| -----Peinture fidèle 
        des faits qui forcèrent le Roi de France à recourir à 
        l'emploi des moyens que la Providence avait mis entre ses mains pour assurer 
        l'honneur de sa couronne. La . convention passée le 28 Octobre 
        1819 avec les maisons Algériennes Baori et Busnach, approuvée 
        par le Dey, portait à 7 millions le montant des sommes que la France 
        devait à ces maisons. Cette convention, article 4, donnait aux 
        sujets Français qui se trouvaient eux-mêmes créanciers 
        de Bacri et Busnach, le droit de mettre opposition au trésor Royal 
        sur cette somme, pour une valeur équivalante à leurs prétentions, 
        lesquelles devaient être jugées par les cours royales de 
        Paris et d'Aix. Les sujets du Roi ayant réclamé pour 2 millions 
        et demi, 4 millions et demi furent payés à Bacri et Busnach 
        et le reste à la caisse des dépôts et consignations 
        en attendant le jugement.Tout cela s'ajouta à la piraterie, au 
        renvoi violent du Consul en 1814 et provoqua la rupture définitive 
        avec la Régence!-----1824 et 1825 virent se succéder 
        les réclamations portées devant les cours Royales et en 
        Octobre 1827, le Dey impatient écrivit au Ministère des 
        Affaires Etrangères du Roi, le sommant de donner immédiatement 
        à Alger 2 millions et demi.
 -----Monsieur le Baron Daumas, Ministre des 
        Affaires Etrangères fit connaître au Consul général 
        que la demande du Dey était inadmissible !
 -----La veille des fêtes Musulmanes 
        du Baïram, le 30 Avril 1827 comme le Consul général 
        se présentait à l'audience du Dey pour lui faire les compliments 
        d'usage, devant la dénégation du Consul à qui il 
        demandait avec emportement une réponse à sa lettre, le Dey 
        lui porta plusieurs coups d'un chasse-mouches et lui ordonna de se retirer 
        . La légende du " Coup d'éventail " entrait dans 
        l'Histoire !
 -----Là gouvernement du Roi envoya 
        aussitôt au Consul l'ordre de quitter Alger, ce qu'il fit le 15 
        Juin.
 -----Le Dey ordonna aussitôt au gouverneur 
        de Constantine de détruire les établissements Français 
        en Afrique, notamment le Fort de La Calle qui fut dépouillé 
        et ruiné de fond en comble après que les Français 
        l'aient évacué le 21 Juin.
 -----Alors commença le blocus qui 
        devait durer près de 3 ans et coûter près de 7 millions 
        par an... sans aucun résultat !
 -----L'on envoya au mois de Juillet 1829 
        Monsieur de la Bretonnière faire une dernière démarche 
        auprès du Dey sans résultat et lorsque le". bâtiment 
        parlementaire s'éloigna du port, les batteries les plus voisines 
        firent feu toutes à la fois sur un signal parti du château 
        occupé par le Dey. Le feu dura une demie-heure jusqu'à ce 
        que le bâtiment se trouve hors de portée du canon.
 -----La préparation de l'Expédition 
        d'Alger fut conçue comme une Croisade contre la Régence 
        d'Alger, repaire des pirates barbaresques.
 -----Le Baron d'Haussez ministre de la Marine, 
        dut réunir toutes les unités disponibles de la marine Royales 
        affréter un nombre suffisant de bâtiments de transports et 
        de débarquements pour porter sur la côte d'Afrique hommes 
        chevaux matériel munitions de guerre et subsistances, la flotte 
        de guerre à Toulon pour l'embarquement des troupes et la flotte 
        des transports à Marseille.
 -----3 mois à peine suffirent aux 
        bâtiments pour être en rade, malgré une épidémie 
        qui régnait dans le bagne de Toulon privant le port d'un grand 
        nombre d'hommes sur lesquels on comptait.
 -----Tous les ports de France connurent une 
        grande activité, leurs batiments devant faire route sur Toulon.
 -----Le Baron d'Haussez fit envoyer quelques 
        batiments légers devant Tunis et Tripoli afin de protéger 
        les Français qui faisaient du négoce, établis dans 
        des comptoirs et y résidant.
 -----Le vice-amiral Baron Duperré 
        fut désigné au commandement de l'armée navale, le 
        Comte de Bourmont ministre de la guerres fut chargé du commandement 
        de l'armée Expéditionnaire.
 -----Les premiers bateaux à vapeur 
        jouèrent un rôle important dans l'Expédition; servant 
        de remorqueurs, ils remédièrent au calme plat au moment 
        du débarquement, balayèrent la côte du feu de leur 
        artillerieet ravitaillèrent rapidement par de fréquents 
        voyages entre l'Algérie et la France. Seul inconvénient, 
        l'approvisionnement du charbon. Il fallut.leur adjoindre plusieurs gabares 
        de navires du commerce et l'on tenta de constituer à Malte une 
        réserve de charbon pour finalement en acheter 3.500 tonnes en Angleterre.
 -----Le 3 Avril le Baron Duperré arborait 
        son pavillon de commandement sur le vaisseau " La Provence ". 
        Pensant aller reconnaître l'endroit le plus propice sur la côte 
        d'Afrique pour opérer le débarquements il prit avec lui 
        Bavastro, l'ancien corsaire qui avait longtemps séjourné 
        à Alger mais trop absorbé il chargea le Capitaine de vaisseau 
        Baron Hugon qui partit le 14 Avril avec Bavastro.
 -----Des peintres officiels du département 
        de la marine: Gudin, Letaneurt, quelques jeunes artistes comme Isabey 
        fils, Wachmust, Bust prirent place sur les bateau à vapeur. Duperré 
        fit embarquer une chapelle complète par division et une imprimerie 
        destinée à publier les nouvelles et le bulletin de l'armée 
        dans un journal " L'Estafette d'Alger ", imprimerie dirigée 
        par le sieur Collombon et Merle à la rédaction du journal 
        ( l'époux de la célèbre comédienne Marie Dorval 
        ).
 -----La flotte appareillée de Toulon 
        le 25 mois de Mai, se composait de 75 batiments de guerre.
 -----Cette formidable armada allait vogue 
        vers une côte d'un abord difficile et sans cesse balayée 
        par des vents contraires. Les corsaires d'Alger avaient toujours eu raison 
        des nombreuses expéditions entreprises par les pays d'Europe toutes 
        échouées devant cette côte inhospitalière qui 
        se défendait toute seule des descentes de troupes. I1 fallut donc 
        prévoir pour le débarquement des corps expéditionnaires 
        un nombre considérable de petites embarcations, plates, légères, 
        à faible tirant d'eau et capables d'accoster par n'importe quel 
        temps avec à leur bord tout le personnel, l'artilleries la cavalerie 
        et le matériel.
 -----Le vice-Amiral Duperré s'occupa 
        lui-même de donner des ordres pour "noliser" tant dans 
        les ports Français de Méditerranée que sur la côte 
        d'Espagne et des Baléares, des embarcations de pêche ou de 
        cabotage légères et robustes.
 -----Les bateaux-boeufs en usage dans le 
        golfe de Lion pour le matériel et les bateaux Catalans pour les 
        hommes. Ces bateaux durent être pontés.L'armée expéditionnaire 
        était divisée en 3 escadres, la première était 
        composée de 15 bâtiments armés en guerre et de 4 armés 
        en flute, transportant 10 068 hommes : le quartier général, 
        la 2è division d'Infanterie et 447 canonniers. La seconde composée 
        de 10 vaisseaux transportait 10 234 hommes : la 1ère division d'Infanterie, 
        295 canonniers, 355 sapeurs et l'artillerie de campagne. Elle devait atteindre 
        en premier la côte. La troisième escadre ou escadre de réserve 
        composée de 35 bâtiments légers sous les ordres du 
        Capitaine de vaisseau Lemoiney devait embarquer 6 592 hommes et les 2 
        premières brigades de la 3è division d'Infanterie et 2 compagnies 
        du Génie.
 
    |  | -----Le vice-Amiral 
        Duperré répartit l'armée navale en 3 corps distincts 
        auxquels était jointe la flotille de débarquement.-----L'ordre de marche fut établi. 
        La 1ère et la 2è escadre au centre, parallélement, 
        la première sous la conduite du vaisseau amiral " Provence 
        ", la seconde avec le vaisseau " Trident ", monté 
        par le vice-Amiral de Rosamel, commandant en second. A la suite des 2 
        escadres, de front, les 6 bateaux à vapeur, derrière un 
        brick chargé de la surveillance des poudrières.
 -----Le 18 
        Mai l'immense flotte était préte àappareiller...
 Toulon n'avait pas connu une telle animation depuis l'expédition 
        d'Egypte et des négociants, spéculateurs, intrigants, désoeuvrés, 
        frippons de toutes sortes se glissaient dans le sillage des chefs de l'expédition.
 -----Cette foule de guerriers et de civils, 
        le carillon des cloches, la sonnerie des trompettes, clairons, les roulements 
        des tambours, les décharges de mousqueterie, les lourds chariots 
        militaires contribuaient à animer les rues de Toulon, dans un brouhaha 
        indescriptible !
 -----Pour loger tant d'hommes, il fallut 
        après les logements, aménager les granges, les arrières-boutiques 
        et remises en vaste dortoirs.
 -----Décidé à investir 
        Alger avant l'époque fixée pour le paiement du tribut par 
        le Dey de Constantine, de Bourmont résolut d'activer les préparatifs 
        de l'embarquement-----Duperré 
        estimait la saison peu propice au départ et attendait l'été...
 -----Le 11 Mai à 5h du matin, par 
        un temps superbe commença l'embarquement. Une violente brise puis 
        la pluie trempa les hommes pendant leur embarquement sur une mer houleuse. 
        Tout se termina le 18 au matin.
 -----Boutin, d'après les plans établis 
        sur ordre de Napoléon, au temps où celui avait des vues 
        sur la Régence d'Alger, avait fait un admirable relevé des 
        cartes, des différents forts et avait désigné pour 
        point de débarquement la plage de Sidi-Ferruch 
        et pour point d'attaque le fort de l'Empereur. Point de débarquement 
        choisi : la baie de Torre Chica.
 -----Cette tour d'observation et de défense 
        fut construite il y a fort longtemps pour s'opposer aux descentes des 
        Espagnols. Une petite mosquée, adossée à la tour 
        qui lui sert de minaret, renferme le tombeau d'un Marabout nommé 
        " Sidi " (seigneur El Ferruch (son nom). Les habitants vont 
        en pélerinage à ce tombeau, et étendant un mouchoir 
        sur la tombeau après avoir fait une ablution, obtiennent que leurs 
        femmes ne soient plus stériles...
 -----L'armée française composée 
        de 300 bâtiments de guerre se présente le 13 Juin 1830 devant 
        les côtes d'Alger. Branlebas de combat, les bâtiments occupent 
        le poste qui leur est désigné et marchent dans le plus grand 
        ordre, vers l'est de la baie. la mer est belle,le vent favorable et le 
        soleil levant donne un éclat particulier à la côte 
        barbaresque.
 -----Dans cette entreprise contre Alger, 
        il fallait sans coup férir réussir le débarquement 
        afin de s'établir solidement sur la plage africaine. Les fusées 
        de guerre, fusées à la Congrève (du nom de l'inventeur) 
        dont la cartouche était en tôle, portaient à leur 
        extrémité un projectile creux, rempli de matières 
        incendiaires.Ces fusées protégèrent le débarquement 
        des troupes.
 -----32 000 hommes à transporter, 
        2 300 chevaux à embarquer, 71 995 quintaux métriques de 
        matériel et de bagages à arrimer... furent transportés 
        par les navires de guerre, vaisseaux et frégates.
 -----Duperré indiqua comme point de 
        rendez-vous commun à tous les bâtiments le l'armée 
        la côte d'Afrique et à la hauteur de Torre Chica, expédiant 
        avec comme point de ralliement la baie de Palma, tous les bâtiments 
        dont la marche aurait pu retarder l'allure rapide des bâtiments 
        de guerre.
 -----Le 30 mai, la flotte est à 5 
        ou 6 lieues dans le nord du Cap 
        Caxine, mais l'horizon chargé et la côte cachée 
        par les nuages, oblige la flotte à rallier Palma.
 -----L'armée navale après 18 
        jours dans la baie de Palma, mit à la voile le 10 Juin. La brise 
        devenue assez forte, deux bateaux-boeufs périrent avec une partie 
        de leurs équipages ! Le 12 Juin, Duperré aborde à 
        nouveau la côte d'Afrique et le 14 Juin à 3h du matin les 
        bateaux plats remorqués par des embarcations, déversent 
        leur plein de soldats. Les matelots sautent à terre et arborent 
        le pavillon français sur la tour et le port de Torre Chica. Echange 
        de quelques coups de canon... A 5h 1/2 la fusillade éclate entre 
        les troupes françaises et les Bédouins cachés dans 
        les broussailles. A 6h le général en chef établit 
        son quartier général dans la tour de Torre Chica. Les divers 
        combats de la journée auront fait 50 morts et 120 blessés.Les 
        morts ennemis ne peuvent se chiffrer car ils mettent grand soin à 
        enlever leurs morts et leurs blessés.
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