| ----------Dans la suite des articles publiés 
        dans notre revue par Pierre Vanoverschelde sur " La représentation 
        consulaire française en Afrique du Nord " je vous communique 
        ci-dessous le récit de la vie de Jean-Pierre Martin, ancêtre 
        à la cinquième génération de Bernard Combes 
        (adhérent 2726) :-----Drogman 
        et chancelier dans les Echelles du Levant et dans les états de 
        la Régence d'Alger à compter de 1821  ------ 
        Jean-Pierre Martin nait à Saint-Jean d'Acre (dépendant de 
        l'ambassade de France à Constantinople auprès de la Porte 
        Ottomane) le 18 septembre 1784 de Blaise Marseille Martin, négociant 
        Echelle et de Elisabeth d'Andréa.
 -----Le 
        6 octobre 1790, ses parents, qui étaient négociants à 
        Saint Jean d'Acre, sont chassés par le pacha Achmed, surnommé 
        Djezzar (le boucher). Ils se retirent à Jaffa (Tel Aviv) après 
        avoir tout perdu, avec le consul de France, Jean-Pierre Renaudot (§ 
        3) et les autres négociants de cette échelle. De nombreuses 
        interventions eurent lieu par l'Ambassadeur de France auprès de 
        la sublime Porte pour obtenir une destitution du cruel Djezzar, ou des 
        indemnisations, mais sans résultat.
 Le temps de la formation ------ 
        Le 10/8/1794, Blaise Marseille fut élu député des 
        négociants auprès de Mr. Renaudot consul de France en l'échelle 
        de Jaffa.------ 
        Le 20 frimaire an V ( 10 décembre 1796) décès de 
        Mr.Renaudot, et le 20 décembre 1797, Blaise Marseille fut élu 
        à l'unanimité proconsul de Jaffa, en attendant la nomination 
        de Antoine Bailly, officier d'état major auprès de l'ambassade 
        de Constantinople, comme consul à Jaffa après l'obtention 
        de son Barat.
 ------ 
        En février 1799, lors de ses campagnes d'Egypte et de Syrie, Bonaparte 
        conduisit ses armées (12.000 hommes) sur le littoral et en Galilée. 
        Il enleva El Arich, Gaza, Jaffa (le 7 mars 1799) et Caïfa , mais 
        échoua le 29 mars devant Saint Jean d'Acre, défendu par 
        le vieux Djezzar, âgé alors de 85 ans, et soutenu par la 
        flotte anglaise de Sidney Smith. Le 20 mai, Bonaparte fit sonner la retraite, 
        laissant les malades et les blessés au monastère du Mont 
        Carmel. Après la retraite des français, le monastère 
        fut livré au pillage et incendié par les turcs qui massacreront 
        les malades et les blessés.
 -----* 
        Blaise Marseille et son épouse Elisabeth, décédèrent 
        en mars 1799 lors de la prise de Jaffa par les troupes de Bonaparte, soit 
        par fait de guerre, soit suite à l'épidémie de peste 
        qui sévit à Jaffa lors de la prise de cette ville et qui 
        fut soignée par le médecin chef de l'expédition, 
        le baron Desjenettes.
 ------ 
        Le 28 octobre 1802 Jean-Pierre est nommé jeune de langue de 1ère 
        classe à Constantinople avec un traitement de 1800 f/an.
 ------ 
        Le 2 novembre 1802, à 18 ans, il est porté sur les états 
        des élèves de l'école des langues orientales des 
        Capucins de Pera dans la banlieue de Constantinople jusqu'au 30 juin 1816.
 ------ 
        le 9 Novembre 1805 on trouve une lettre envoyée de Marseille au 
        ministre des affaires extérieures par B.A.Pucciny pour demander 
        pour son frère utérin, J.P.Martin, un certificat de dispense 
        de conscription qui est accordée aux "jeunes de langue" 
        en poste, suite à la demande de conscription de la mairie de Marseille.
 -----(dans 
        une lettre du 30/8/1806 du consulat de Seyde on trouve trace d'une dame 
        Damien veuve de Mr Pucciny originaire du Luc et frère utérin 
        de Mr.Martin).
 ------ 
        Le 26 mai 1804 Djezzar pacha meurt et la Sublime Porte nomme Soliman pour 
        le remplacer.
 ------ 
        Le 14 juin 1806 arrivée à Saint Jean d'Acre du nouveau consul 
        de France, Mr.Pillavoine (51 ans) qui "prend en main les intérêts 
        de la religion et du commerce (les missionnaires de terre Sainte dépouillés 
        par Djezzar demandent justice ainsi que les négociants).
 Premier poste ------ 
        Le 20juin 1806, après quatre ans d'études chez les capucins, 
        Jean-Pierre est nommé par Mr.Pierre Ruffin (§ 4), chargé 
        d'affaire à Constantinople, élève interprète 
        attaché au consulat de Saint Jean d'Acre où il habite au 
        " Khan des Francs "------ 
        Le 18 août 1806 il y est reçu par Mr. Pillavoine. " 
        Mr. Martin jeune de langue de 1ère classe a été envoyé 
        et placé ici en qualité d'élève interprète 
        par Mr. le chargé d'affaire. J'ai tout lieu de croire que je ne 
        parlerai de lui que pour en faire son éloge." Note adressée 
        au ministre des affaires extérieures.
 ------ 
        Le 26 mars 1808, il est chargé par Mr Pillavoine de remplir les 
        fonctions de vice-consul à Seyde, en remplacement de Mr Taitbout, 
        jusqu'au 21 décembre 1808, date où il est rappelé 
        à Saint Jean d'Acre pour reprendre la fonction de 1er Drogman et 
        chancelier avec un traitement de 3.600 f/an.
 ------ 
        Le 25 août 1808, le temple du Saint Sépulcre a brûlé. 
        Le feu a pris par le couvent des arméniens qui était en 
        bois. La superbe coupole qui couvrait la retonde, faite il y a 305 ans 
        par la protection de la France, a brûlé et sa chute a fait 
        de grands dommages.
 -----* 
        le 16 décembre 1813 lettre de demande d'autorisation, du consul 
        au ministre des affaires extérieures, "pour le mariage de 
        J.P.Martin avec la fille Julien "(à cette époque les 
        personnels des consulats : consul, vice consul, drogman chancelier ne 
        pouvaient se marier sans l'autorisation du Roi, par l'intermédiaire 
        du ministre des affaires extérieures). Autorisation accordée 
        verbalement par l'Empereur, le 20 décembre 1813.
 Fondation d'une famille
 -----* 
        Le 21 avril 1814 mariage, à Saint Jean d'Acre, de J.P.Martin avec 
        Marie Adélaïde Julien
 ( fille de Charles Louis Julien, négociant de Saint Jean d'Acre, 
        originaire de La Ciotat et de Sophie Dib née à Alep, Syrie) 
        .
 -----* 
        Le 13 mars 1815 naissance de sa fille Sophie Elisabeth à St Jean 
        d'Acre.
 ------ 
        Le 4 septembre 1816, il est nommé officiellement 1er Drogman (§ 
        1) à Saint Jean d'Acre par ordonnance du ministre des relations 
        extérieures le Duc de Richelieu.
 -----* 
        Le 9 décembre 1816 naissance de sa fille Catherine Madeleine à 
        St Jean d'Acre.
 -----* 
        Le 23 mars 1819 naissance de son fils Louis Blaise à St Jean d'Acre
 ------ 
        Le 2 juin 1819 il est nommé gérant du vice consulat de Seyde.
 -----* 
        Le 5 mai 1820 naissance de sa fille Madeleine Joséphine à 
        Seyde.
 -----* 
        En 1821 naissance de sa fille Hélène Henriette à 
        Seyde
 ------ 
        le 19 septembre 1821 il est nommé, par ordonnance du 10 octobre, 
        drogman chef et chancelier (§ 2) du consulat de Bône dans les 
        états de la Régence d'Alger auprès de Mr.Dupéré 
        consul à Bône, avec un salaire annuel de 4.000 francs.
 ------ 
        Le 6 septembre 1822 lettre de J.P.Martin au ministre des relations extérieures 
        pour lui annoncer son installation à Bône après une 
        longue traversée.
 -----Bône 
        était un centre important d'activité commercial des compagnies 
        d'Afrique, basées à Marseille , dont la maison Paret, pour 
        les achats de cuirs, laine ,céréales, cire et corail. Alger 
        importait les marchandises qui servaient de contre partie aux exportations 
        de Bône.
 ------ 
        Le 3 janvier 1825, en congé à Paris sur le point de retourner 
        à son poste, il écrit au ministre pour lui demander le poste 
        de Baruth.
 ------ 
        Alexandre Deval nouveau vice consul à Bône, tenta un coup 
        de main contre les postes de Bône et de la Calle pour y élever 
        des ouvrages militaires et y installer des canons et hommes armés 
        comme sur un territoire appartenant à la France. Le Dey y envoya 
        ses troupes qui rasèrent les forts et chassèrent les occupants. 
        A Marseille l'opinion condamna sévèrement cette action qui 
        entravait le commerce avec Bône.
 Départ imprévu ------ 
        Jean-Pierre du quitter Bône précipitamment, avec sa nombreuse 
        famille, d'après les ordres supérieurs , en abandonnant 
        tout pour éviter d'être arrêter par les Turcs. Ce départ 
        imprévu et précipité lui a occasionné des 
        pertes importantes et des dépenses extraordinaires qu'il a chiffrées 
        à 18.654 francs et dont il demande le remboursement au ministre 
        des relations extérieures. (son salaire annuel étant de 
        4.000 francs !!! et n'ayant eu qu'une indemnité de 1500 francs 
        pour ses pertes ! ! )------ 
        le 1er août 1826 il reçoit sa nomination au poste de Drogman 
        chef Chancelier au consulat général d'Alger avec un traitement 
        de 4.000 f/an plus les revenus de la Chancellerie sous les ordres du Consul 
        Pierre Deval. (§ 5) (par ordonnance du 28 juin 1826).
 ------ 
        Le 10 novembre 1826, il écrit, de Bône, une lettre de remerciement 
        au ministre des relations extérieures et gagne Alger.
 ------ 
        Pierre Deval , né à Pera les Constantinople en 1758, avait 
        été nommé consul général de France 
        en 1816. Il avait une longue expérience des Pays musulmans et parlait 
        couramment le turc et l'arabe, mais il était unanimement considéré, 
        dans les ports méditerranéens comme un homme taré, 
        qu'on pouvait à bon droit suspecter. Il était chargé 
        de régler les créances Bacri (fournitures aux armés 
        d'Italie et d'Egypte pour les campagnes d'Egypte et de Syrie en 1798-1799) 
        et d'obtenir un traité confirmant la reprise de possession par 
        la France de ses établissements en Algérie.
 -----La 
        discussion qui opposa, le 29 avril 1827, le Dey Hussein et le consul, 
        eut lieu directement en turc, sans interprète et sans témoin, 
        et le consul reçu trois violents coups de manche de chasse mouche. 
        Cet affront à la France en la personne du consul cause le départ 
        de Pierre Deval et des français.
 -----Le 
        12 juin le consul gagne une goélette française commandée 
        par le capitaine Collet, et la rupture définitive eu lieu le 16 
        juin. Le capitaine Collet entrepris le blocus d'Alger.
 - le 10 octobre 1827 Jean-Pierre reçoit l'ordre de Mr.Pierre Deval 
        de se rendre d'Alger à Toulon à Bord de l'Amphitrite qui 
        est en croisière devant Alger pour attendre l'arrivée de 
        Mr Alexandre Deval en provenance de Tunis son poste précédent.
 Après la quarantaine effectuée il annonce qu'il va dans 
        sa famille à Marseille attendre les ordres.
 ------ 
        le 7 avril 1828, il écrit , de Marseille, au Comte de la Ferronays, 
        ministre secrétaire d'état aux affaires étrangères, 
        une lettre pour demander pour son fils, Louis Blaise âgé 
        de 10 ans, une place au collège des jeunes de langue à Paris, 
        place réservée pour les enfants des drogmans. Il désire 
        lui faire parcourir une carrière dans laquelle il est depuis 26 
        ans.
 Mobilisation pour Alger ------ 
        Paris pensait que le Dey reviendrait à de bons sentiments et demande 
        à Deval de demeurer sur le bateau de Collet prêt à 
        répondre au premier appel. Collet, jusqu'à son décès 
        en 1828, puis la Bretonnière poursuivirent, sans conviction, une 
        croisière coûteuse et décevante. Pierre Deval , regagne 
        la France et décède le 23 août 1829 à Villiers-le 
        -Bel (95).------ 
        En janvier 1830 la France décida de mener une action contre la 
        régence d'Alger et le 7 février 1830 Charles X ordonne la 
        mobilisation de l'armée et de la marine.
 -----La 
        flotte, commandée par l'amiral Duperré, débarqua 
        le 14 juin, à Sidi Ferruch, un corps expéditionnaire de 
        37.000 hommes commandé par Bourmont : 3 divisions commandées 
        par les généraux Berthezène, Loverdo , et le Duc 
        des Cars.
 Dix jours après la bataille de Staouéli , le 29 juin , le 
        corps expéditionnaire reprend sa marche sur Alger. Bourmont fixa 
        au 4 juillet le bombardement et l'assaut du Fort l'Empereur.
 -----Le 
        5 juillet au matin le Dey signa la convention qui fixait l'entré 
        des troupes et l'occupation de la ville. Le Dey demanda à être 
        conduit à Naples.
 -----Bourmont 
        confia l'administration de la ville à des militaires sans connaissance 
        de la situation et ainsi Alger fut livrée à l'anarchie.
 -----Bourmont 
        appris le 11 août la révolution de Juillet et le 16 août 
        fit connaitre aux troupes l'abdication de Charles X. Le 2 septembre il 
        fut remplacé par Clauzel, ancien soldat de la révolution 
        et de l'Empire, général à 26 ans. Il était 
        attendu avec impatience par les officiers qui souhaitaient un retour à 
        la discipline et à une direction ferme. Bourmont laissait l'armée 
        et la ville en piteux état.
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        le 7 août 1830 Jean-Pierre est nommé Drogman et chancelier 
        au consulat général d'Alger sous l'autorité de Mr.Alexandre 
        Deval nouveau consul. Il doit se rendre à Toulon pour prendre le 
        premier bateau en partance pour Alger et emporter les archives du consulat 
        que le dernier titulaire du poste avait apportées à Paris. -Drogman 
        chancelier ------ 
        Le 8 novembre 1831 il écrit au Comte Sebastiani, ministre des relations 
        extérieures, une lettre pour lui demander l'autorisation d'accepter 
        la proposition que lui fait Mr. Fougeron, inspecteur général 
        des finances d'Alger, de le designer, après 29 ans de service, 
        comme Drogman Chancelier et conservateur des archives de la Régence 
        d'Alger, pour le temps qui peut lui manquer pour obtenir une retraite 
        entière.Par lettre du 2 décembre 1831, le Comte Sébastiani, ministre 
        des relations extérieures, lui donne cette autorisation et le recommande 
        à l'intérêt particulier du nouveau gouverneur d'Alger 
        le baron Pierre Berthezène.
 . . . puis Notaire -----* 
        Sans doute en 1837, après 35ans de service dans les fonctions de 
        Drogman et Chancelier, et à 53 ans, il prit sa retraite en Algérie. 
        Les drogmans se voyaient accorder " des pensions proportionnées 
        à leur âge" payées par le Trésor royal 
        et la chambre de commerce de Marseille. Elles sont fixées à 
        3.000L pour ceux qui sont âgés de soixante ans, 3.600L pour 
        ceux de soixante cinq ans et 4.000L pour ceux de soixante-dix ans et plus 
        (titre premier, art. 96 à 98).-----* 
        Il monte alors une étude de notaire (le 19 décembre 1839 
        on le trouve parrain de son petit fils Pierre Antoine Palumbo di Guiseppe 
        et mentionné comme notaire) pour administrer les biens des nouveaux 
        immigrants qui commençaient à arriver dans le pays suite 
        à la volonté de Louis Philippe et de son gouvernement de 
        coloniser ce nouveau pays en y envoyant des colons.
 -----* 
        Le 18 mars 1854, à 68 ans, il assiste au mariage de sa petite fille 
        Marie Rosalie Palumbo, avec Antoine Emile Combes, né en 1823 à 
        Sète, et arrivé à Alger, entre 1845 et 1850, comme 
        commis négociant dans l'entreprise Palumbo di Guiseppe, et signe 
        le registre en tant que témoin.
 -----* 
        Il décède le 20 septembre 1858, cérémonie 
        religieuse à Notre Dame des Victoires.
 -----Jean-Pierre 
        Martin fut à la tête d'une grande lignée de Notaires 
        en Algérie:- son fils Louis Blaise devint Notaire à Miliana
 - son fils Félix Joseph lui succéda en 1856 à la 
        tête de son étude,
 - son fils Philippe César Honoré devint notaire à 
        Sidi Bel Abbes puis à Constantine,
 - son gendre Delfin Daget, époux de sa fille Hélène 
        Henriette devint notaire à Blida,
 -----Tous 
        après avoir été clerc, puis premier clerc en son 
        étude.
 -----Sources:-----* 
        Archives du ministère des affaires étrangères:
 ------ 
        personnel dossiers individuels 1ère série Martin Jean-Pierre 
        volume 220
 ------ 
        correspondance consulaire et commerciale 1793/1901 Saint Jean d'Acre tome 
        1-2-3
 -----* 
        Caran
 ------ 
        dossiers des magistrats côte BB/6(II) 599
 -----* 
        Bibliothèque du séminaire de Versailles:
 ------ 
        "La Palestine" (professeurs de Notre Dame de France) côte 
        39 C 42
 -----* 
        Bibliothèque municipale de Versailles:
 ------ 
        Histoire de l'Algérie contemporaine tome 1 conquête et colonisation 
        (Charles André Julien) Usuels cote l'héritier E6468
 ------ 
        Les Consuls de France au siècle des lumières de Anne Mézin
 Définitions -----§ 
        1 / Le Drogman:-----Les 
        drogmans jouent le rôle d'intermédiaire entre les ambassadeurs 
        ou consuls, envers lesquels ils ont devoir de rendre compte, et les gouvernants 
        de l'Empire Ottoman. Ils ne sont pas seulement interprètes mais 
        assurent également les fonctions de traducteur, négociateur, 
        porte-parole et chargé de mission. Ils sont payés par la 
        Chambre de commerce de Marseille et par des droits variables qu'ils perçoivent.
 -----Ils 
        sont formés par l'institution des jeunes de langue au collège 
        de Clermont (actuel Louis le grand) et chez les capucins de Péra 
        dans la banlieue de Constantinople (cas de Jean-Pierre Martin). Ils apprenaient 
        les langues turque, persane, et arabe et le latin, la géographie, 
        l'histoire, le droit commercial et les sciences naturelles. Leurs études 
        duraient une dizaine d'années.
 -----§ 
        2 / Le Chancelier:-----Les 
        attributions du chancelier sont nombreuses et variées. Elles sont 
        définies par l'édit de juin 1778 et par l'article III de 
        l'ordonnance de 1781. Elles se partagent entre celles d'un secrétaire 
        du consulat, d'un notaire, d'un greffier et d'un huissier.
 -----Le 
        chancelier remplit les fonctions de secrétaire et d'archiviste 
        du consulat.
 -----Le 
        chancelier joue aussi le rôle d'un officier de l'état civil 
        de la nation française et tient les registres de baptêmes, 
        mariages et décès en Levant et en Barbarie.
 -----Il 
        reçoit les contrats de mariage et les testaments et est chargé 
        de dresser les inventaires après décès des français 
        morts sans héritier sur place.
 -----Ses 
        fonctions notariales consistent en la délivrance des procurations, 
        contrats d'affrètement et d'assurance, de vente ou d'achat de bâtiment 
        ou autres contrats maritimes.
 Les chanceliers sont supprimés et leurs fonctions sont exercées 
        par les Drogmans à partir de l'ordonnance de 1781 (article 107 
        titre premier). Le consul choisit parmi les drogmans de son échelle 
        celui qui fera les fonctions de chancelier.
 Consuls -----§ 
        3 / RENAUDOT Jean-Pierre :né à Tournus le 25 juillet 1740, fils de Nicolas, organiste 
        à Saint Philibert et de Magdeleine Colhet de la paroisse Saint-André 
        de Tournus
 -----Il 
        entre aux consulats en qualité de chancelier du consulat général 
        de Morée, il devient vice-consul à Alger par brevet du 9 
        décembre 1776 puis vice-consul à Lattaquié par brevet 
        du 28 janvier 1779
 -----Il 
        est nommé vice-consul à Saint Jean d'Acre par brevet du 
        4 février 1781 et arrive à Saint Jean d'Acre le 25 décembre 
        1782. Il est nommé consul en Syrie et Palestine le 3 septembre 
        1786.
 -----Il 
        est obligé de quitter Saint Jean d'Acre le 6 octobre 1790 sous 
        la menace de DJEZZAR pacha et se retire avec une partie des négociants 
        français, dont les parents de Jean-Pierre Martin, à Jaffa.
 -----Soupçonné 
        de sympathies monarchiques il est remplacé le 23 décembre 
        1794, puis réintégré quelques mois plus tard.
 Il décède à Jaffa le 20 frimaire an V (10 décembre 
        1796). Il est remplacé provisoirement par Blaise Marseille Martin 
        le père de Jean-Pierre.
 -----§ 
        4 / RUFFIN Pierre Jean-Marie-----né 
        à Salonique le 17 août 1742 de Charles Thomas Antoine et 
        de Catherine Rose Vert fille d'un chirurgien Français.
 -----Très 
        brillant élève jeune de langue à Louis le Grand, 
        puis à Constantinople, il est nommé consul par l'ambassadeur 
        de France à la Grande Porte.
 -----Mais 
        la nomination par le Roi du Baron de Tott en 1767, le réduit au 
        rôle de secrétaire interprète.
 -----Envoyé 
        en Crimée en mission auprès du Khan afin d'aider à 
        la libération de la Pologne, il devint en avril 1769 consul de 
        France en Crimée.
 -----En 
        octobre 1769 il est fait prisonnier par les Russes qui l'envoient un an 
        à Saint Petersbourg.
 Libéré il redevient interprète à Constantinople 
        et participe à toutes les négociations de l'ambassadeur.
 -----En 
        1773, le 20 octobre, il épouse Françoise Stephanelli, paroisse 
        Sainte Marie Draperis et en a deux enfants Rose Catherine Cécile 
        et Thomas, consul de France.
 -----En 
        1774 il est nommé à Paris , principal commis chargé 
        de la correspondance avec les consulats de la Turquie et des régences 
        de Barbarie.
 -----En 
        1784 il devient professeur de turc et de persan au Collège Royal
 -----En 
        1788 il reçoit l'ambassade de Tippon Sultan (Typoo Saïd), 
        ce qui lui vaut des lettres de noblesse par lettres patentes.
 -----En 
        1794 il est nommé interprète premier secrétaire de 
        la légation de France à Constantinople et assure l'intérim 
        de l'ambassade en 1797.
 -----Emprisonné 
        par les turcs de 1798 à 1801, suite à la campagne d'Egypte.
 -----En 
        1802 il devient chargé d'affaires et ouvre les négociations 
        de Paix entre la France et l'Empire Ottoman.
 Il reçoit des lettres de ministre plénipotentiaire pour 
        la signature d'un traité d'alliance en 1812.
 -----En 
        1814 il est chargé des affaires du Roi.
 -----Il 
        meurt à Constantinople le 19 janvier 1824.
 -----§ 
        5 / DEVAL Pierre:-----La 
        famille Deval est une famille de drogmans du Levant. Plusieurs de ses 
        membres furent jeunes de langue aux XVIII et XIX siècles et certains 
        furent mêmes consuls.
 -----Pierre 
        est né le 28 octobre 1758 à Péra-les-Constantinople 
        (où se trouve l'école des Capucins), fils d'Alexandre-Philibert, 
        né à Versailles, premier drogman à Constantinople 
        de 1757 à 1771, et de Catherine Mille, née à Iassi 
        en Moldavie.
 -----Entré 
        à Louis le Grand le 27 août 1765, en qualité de jeune 
        de langues, il en sort le 8 août 1774, jugé avoir des "dispositions 
        pour les langues".
 -----Il 
        est nommé drogman à Seyde, Lattaquié, Alep, Alexandrie 
        où il remplit également les fonctions de chancelier.
 -----Il 
        devint ensuite vice-consul de France à Bagdad par brevet du 27 
        août 1786.
 -----Nommé 
        consul général à Alger en décembre 1791, il 
        est suspendu en juillet suivant sans avoir rejoint son poste à 
        la demande du Dey qui réclamait l'ancien consul Vallière.
 -----Il 
        passe la période révolutionnaire à Constantinople 
        et ne rejoint la France qu'en 1803 pour y rester sans emploi jusqu'en 
        1814.
 -----Le 
        12 septembre 1814 il est de nouveau nommé consul général 
        et chargé d'affaires à Alger (provisions du 1er décembre 
        1814) pour assurer une prompte liquidation des créances sur la 
        France du juif livournais Jacob Bacri et obtenir un traité confirmant 
        la reprise de possession par la France de ses établissements en 
        Algérie. (traité du 29 mars 1818).
 -----Le 
        29 avril 1827, ayant appris l'armement des établissements français, 
        le Dey Hussein le frappe de trois coups de chasse mouches. Cet affront 
        fait à la France en la personne du consul cause le départ 
        de Pierre Deval et le mois suivant des français.
 -----Le 
        blocus de la côte Algérienne est engagé, précédant 
        la conquête de l'Algérie par la France le 5 juillet 1830;
 -----Il 
        décède à Villiers-le-Bel (95) le 23 août 1829.
 
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