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          |  La 
              Banque de l'Algérie à Alger.(collection Bernard Venis)
 |  ----------------LA 
        Banque de l'Algérie a cent ans (note 
        du site: article de juillet 1951.). C'est, en effet, une loi du 
        4 août 1851, promulguée par Louis Napoléon Bonaparte, 
        qui fonda à Alger, une Banque d'escompte, de circulation et de 
        dépôt. Décision qui ne fut prise d'ailleurs qu'après 
        de longues hésitations des autorités métropolitaines 
        qui considéraient l'entreprise comme risquée.
 ----------------De 
        fait, les premières années furent difficiles. Bridée 
        par un statut trop strict, soumise à une très forte demande 
        de crédits agricoles, la Banque connut une période critique. 
        Mais, déjà, elle s'était imposée et son rôle 
        dans le développement de l'économie algérienne ne 
        pouvait être nié. En moins de vingt ans, le volume du commerce 
        extérieur avait triplé. Depuis lors, la Banque a affermi 
        constamment sa position et, comme en démontre le mouvement en marchant, 
        elle a fait éclater son utilité par le prodigieux essor 
        que, par le crédit, elle a donné à la production 
        et au commerce.
 
 ----------------Par 
        delà les dispositions des lois et décrets, à travers 
        les bilans et les comptes rendus que nous avons consultés pour 
        écrire ces lignes, nous avons vu se profiler l'histoire économique 
        et politique de
 l'Algérie, intimement liée à l'histoire nationale 
        française. Ce sont ces quelques enseignements que nous avons essayé 
        de résumer dans les pages qui suivent. Grâce à l'obligeance 
        de M. le Sous-gouverneur de la Banque de l'Algérie et de la Tunisie 
        ainsi que de M. le Chef du Service du Crédit à la Direction 
        Générale des Finances, nous avons pu consulter le Recueil 
        officiel des Lois et Statuts concernant l'Institut d'émission, 
        les Comptes rendus à l'Assemblée des actionnaires et l'excellent 
        ouvrage publié en 1930 par M. P. Ernest Picard, Directeur général, 
        sous le titre : " La Monnaie et le Crédit 
        en Algérie depuis 1830.
 LA SITUATION DE L'ALGÉRIE 
        EN 1830 -------Au début 
        du XIXè siècle, alors qu'un grandcourant de prospérité traversait le monde
 moderne prodigieusement enrichi par le machinisme, la Régence d'Alger 
        connaissait encore une économie moyenâgeuse. http://perso.wanadoo.fr/bernard.venis.Le 
        système monétaire était vicié par la grande 
        quantité de pièces fausses en circulation ; le dey lui-même 
        n'hésitait pas à modifier le poids ou le titre des
 pièces chaque fois, disent les chroniques, que ses affaires le 
        demandaient. Quant au crédit, il était dominé par 
        l'usure dont la virulence explique l'énergique condamnation de 
        la loi musulmane.
 
 -------Il 
        n'est pas étonnant que, dans ces conditions, le commerce honnête 
        périclitât pour laisser la place à quelques grands 
        spéculateurs ; des Livournais, notamment, qui par leur puissance 
        financière, leur insolence et leurs exactions faisaient régner 
        une dictature monopolisatrice devant laquelle les deys s'inclinaient, 
        sauf, de temps à autre à user de l'assassinat. On rapporte 
        que lorsque le maréchal Clauzel établit une chambre de commerce 
        à Alger en décembre 1830, il eut de la peine à la 
        constituer, tant était grand le nombre de banqueroutiers.
 
 -------On 
        ne pouvait raisonnablement espérer une mise en valeur du pays, 
        condition essentielle de pénétration de la civilisation 
        française, sans une réorganisation totale du système 
        monétaire comportant l'implantation d'un régime bancaire 
        suffisamment puissant pour répondre aux besoins d'une économie 
        qui allait progresser à pas de géant.
 CRÉATION DE LA 
        BANQUE -------Cependant 
        , l'idée d'autoriser une banque coloniale à émettre 
        des billets rencontrait l'hostilité des milieux financiers de la 
        métropole. Un projet d'installation à Alger d'un comptoir 
        de la Banque de France échoua et le taux de l'intérêt 
        reprit son ascension un moment interrompue. Un rapport officiel de l'époque 
        déclare que l'intérêt des prêts s'élève 
        " à un taux fabuleux que l'on n'oserait 
        citer " ; il était, en fait, de 2 à 3% par 
        mois.
 -------En 
        1849, cependant, la France accepta de créer un comptoir national 
        d'escompte ; mais cet établissement ne disposant pas des moyens 
        suffisants pour promouvoir une véritable politique du crédit, 
        vécut difficilement. De nombreuses personnalités algériennes 
        maintenaient, d'ailleurs, que uvre d'assainissement financier ne 
        pouvait être efficacement entreprise que si l'on reconnaissait à 
        une banque le pouvoir d'émettre des billets. Ainsi raisonnait, 
        notamment, M. Lichtlin qui allait devenir 
        le premier Directeur de la Banque de l'Algérie.
 
 -------Aussi 
        est-ce avec la plus grande satisfaction que fut accueilli le vote de la 
        loi du 4 août 1851. " Il y a là 
        un immense service rendu à l'Algérie ", 
        écrivait le journal " l'Akbar ". Cette grande loi, complétée 
        par des statuts inspirés de ceux de la Banque de France, est demeurée 
        jusqu'en 1946, époque de la nationalisation, l'armature de la Banque 
        de l'Algérie.
 ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT -------LA Banque 
        nouvelle qui s'installait à Alger dans un immeuble de 
        la rue de la Marine, qu'elle quittera en 1868 pour se transporter 
        boulevard de l'Impératrice, devenu le boulevard Carnot, recevait 
        de la loi deux missionsessentielles : l'escompte et l'émission.
 
 -------Escompte. 
        - " Le but de la Banque de l'Algérie, 
        écrivait M. Lichtlin au ministre des Finances, est surtout de vivifier 
        le crédit algérien ; aussi doit-elle se montrer accueillante 
        au papier commercial et maintenir un taux d'escompte modéré, 
        afin de faire pression sur le taux d'intérêt pratiqué 
        dans le pays. " Le législateur de 1851 décida 
        sagement que les signatures de deux personnes notoirement solvables seraient 
        suffisantes pour que les effets de commerce soient admis à l'escompte.
 
 -------Émission. 
        - La seconde fonction, celle de l'émission, avait été 
        la plus discutée. La loi de 1851 imposa à la Banque de l'Algérie 
        une encaisse égale au
 tiers au moins de ses engagements à vue que constituent les billets 
        et les dépôts. La pauvreté des ressources locales 
        en monnaies métalliques, la thésaurisation, la défiance 
        à l'égard de la monnaie de papier, particulièrement 
        vives en milieu indigène, rendirent très difficile le respect 
        de cette règle du tiers garanti. La Banque dut recourir à 
        des achats d'écus en France et procéder à des augmentations 
        de capital, d'où une gêne dans son rôle de dispensatrice 
        du crédit.
 
 -------En 
        1900, on substitua au système du rapport fixe entre l'encaisse 
        et les billets, le régime dit " du plafond 
        ". Le montant des billets en circulation était limité 
        à 150 millions de francs, la loi se bornant à préciser 
        que les émissions de billets devraient être maintenues dans 
        des proportions telles qu'au moyen du numéraire déposé 
        en ses caisses, la Banque puisse en tout temps faire face à ses 
        engagements.
 
 -------Règle 
        qui dut fléchir pourtant quand vinrent les mauvais jours de la 
        guerre où la loi du cours forcé dispensa la Banque de l'Algérie, 
        comme elle le fit pour la Banque de France, du remboursement en numéraire 
        et à vue des billets qu'elle avait émis. Pour répondre, 
        par ailleurs, au développement des affaires et aux besoins de l'État, 
        le plafond de l'émission a été périodiquement 
        relevé. La dernière décision date du 18 septembre 
        1950 ; elle autorise, pour l'Algérie, un chiffre maximum de 75 
        milliards de francs.
 
 -------La 
        Banque de l'Algérie, comme la Banque de France, revêtit la 
        forme d'une société privée soumise au contrôle 
        de l'État, contrepartie traditionnelle du droit régalien 
        d'émettre de la monnaie. Le Directeur général, le 
        Sous-directeur général et les Directeurs des succursales 
        étaient nommés par le Gouvernement ; les Administrateurs 
        et les Censeurs étaient élus par l'Assemblée des 
        Actionnaires.
 
 -------Le 
        siège de la Banque, primitivement fixé à Alger, fut, 
        à la suite de la réforme de 1900, transféré 
        à Paris où il se trouve toujours. Les premières succursales 
        créées furent celles d'Oran, en 1853, de Constantine, en 
        1856, et de Bône, en 1868. Leur réseau s'est progressivement 
        étendu et on compte aujourd'hui trente-deux succursales et bureaux.
 LES GRANDES PÉRIODESDE L'HISTOIRE DE LA BANQUE
 -------Pour autant 
        qu'il soit possible de diviser le temps et de découper l'histoire, 
        nous avons cru pouvoir distinguer cinq périodes dans ces cent années 
        consacrées à la mise en place et au développement 
        des institutions de crédit que l'économie algérienne 
        réclamait.
 -------La 
        première période va de 1851 à 1870. 
        La Banque fait ses premiers pas. Les billets qu'elle émet pénètrent 
        peu à peu dans les masses musulmanes, demeurées attachées 
        à la monnaie métallique. M. Blasselle, censeur de la Banque, 
        notait les progrès et il y voyait une forme de rapprochement entre 
        les deux civilisations.
 
 -------Parallèlement 
        à l'installation des trois premières succursales et à 
        l'ouverture de nouveaux établissements bancaires, le nombre des 
        officines d'usure diminue. A la veille de la guerre de 1870, la situation 
        monétaire et bancaire en Algérie était transformée 
        ; la Banque avait affermi sa position et soutenait le développement 
        d'un pays maintenant en plein essor. Le commerce extérieur atteignait 
        297 millions (le francs contre 84 millions vingt ans plus tôt.
 
 -------La 
        deuxième période s'ouvre sur une année 
        de guerre qui va entraîner le cours forcé du billet. En vertu 
        de la loi du 12 août 1870, signée de l'impératrice 
        régente Eugènie, la Banque est dispensée de rembourser 
        ses billets en espèces, ce qui provoque la disparition du numéraire.
 -
 ------La Banque avança au Trésor 12 
        millions de francs, somme considérable si l'on songe que la circulation 
        ne dépassait pas 30 millions ; ces avances lui furent remboursées 
        en 1872.
 -
 ---La guerre terminée, la Banque de l'Algérie 
        put reprendre son uvre et de nouvelles succursales furent créées 
        à Tlemcen et à Philippeville. http://perso. wanadoo.fr/bernard.venis. 
        Mais entre 1880 et 1885 sa situation devint difficile 
        comme suite à la crise que connurent à cette époque 
        le commerce et l'agriculture. Les cours des vins tombèrent de 35 
        fr. à 10 fr. l'hectolitre et il arriva, dit un chroniqueur, qu'on 
        laissa couler le vin dans les fossés pour récupérer 
        les tonneaux. La terre qui avait acquis une valeur, en
 partie factice par l' extension des crédits, s' avilit
 en conséquence.--------La 
        situation de la Banque fut redressée sous l'impulsion de grands 
        administrateurs et financiers qui savaient combien une banque d'émission 
        et d'escompte était indispensable à l'Algérie. L'encaisse 
        métallique fut
 reconstituée et le portefeuille assaini sous la direction d'un 
        conseiller à la Cour des Comptes, M. Rihouet et d'un Inspecteur 
        des Finances, M. Lafon. C'est à cette époque que fut prise 
        la décision de transférer le siège social d'Alger 
        à Paris pour bien marquer la rupture avec le passé. Le privilège 
        de la Banque fut alors renouvelé sans difficulté par une 
        loi du 5 juillet 1900.
 
 -------Il 
        apparut alors que les difficultés que la Banque venait de traverser 
        avaient principalement leur source dans les crédits à l'agriculture. 
        Sous peine de compromettre le remboursement de ses billets une banque 
        d'émission ne doit escompter que des valeurs à courte échéance 
        et d'une réalisation facile, alors que l'agriculture a besoin de 
        longues échéances et que le gage qu'elle fournit n'est pas 
        d'une réalisation rapide. http://perso.wanadoo.fr/bernard.venis 
        .Pour distribuer le crédit à l'agriculture, des établissements 
        spécialisés sont nécessaires.
 
 -------Une 
        loi du 8 juillet 1901 créa en Algérie des Caisses Régionales 
        de Crédit agricole mutuel dont on connaît le magnifique essor. 
        La Banque de l'Algérie s'en trouva allégée et son 
        directeur, M. Lafon, maintint fermement que tout effet agricole ne remplissant 
        pas les conditions de mobilité nécessaires devait être 
        écarté de l'escompte.
 
 -------Dès 
        lors, la situation de la Banque de l'Algérie ne fit que s'affermir 
        et le privilège de l'émission lui fut renouvelé en 
        1911 sans difficultés. A la veille de la guerre de 1914, la situation 
        économique de l'Algérie était des plus prospères 
        ; le développement du crédit y avait largement contribué. 
        http://perso.wanadoo.fr/ bernard. venis. La Banque de l'Algérie 
        avait étendu constamment son champ d'action. Outre de nouvelles 
        succursales créées en Algérie, elle s'était, 
        en 1904, installée en Tunisie ; un décret beylical lui avait 
        accordé le privilège de l'émission, moyennant la 
        traditionnelle avance au Trésor. Elle envisageait son établissement 
        au Maroc et de grands espoirs se fondaient alors sur un projet d'unification 
        bancaire de l'Afrique du Nord.
 
 -------La 
        troisième période s'ouvre, comme la 
        seconde, avec la guerre, le cours forcé et les avances à 
        l'État. L'Algérie, avec la France et le monde, entrait dans 
        une sombre phase de l'histoire monétaire qui aboutit à une 
        dégradation telle (les monnaies que le concept traditionnel de 
        monnaie disparut lui-même.
 
 -------La 
        Banque apporta son concours à l'effort de guerre, tandis que son 
        personnel payait un lourd tribut à la victoire ; la liste des morts 
        au champ d'honneur que l'on trouve à la succursale d'Alger est 
        particulièrement longue.
 
 -------Les 
        années qui suivirent furent prospères et l'histoire de la 
        Banque se confond avec celle de l'Algérie qui nous conduit ainsi 
        aux fêtes du Centenaire de 1930.
 
 -------Les 
        années de crise agricole qui suivirent ont montré le rôle 
        essentiel de l'Institut d'Émission. C'est grâce à 
        son intervention que la consolidation des dettes agricoles fut menée 
        à bien ; il devait être appelé, en effet, à 
        participer au financement des opérations de la Caisse des Prêts 
        de Consolidation et à intervenir comme les autres établissements 
        bancaires, pour soutenir l'action du nouvel organisme qui venait d'être 
        créé, la Caisse Algérienne de Crédit Agricole 
        Mutuel.
 
 -------En juin 1938, le plafond d'émission 
        est porté de 3 à 4 milliards, car, disait l'exposé 
        des motifs du décret, les événements ne peuvent qu'accentuer 
        la circulation. http://perso.wanadoo.fr/bernard.venis. Dès le mois 
        (le mai 1939, suie convention secrète était passée 
        entre le ministre des Finances et le Directeur de la Banque pour le cas 
        de mobilisation. Le plafond passait le 1er septembre 1939 à 5 milliards 
        avec une avance à l'État de 1 milliard.
 
 -------C'est 
        sous ces auspices que s'ouvre la quatrième 
        période de l'histoire de la Banque de l'Algérie. 
        En décembre 1940, le plafond est élevé à 7 
        milliards et un nouveau milliard est avancé à l'État 
        ; en septembre 1941, on va jusqu'à 10 milliards. On arrive ainsi 
        au 1er décembre 1942, date à laquelle l'amiral Darlan, qui 
        vient de prendre le titre de Haut Commissaire en Afrique, requiert le 
        Sous-directeur général de la Banque de l'Algérie 
        de mettre à sa disposition une nouvelle avance de 3 milliards, 
        ce qui fait 5 milliards depuis le début de la guerre. Quelques 
        jours après, une ordonnance porte de 10 à 15 milliards le 
        plafond d'émission.
 
 -------Depuis 
        le débarquement allié, la Banque, coupée de son siège, 
        était dirigée par M. Routaboul, Sous-Directeur général 
        qui avait reçu dit Conseil, dans l'éventualité de 
        cette rupture, tous pouvoirs en ce sens. Le Directeur général, 
        M. Escallier, sera d'ailleurs arrêté par la Gestapo eu août 
        193 ; il sera libéré par des régiments nord-africains 
        participant à l'avance alliée de 1915.
 
 -------Le 
        trait caractéristique de cette période est l'accroissement 
        rapide des billets. Les causes en sont diverses, mais la principale est 
        constituée par les avances à 1'Etat. La France, engagée 
        dans la guerre aux côtés de ses alliés, met son point 
        d'honneur à y déployer le maximum d'efforts. Le Haut Commissariat 
        et le Gouvernement Provisoire, qui y succède, ont des besoins d'argent 
        que les budgets locaux ne peuvent couvrir. Le placement des bons du Trésor 
        n'est pas non plus suffisant. Aussi fait-on appel aux banques et c'est 
        naturellement à l'Institut d'Émission que la principale 
        aide est demandée. Les conventions entre les Pouvoirs Publics et 
        la Banque se succèdent ; elles ont pour objet d'ouvrir sans cesse 
        de nouveaux crédits pour les besoins des armées en guerre.
 
 -------Ainsi, 
        la Banque devient un des organes essentiels du financement de l'effort 
        de guerre et toute son activité est tendue vers les tâches 
        nouvelles qui lui sont demandées. Pour lui permettre de faire face 
        à ses obligations, le plafond de l'émission, constamment 
        relevé, atteint 32 milliards à la fin de l'année 
        1944.
 
 -------La 
        période qui s'ouvre après la Libération 
        est
 marquée par la nationalisation de l'Institut d'Émission. 
        La loi du 17 mai 1946 transfère les actions de la Banque à 
        l'État, en toute propriété ; celui-ci en fit bénéficier 
        ultérieurement, pour moitié, l'Algérie et la Tunisie.
 http://perso.wanadoo.fr/bernard.venis. L'Assemblée générale 
        des actionnaires fut réunie pour la dernière fois le 3 octobre 
        1946 en vue de l'approbation des comptes de l'ultime exercice dont la 
        charge lui incombait. Le Directeur général, M. Louis Escallier, 
        rappelant brièvement l'évolution de la Banque depuis sa 
        fondation, pouvait célébrer à juste titre son rôle 
        déterminant dans le développement de l'économie du 
        pays au milieu des vicissitudes et des crises que l'Algérie a traversées 
        aux côtés de la métropole. " 
        Au moment, disait-il, où la nationalisation marque le terme de 
        cette évolution, nous avons la satisfaction de remettre à 
        l'État un établissement en pleine prospérité. 
        Sa situation est parfaitement saine ; son organisation, adaptée 
        aux besoins des régions où il est installé, a fait 
        ses preuves ; son personnel n'a cessé de donner le témoignage 
        de sa conscience et de son dévouement. D'un mot, il constitue un 
        bel instrument de travail, propre à rendre tous les services qu'en 
        peuvent attendre ceux à qui la gestion en est désormais 
        confiée. "
 
 -------Ces 
        espoirs n'ont pas été déçus. Sous la direction 
        d'hommes éminents, MM.. Brunet et De Roux, pour ne parler que de 
        ceux qui assurent aujourd'hui d'autres fonctions, la Banque, devenue Banque 
        de l'Algérie et de la Tunisie, a continué son uvre 
        de soutien de l'économie algérienne, tant en matière 
        agricole que dans les secteurs nouveaux du préfinancement des industries 
        agréées au Plan d'industrialisation, de l'aide à 
        la construction ou du financeraient des travaux publics et communaux. 
        Sa place en Algérie n'a fait que croître et l'autorité 
        de ses dirigeants est reconnue par tous dans le inonde bancaire. Chargé 
        par les décrets de 1947 de l'organisation et de la direction du 
        crédit, l'Institut d'Émission d'Algérie a su, comme 
        la Banque de France, apporter un concours efficace au Gouvernement, et 
        ses conseils éclairés ont permis à la politique bancaire 
        de suivre une voie qui, malgré des circonstances économiques 
        parfois défavorables, ont permis une stabilisation, ignorée 
        des premières années de son histoire.
 
 -------Les 
        Rapports annuels du Conseil Algérien du Crédit montrent 
        comment l'Institut algérien d'Émission a su concilier la 
        prudence qu'imposent les incertitudes de la conjoncture d'après 
        guerre et les exigences de l'effort de création que, le pays doit 
        poursuivre pour apporter à sa population, toujours plus nombreuse, 
        les éléments d'une activité susceptible de la nourrir 
        et d'élever son standard de vie.
 Roger MAUGER.ALGERIA
 
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