ai entendu dire que le barrage s'est largement envasé 
        et qu'Oran subit de fréquentes et longues coupures d'eau, y compris 
        lorsqu'il est fait appel, en secours, au raccordement à l'eau salée 
        de Brédéah. Toutefois, j'ai relevé dans le Var Matin 
        du 16 mars 2002, que le groupe des Eaux de Marseille, en association avec 
        le bureau d'études du Bas-Rhône -Languedoc, a obtenu, il 
        y a juste un an, le marché de réhabilitation du réseau 
        d'alimentation en eau potable de la ville d'Alger, dont certains quartiers 
        sont à sec deux jours sur trois. Pour ce réseau de 5000 
        Km de long (deux fois plus long que celui de Marseille), le coût 
        sera de 30 millions d'euros sur une durée de 40 mois dans un premier 
        temps.
 Le taux de perte d'eau est de 50 % aussi la mission du groupe est-elle 
        de remettre le réseau en état (15 ans), d'informatiser la 
        cartographie souterraine, de faire marcher les compteurs, de réparer 
        les fuites et d'optimiser la distribution en ramenant la perte à 
        20 %.
 
 À moyen terme, 25 forages sont prévus ; ou encore, l'acquisition, 
        clés en mains, de petites stations de dessalement d'eau de mer. 
        À plus long terme, Marseille pourrait acheminer de l'eau potable 
        par bateau, la décision d'aménager le port d'Alger dans 
        ce but est déjà prise. Ceci mettra le prix du m3 d'eau à 
        7 €, soit environ 45 F. À partir de là, on peut imaginer 
        la situation d'Oran et ses adductions d'eau ! C'est probablement cette 
        situation catastrophique qui fait dire au président Bouteflika, 
        que le pays a fait de l'alimentation en eau potable, une priorité 
        absolue. Inch Allah !
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