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          FRANÇAISE
        L'alimentation en énergie 
          électrique du Constantinois va être améliorée 
          par une liaison à 150.000 volts
          
          Les travées métalliques et les constructions de maçonnerie 
          du poste d'interconnexion de l'Arba se dressent sur la plaine s'étendant 
          à peu de distance du village. Une grande animation régnait, 
          hier matin, dans cette " Cité de l'Électricité 
          ".
          
          L'état-major de l'E.G.A. présidait en effet à la 
          mise en service, provisoire, du réseau de transport Arba-Ahrzerouftis 
          : une tension formidable de 150.000 volts allait courir le long des 
          221 kilomètres de la. Ligne réunissant, de pylône 
          en pylône, les deux centres...
          
          VISITE DU CHANTIER
          
          Le terme chantier parait assez impropre lorsque l'on considère 
          les réalisations accomplies, qu'il s'agisse des austères 
          bâtiments de commande, des postes extérieurs hérissés 
          de disjoncteurs et sectionneurs ou des accueillantes villas destinées 
          à la dizaine d'agents qui veilleront à l'exploitation 
          de ce qui sera, dans quelques mois, la pièce maîtresse 
          du réseau électrique algérien.
          
          Dans la salle des commandes se pressait une nombreuse assistance d'initiés 
          et de profanes. On y remarquait la présence de MM. Weckel, directeur- 
          général de l'E.G.A. ; Crosnier, directeur adjoint et Lordet, 
          directeur de l'Équipement, qu'entouraient MM. de Rozière, 
          ingénieur-inspecteur ; Souchon, Cassagne, André, Bompard, 
          Polnard, Teboul, Fagard et Grasset.
          
          Dans cette enceinte d'où l'on pouvait avoir, par les larges baies 
          vitrées ouvrant sur la campagne environnante, une vue d'ensemble 
          sur les neuf hectares du poste, l'ingénieur Gendreau, montrant 
          les cartes du réseau algérien et de l'agglomération 
          algéroise, fit un intéressant exposé :
          
          " Le poste de l'Arba est un monument du réseau électrique 
          de l'Algérie. Il est relié par des lignes 60.000 volts 
          aux deux centrales thermiques d'Alger ainsi qu'aux grands postes de 
          distribution de la grande banlieue : Maison-Carrée, Boufarik, 
          Alger nord.
          
          Progressivement relié aux centrales hydro-électriques 
          d'Oued-Fodda 
          et du Ghrib, l'Arba sera en mesure d'assurer le rôle qui lui incombe 
          : plaque tournante dans les échanges d'énergie entre la 
          Région algéroise et la grande artère d'interconnexion 
          générale à 150.000 volts, dont une fraction seulement 
          sera mise en service tout à l'heure. "
          
          M. Gendreau ajouta :
          
          " Dans le bâtiment de commande sont rassemblés tous 
          les relais et tous les appareils ultra sensibles qui permettent le fonctionnement 
          automatique du poste et assurent la sécurité des installations. 
          Reliés par des centaines de câbles aux postes extérieurs 
          la salle des commandes permet à deux hommes de quart de connaître 
          à tout instant les conditions de fonctionnement du poste par 
          la seule observation d'un schéma lumineux des installations en 
          service ; les deux hommes de quart peuvent. en appuyant sur un bouton, 
          modifier à tout instant le fonctionnement du poste selon les 
          ordres qu'ils reçoivent du dispatching central situé a 
          Alger, au 
          Télemly. "
          
          La visite se poursuivit sur le vaste terrain et l'on arrive bientôt 
          devant le colossal transformateur suisse, arrivé cet été 
          å Alger et dont les pérégrinations défrayèrent 
          nos colonnes... Un dispositif automatique permet. dès qu'une 
          inquiétante augmentation de température se fait sentir, 
          de projeter sur l'énorme engin 16 m3 d'eau pulvérisée 
          par une forte pression et d'écarter tout risque d'incendie. Ce 
          déluge artificiel se déverse en moins de trois minutes 
          sur les 100 tonnes de l'appareil...
          
          TENSION : 150.000 VOLTS...
          
          La visite de tous les bâtiments se poursuit et l'on arrive à 
          la minute solennelle, où dans la salle provisoire des tableaux 
          de commande, M. Weckel, après être entré en liaison 
          avec le poste d'Ahrzerouftis - les lignes font en effet double emploi 
          : haute tension pour le transport de l'énergie électrique 
          et haute fréquence pour les liaisons téléphoniques 
          - établit d'une simple pression du doigt. le passage de la trombe 
          électrique : un cliquetis de commandes automatiques et l'aiguille 
          du voltmètre marque, pendant quelques instants, 150 kilovolts...
          
          14 ANNÉES D'EFFORTS
          
          Au cours du champagne d'honneur qui suivit cette manifestation, M. Weckel 
          déclara :
          " Ce simple geste est l'aboutissant d'un travail de quatorze années 
          : il est le symbole d'une réalisation unique sur le continent 
          africain et due à l'initiative de la France, car nulle part ailleurs. 
          une telle réussite technique n'a été obtenue ".
          
          Soulignant ensuite les avantages de l'interconnexion. formant en quelque 
          sorte un réservoir des énergies électriques produites 
          par les centrales thermiques et hydrauliques, le directeur général 
          ajouta que la mise en service du tronçon Arba-Ahrzerouftis n'était 
          qu'un prélude à une distribution beaucoup plus étendue 
          et qu'elle avait été commandée par les impérieux 
          besoins de villes insuffisamment alimentées. telles que Constantine, 
          Sétif et Bougie...
          
          Le poste d'interconnexion de l'Arba, dans le domaine des réalisations 
          techniques, est une preuve, de l'uvre accomplie par la France 
          en Algérie, qui, par ces travaux gigantesques, place le pays 
          à l'avant-garde du progrès...