Pierre Jarrige, chef pilote à l'Ecole nationale supérieure 
          de l'aéronautique et de l'espace de Toulouse, est né en 
          1940 à Burdeau (ancien département de Tiaret). Il a été 
          pilote de tourisme, puis pilote militaire dans l'A.L.A.T. (Aviation 
          légère de l'armée de terre). Avant juillet 1962, 
          il avait déjà effectué six cents heures de vol 
          au-dessus du territoire algérien. 
          
          EN avril 1931, Guy Cloitre, agriculteur, premier pilote de tourisme 
          algérien (breveté en métropole) entreprend, alors 
          qu'il n'a pas vingt heures de vol, le voyage Paris-Tiaret en trois étapes, 
          dont le survol maritime Alicante-Oran. Son arrivée sur son Farman 
          231 (F-ALEK) déclenche un véritable délire parmi 
          la population qui n'avait pas encore vu d'avion de tourisme.
          
          Aussitôt, un comité composé de Guy Cloitre, Armand 
          Viniger (ex- contrôleur des impôts, administrateur de biens), 
          Lucien Grach (agriculteur), Gaston Clauzel, (quincaillier), Jacques 
          Pradel (agriculteur), Ernest Boggio (négociant en matériaux), 
          crée, le 7 mai 1931, le Club aéronautique de Tiaret. Placé 
          sous la présidence d'Edmond Boyet, avocat, le C.A.T. est le premier 
          club créé à l'intérieur du département 
          d'Oran comme filiale du Club aéronautique de Tiaret. Placé 
          sous la présidence d'Edmond Boyet, avocat, le C.A.T. est le premier 
          créé à l'intérieur du département 
          d'Oran comme filiale du Club aéronautique oranais.
          
          Le but du C.A.T. qui se libérera rapidement de la tutelle du 
          Club aéronautique oranais, est simple : " développer 
          l'aviation de tourisme, regrouper les propriétaires d'avions, 
          former des pilotes et entraîner ceux qui ont servi dans l'aviation 
          militaire ". M. Goetz, ancien pilote de chasse durant la guerre, 
          menuisier à Tiaret, adhère tout de suite au nouveau club.
          
          Le comité provoque rapidement un puissant mouvement en faveur 
          de l'aviation de tourisme. Une commission est chargée de trouver 
          un terrain dans les environs de Tiaret. Le choix se porte sur l'hippodrome 
          de la Grande-Jumenterie. Malheureusement, ce terrain appartient à 
          l'Etat et il faut quinze mois de démarches incessantes, appuyées 
          par l'action des élus du département, pour obtenir le 
          terrain visé. L'autorisation est même retirée à 
          la suite d'un rapport du Haras, prétendant que le bruit des avions 
          provoque des mises bas prématurées. Il faut les interventions 
          du général Vuillemin et du maréchal Franchet d'Esperey 
          pour faire annuler la décision. Par la suite, les juments feront 
          bon ménage avec les chevaux- vapeur. (Le Haras fournit en chevaux 
          toute la cavalerie d'Afrique du Nord.) Un mois après l'attribution 
          officielle, une aire d'atterrissage de 34 hectares est nivelée 
          et balisée et un hangar de 300 m2 édifié, après 
          avoir longtemps attendu le permis de construire.
          
          Après l'exploit de Guy Cloitre, quatre pilotes se font tout de 
          suite remarquer : Edmond Boyet, breveté en métropole en 
          septembre 1931, entreprend de ramener en Algérie son Potez 36 
          F-ALJN (avec deux pannes en Espagne à la suite d'ennuis de moteur) 
          et se dévoue ensuite inlassablement à la cause de l'aéro-club. 
          Armand Viniger et Jacques Pradel, brevetés à Oran en octobre 
          1931 par Pierre Monville, donnent plus de 500 baptêmes de l'air 
          sur des terrains de fortune de la région avec leur Potez 36 (F-AMKO) 
          arrivé en caisses à Oran, en attendant la mise en service 
          de l'aérodrome. Lucien Grach, breveté à Oran en 
          septembre 1932, parcourt toute l'Afrique du Nord sur son Caudron 232 
          (F-AJXE) et porte les couleurs du C.A.T. dans tous les clubs qui se 
          créent à cette époque.
        
          
            |  1932. - Réunion du comité. De gauche à droite : Ernest Boggio, Jacques Pradel, Marcel 
                Urban, Guy Cloitre,
 Ernest Grach, Mme Viniger, Edmond Boyet, Armand Viniger,
 Gaston Clauzel, Mico.
 | 
        
        L'été 1932, un constructeur amateur : 
          Anthoine, construit une avionnette Mignet HM 8. Réalisé 
          avec beaucoup de soin, cet ancêtre du Pou du Ciel n'obtient pas 
          plus de succès que ses congénères.
          
          Le 21 octobre 1932, après bien des vicissitudes, le terrain de 
          la Jumenterie est enfin inauguré. 35 avions sont réunis 
          pour la circonstance : 10 viennent d'Alger, 11 de Sidi Bel Abbès, 
          1 d'Orléansville, 2 d'Oran, 1 de Saïda, 2 de Mostaganem, 
          plus 4 appartenant aux membres du Club aéronautique de Tiaret. 
          4 avions du ler groupe d'Afrique sont également au rendez-vous. 
          Les courageux propagandistes de Tiaret obtiennent un grand succès.
          
          En mai 1933, un deuxième hangar est construit dans le prolongement 
          de celui existant, portant la surface utile à 800 m2. Le C.A.T. 
          a besoin de place, car la flotte augmente. Début juillet 1933, 
          arrive le Caudron " Phalène " (moteur Bengali) " 
          Ville de Tiaret " convoyé de métropole par Guy Cloitre 
          à plus de 150 km / h de moyenne. Il est suivi de près 
          par André Vercruysse ramenant le Caudron " Luciole " 
          (moteur Lorraine) F-AMDO.
          Le C.A.T. embauche comme chef pilote André Vercruysse, ancien 
          pilote militaire, breveté transport public avion et hydravion, 
          ancien pilote de la Compagnie aérienne française, détenteur 
          de trois records internationaux pour avions légers : altitude, 
          vitesse et distance. Classé premier au tour de France aérien 
          de 1931, il totalise 1 500 heures de vol.
          
          En juin, six brevets sont obtenus sous le contrôle de R. de Dietrich 
          et Gazaniol, commissaires de l'Aéro-Club de France, venus tous 
          deux de Sidi Bel Abbès, chacun sur un " Luciole". Malgré 
          le violent sirocco, Clert, Serge Cloitre, Ernest Grach, Malé, 
          Marguier et Nusbaum passent brillamment les épreuves.
          
          Par la suite, Lucien Grach sera commissaire de l'Aéro-Club de 
          France et se chargera de faire passer les brevets.
          
          En juillet, la flotte comprend 7 unités : 3 Potez 36 (Me Boyet, 
          section de Montgolfier (F-ALNQ) et C.A.T. (F-ALNP), 1 Caudron " 
          Luciole " (C.A.T.), 1 Farman 231 (Guy Cloitre F-ALEK), 1 Caudron 
          " Phalène " (le " Ville de Tiaret"), 1 Caudron 
          232 (par la suite, Lucien Grach deviendra propriétaire d'un deuxième 
          Farman 231).
          
          Le 16 juillet, se déroule le baptême du " Ville de 
          Tiaret " avec comme marraine Mme Bigorre et comme parrain M. Galibert, 
          maire de la ville. Ce bel avion rouge, dont le capot s'orne d'une tête 
          de lion et de l'inscription " Ville de Tiaret " qui rappelle 
          l'aide généreuse de la municipalité sera mis à 
          la disposition des membres du club à des conditions peu onéreuses.
          
          Le chef pilote Vercruysse commence à obtenir des résultats 
          : les élèves pilotes affluent en nombre : Albert Attia, 
          Krief, Cauchi, les frères Vincent et Ernest Boggio, Nahon, Myara, 
          Rouas, Mme Viniger, Serrero, Bresson, tous formés sur le Potez 
          36 et perfectionnés sur le "< Luciole ". Ernest 
          Grach, à peine breveté, achète un " Phalène 
          " (moteur Bengali) qu'il ramène de Paris à Tiaret 
          en septembre 1933. Armand Viniger et Jacques Pradel commandent également 
          un - Phalène ".
          
          Marcel Urban est breveté ; il sera par la suite un conseiller 
          technique très écouté et se dévouera inlassablement 
          à la cause du club. 150 heures de vol sont effectuées 
          en juillet.
          
          En septembre 1933, le C.A.T. participe aux fêtes de Trézel 
          alors qu'un déplacement prévu à Vialar le 29 octobre 
          doit être reporté à cause d'une violente tempête.
          
          Entre-temps, l'abbé Jules Pommiès, secrétaire de 
          l'Aéro-Club de Montgolfier, se démène pour propager 
          le culte de Notre-Dame-de-Montgolfier. 
          
          Faisant sans doute valoir le nom prédestiné de sa patronne, 
          il avait obtenu, le 28 novembre 1925, de la sainte pénitencerie 
          de Rome une indulgence de 300 jours en faveur de ceux qui invoquent 
          sur place N.-D.-de-Montgolfier. Il obtient sans doute un certain succès 
          qui lui permet de passer le communiqué suivant :
          Protectrice-née de l'aéronautique, de par son vocable 
          et son origine, Notre-Dame-de-Montgolfier, hier encore inconnue, est 
          aujourd'hui vénérée non seulement en Algérie 
          et dans la métropole, mais encore à l'étranger. 
          C'est dire avec quelle sympathie son patronnage a été 
          accepté dans les milieux aéronautiques. Sa protection 
          assurée est tout naturellement invoquée par les catholiques 
          qui emprunteront la voie des airs pour voyager. "
          
          L'Aéro-Club de Montgolfier sera, par la suite, intégré 
          comme section du C.A.T.
          
          L'hiver 1934, pour des raisons de mauvais, temps et de difficultés 
          financières, le moniteur Vercruysse va passer quolques mois à 
          Biskra avec le Potez 36 vendu à ce club.
          
          Le même hiver, Arnaud Viniger remplace Me Boypt qui devient président 
          d'honneur et Armand Casabo devient secrétaire général. 
          Serrero, Armand Pradel et les frères Boggio sont lâchés. 
          Ils sont tous brevetés, ce qui porte à 19 l'effectif des 
          pilotes du club. Armand Viniger, assisté plus tard de Mme Viniger, 
          donnera un éclat tout particulier aux festivités du club.
        Le général Vuillemin inaugure 
          l'aérodrome
        En mars 1943, 3 Phalène ", pilotés 
          par Guy Cloitre, Ernest Grach et Armand Viniger, et ayant pour passagers 
          Edmond Boyet, M. et Mme Serge Cloitre, M. et Mme Serrero, Suzanne Viniger 
          et Jacques Pradel, font un voyage de trois jours au Maroc pour rendre 
          visite au général Vuillemin (commandant alors l'aviation 
          militaire du Maroc) et lui demander d'être le parrain de l'aérodrome 
          de la Jumenterie. Le général accepte et prévoit 
          de se rendre à Tiaret le samedi 10 avril pour préparer 
          les grandes fêtes de l'inauguration officielle. Malheureusement, 
          le mauvais temps arrête le général qu'accompagnent 
          sa femme et ses deux enfants, à Laghouat (le général 
          vient d'El Goléa où il possède une maison). La 
          foule qui attend sur l'aérodrome rentre à regret en ville, 
          mais le lendemain, à 9 heures, le général atterrit 
          sur le terrain qui portera son nom. A midi, un grand déjeuner 
          à l'Hôtel d'Orient réunit tout le conseil d'administration 
          autour du général et de sa famille. Les grandes fêtes 
          sont décidées pour Pentecôte.
          
          Le 19 mai, nouveau contretemps, le général est appelé 
          à Paris et l'inauguration est reportée au 10 juin. Ce 
          délai permet de parachever les finitions du club-house et d'en 
          embellir les abords.
          
          Les 9 et 10 juin 1934 se déroulent enfin les grandes fêtes 
          de l'inauguration officielle.
          
          Le 9, à 17 heures, le général se pose après 
          avoir été retardé à Oujda par le mauvais 
          temps. Le C.A.T. a bien fait les choses : le club-house est carrelé 
          au motif de la Cocotte " (fameux emblème de l'escadrille 
          du général durant la guerre, devenu son emblème 
          personnel et qui décore, bien sûr, son Caudron Phalène 
          " F-AMCA) et les invités sont placés dans l'ambiance 
          de la < Croisière Noire " qui vient d'avoir lieu.
          
          Le temps maussade, toute la journée, n'empêche pas quelques 
          avions de se poser à Tiaret. Le capitaine Paolacci et l'adjudant-chef 
          Vincent viennent de Colomb-Béchar en Potez 25.
          
          De nombreuses personnalités saluent le général 
          à sa descente d'avion : MM. Castanet, administrateur de la commune 
          mixte de Tiaret, qui souhaite la bienvenue au nom du gouverneur général 
          ; Galibert, maire de Tiaret, qui reçoit l'arrivant au nom de 
          la municipalité ; Boyet, Viniger, Pourcher, directeur de la navigation 
          aérienne ; Moppert, commandant d'arme ; Azam, conseiller général 
          ; le capitaine Dassot, de la Jumenterie et une délégation 
          des Croix de Feu. après avoir écouté la Marseillaise, 
          le général visite les installations de l'aérodrome 
          qui porte son nom puis se dirige vers le casino où, à 
          18 heures, il fait une conférence sur La Croisière noire 
          " à laquelle assiste M. Masselot, sous-préfet de 
          Mostaganem.
          
          A 22 heures, une grande fête de nuit rassemble tous les participants 
          dans les jardins de Jacques Pradel et Armand Viniger mis à la 
          disposition du C.A.T. Après une nuit passée à danser, 
          les Tiarétins voient se lever un soleil superbe. Toute la matinée, 
          les arrivées se succèdent sans interruption sur l'aérodrome. 
          Des équipages affluent de toute l'Algérie, des civils 
          de tous les clubs, des militaires des trois groupes (capitaine Grabbe 
          et Floret, lieutenant Vauthier, sergent Franu).
          
          A 11 h 30, le vin d'honneur servi dans les salles du casino, présidé 
          par Armand Viniger, réunit tous les équipages qui se sont 
          déplacés, ainsi que de nombreux Tiaretins. La " Lyre 
          tiaretienne " exécute, sous la baguette de son chef M. Jean 
          les meilleurs morceaux de son répertoire.
          
          A 12 h 30, un banquet rassemble 200 convives dans les salons de l'Hôtel 
          d'Orient. Après le banquet, de nombreux discours célèbrent 
          cette journée exceptionnelle.
          
          Vers 16 heures, une file ininterrompue de voitures se dirige vers l'aérodrome 
          où, en toute simplicité, le général Vuillemin 
          déclare l'aérodrome de Tiaret inauguré, alors que 
          de nombreux spectateurs sont baptisés par le " Ville de 
          Tiaret " et qu'un parachutiste exécute une descente.
          
          Puis l'envol général des aviateurs regagnant leurs aérodromes 
          d'attache met un point final aux belles journées organisées 
          par le C.A.T.
          
          Le régime de croisière est atteint
          
          André Vercruysse, revenu de Biskra au mois de juin, reprend son 
          activité. Les élèves pilotes recommencent à 
          voler; le fils Baudoin (de l'Hôtel d'Orient) est lâché 
          en " Luciole " à dix-huit ans, après huit heures 
          de double commande. Buisson commence à voler, ainsi que Joachim 
          Socias, mécanicien du club. Les anciens pilotes continuent à 
          voler activement; Lucien Grach va jusqu'à Londres et le sympathique 
          député-pilote Paul Saurin vole régulièrement 
          lors de ses passages dans la région.
          
          Le 9 mars 1935, un grand bal masqué réunit tous les membres 
          du club et ses sympathisants.
          
          Le même mois, Simon Benassayag est lâché, alors qu'Armand 
          Casabo et Louis Pradel continuent leur entraînement; le terrain 
          est de plus en plus fréquenté les dimanches après-midi 
          par les Tiarétins qui goûtent son cadre agréable 
          et prennent nombreux le baptême de l'air. (Parmi eux M. Larré, 
          âgé de quatre-vingt-cinq ans). De nombreux avions de passage 
          apprécient l'escale que visitent souvent les Potez 25 militaires 
          (général Lacolley, capitaine Schmither, sergent Dumont...).
          
          En avril, Vincent et Ernest Boggio sont brevetés 2e degré. 
          Joachim Socias et Krief sont lâchés et passent le 1 er 
          degré. Le club commande un nouveau Potez 36 qui sera livré 
          en juin 1935.
          
          Le club combat vaillamment la crise de 1935 et réagit en décidant 
          de passer commande d'un autre avion économique : le Caudron " 
          Luciole " (F-AMMC) pour abaisser l'heure de vol à 150 francs 
          et, à l'assemblée générale du 1 er mars 
          1936, le président Viniger peut présenter un bilan satisfaisant 
          et demander d'intensifier encore la propagande. Un nouveau bureau est 
          formé : vice-présidents : Ernest Grach et Guy Cloitre 
          ; secrétaire : Armand Casabo; adjoint : Ernest Boggio; trésorier 
          : Georges Séguret ; adjoint : docteur René Heuby ; directeur 
          technique : Vincent Boggio ; adjoint : Girardot et Jacques Pradel; comité 
          des fêtes : Mme Viniger, Mlle Baudoin, Edmond Narboni, Jules Boggio, 
          Gaston Clauzel ; assesseurs : Brillant père, Pieaud, Albert Attia, 
          Roger Clerc, Pierre Chautard. (Lucien Grach démissionne de son 
          poste de directeur technique pour protester contre l'attitude du bureau 
          Véritas d'Oran.)
          
          De nouveaux élèves s'inscrivent : Choain (ingénieur 
          du service vicinal), René Heuby (dentiste) qui ira en avion jusqu'à 
          Lunéville, Castanet, Porthe, Mico, Dides, Dupieux ; Joachim Socias 
          passe le brevet du 2e degré et assure aussitôt après 
          les fonctions de moniteur-mécanicien avec un dévouement 
          admirable.
          
          Le 31 janvier 1937, comme sur tous les terrains du pays, une cérémonie 
          émouvante rassemble tous les membres du club pour une manifestation 
          en mémoire de Jean Mermoz et de l'équipage de la Croix 
          du Sud". Tous les officiels sont là, dont le conseiller 
          général Teissonnière et le maire, M. Azam.
          
          Le dimanche 14 février, l'assemblée générale 
          se réunit dans l'optimisme ; la crise est derrière et 
          le club repart d'un bon pied ; des travaux doivent être entrepris 
          sur l'aérodrome : nivellement, aménagement du club-house 
          et des espaces verts, création d'un boulodrome... Le prix de 
          l'heure de vol reste stable et le brevet revient aux environs de 2 000 
          à 2 500 francs. Des bourses de pilotage sont accordées 
          par l'administrateur de la commune mixte et le maire suit son exemple.
          
          Sous la présidence d'Armand Viniger et la présidence d'honneur 
          de Guy Cloitre, un nouveau bureau est formé : vice-président 
          : Vincent Boggio ; directeurs techniques : Serge Cloitre et Jacques 
          Pradel ; trésorier : Séguret et R. Heuby ; secrétaire 
          : Choain et Dides (employé des P.T.T.). De nouveaux membres apparaissent 
          : Barbe, Caillemer et bien d'autres...
          
          Dans le courant de l'année 1937, Armand Viniger, absorbé 
          par ses mandats électifs, cède la présidence à 
          Vincent Boggio qui sait maintenir une ambiance fraternelle. Le C.A.T. 
          a une activité de plus en plus grande et l'aérodrome Vuillemin 
          est de plus en plus apprécié des visiteurs. Les voyages 
          inter-clubs se multiplient et de solides amitiés se forgent avec 
          les pilotes de toute l'Algérie et ceux venus d'outre-mer.
          
          Le 27 octobre 1937, le C.A.T. accueile à son passage le père 
          belge Léon Bradfer. Ce sympathique missionnaire vole vers sa 
          paroisse du Congo belge en pilotant lui-même le Caudron Phalène 
          " OO-JHS, accompagné de Georges Van Damme et Edmond Dehart 
          dans le Caudron " Phalène OO-MCE.
          
          Après un voyage éprouvant d'Alger à Tiaret, rendu 
          difficile par du vent de face et de la brume sèche (plus de trois 
          heures pour parcourir 260 kilomètres!), les trois hommes sont 
          heureux de découvrir le terrain et d'attendre dans une ambiance 
          chaleureuse que le temps s'améliore.
          
          Après une soirée passée à l'hôtel 
          parmi tous les membres du club, les trois Belges repartent le lendemain 
          pour Colomb-Béchar avec une meilleure météo et 
          en gardant dans leurs coeurs le souvenir des Tiarétins.
          
          Lorsque la guerre arrive, 12 avions sont basés à Tiaret, 
          dont 3 du C.A.T. : 2 Potez 36, 1 Potez 43, 2 Farman 231, 3 Caudron " 
          Luciole ", 1 Caudron " Aiglon " et 3 Caudron " Phalène 
          ". Ils disparaîtront dans la tourmente comme " avions 
          estafettes " après avoir bien servi l'aviation algérienne 
          au sein du Club aéronautique de Tiaret.
        Pierre JARRIGE.
        N.D.L.R. - L'auteur et L'Algérianiste remercient 
          M. Ernest Boggio pour la documentation qu'il a aimablement communiquée.
          Précédents articles : Aéro-Club de Bougie-Soummam 
          ", in L'Algérianiste no 32, décembre 1985, p. 15; 
          "L'Aéro-Club de Blida-Mitidja", in L'Algérianiste 
          no 33, p. 11. Prochain article : "L'Aéro-Club de Djidjelli 
          "