| -------Octave, adopté 
        par César, demeurera, après bien des péripéties 
        qui le firent s'opposer à Antoine, le Maître incontesté 
        des deux Africa et des territoires conquis par Sittius.-------En 
        27 avant Jésus Christ, Octave prend le nom d'Auguste alors qu'une 
        seule province proconsulaire et sénatoriale est formée. 
        C'est aussi le début de la colonisation et de l'urbanisation de 
        l'Africa. La politique qui y fut développée eut comme base 
        la création de communes indigènes et de colonies
 -------La 
        Maurétanie s'étend alors de l'Atlantique au Rummel, à 
        l'Est.
 -------Octave 
        fonde, dans le royaume de Bocchus, six colonies près d'anciens 
        ports : Igilgili (Djidjelli) - Saldae (Bougie) - Rusazus (Port-Gueydon) 
        -Rusguniae (Cap Matifou, près d'Alger) - Gunugu (Koubba de Sidi 
        Brahim, à 28 kilomètres à l'Ouest de Cherchell) - 
        Cartennae (Ténès). A l'intérieur de ce même 
        royaume, trois colonies sont également fondées : Tubusuptu 
        (Tiklat à une trentaine de kilomètres au Sud-Ouest de Bougie) 
        - Aquae Calidae (Hammam Righa) - Zuchabar (Miliana).
 -------Dans 
        le royaume de Bogud, trois colonies furent créées : Zulis 
        (Arzila, entre Tanger et Larache) - Babba Campestris (près de Ouezzan)- 
        Valenti Banassa (entre Port-Lyautey et El-Ksar El-Kébir).
 -------L'influence 
        romaine rayonne à partir de ces colonies dans toute la Maurétanie 
        qui n'est pas annexée. En 25, avant Jésus Christ, Juba II, 
        fils de Juba 1er , se voit attribuer par Auguste un royaume. Ce jeune 
        roi élevé à Rome par la soeur d'Auguste est marié 
        à Cléopâtre Sélénée, fille de 
        la grande Cléopâtre et d'Antoine. Sa capitale était 
        Iol (Cherchell) qu'il appela Caesarea. Il savait le Grec, le latin, le 
        phénicien et était féru de sciences.
 -------Les 
        Getules se soulèvent contre ce jeune roi. Les Romains durent pacifier 
        avec quelques rigueurs ces tribus berbères. L'appui de Juba II 
        contribua à la défaite de ceux-ci et à la révolte 
        du Numide Tacfarinas à laquelle viennent se joindre les Maures. 
        Mais l'insurrection fut matée par le roi de Maurétanie, 
        en 17 après Jésus Christ. Sept ans plus tard, en l'an 27, 
        Juba II meurt. Ptolémée lui succède et prend une 
        part active dans la lutte contre les rebelles, faisant preuve de fidélité 
        à Rome. Mais il fut mal récompensé car l'empereur 
        Caligula le fit assassiner dans le but de s'annexer son royaume et sa 
        fortune. Ce meurtre fut à l'origine d'une insurrection générale, 
        sous la direction d'AEdémond qui était affranchi de Ptolémée.
 -------Les 
        Romains, sous le commandement de Suetonius Paulinus, poursuivent les Maures 
        et se heurtent aux nomades sahariens.
 -------Rome 
        occupait alors toute la Berbérie. A cette occupation succéda 
        la conquête alors que Claude, l'empereur des Romains, divisa la 
        Maurétanie en deux provinces impériales
 ---La Maurétanie Tingitane, royaume de Bogud ; ?
 --- La Maurétanie Césarienne, royaume de Bocchus.
 -------Depuis 
        l'an 42, après Jésus Christ, Rome se maintient ainsi près 
        de quatre siècles en Berbérie, jusqu'à l'invasion 
        des Vandales, en 429, soit pendant 387 années.
 -------Les 
        Mauritaniens, toujours organisés en tribus patriarcales dans chacun 
        des royaumes, guerroyaient sans cesse pour satisfaire aux exigences de 
        leurs chefs. Ceux-ci s'affrontaient pour moult raisons : domestiques, 
        de propriété du sol, et divers autres chicanes ("chikaïas"). 
        Ils se battaient aussi pour prouver leur vaillance.
 -------La 
        libre circulation des étrangers sur le territoire de chacune des 
        tribus n'était pas assurée, si le chef n'avait pas accordé 
        sa protection. Mais après l'avoir donnée, il avait, sur 
        son territoire, le sens aigu de l'hospitalité.
 -------II 
        y eut des insurrections berbères à l'appel de bandes de 
        brigands qui vivaient de pillages et qui formèrent une armée 
        aux ordres de deux chefs, l'un chargé, d'après Tacite, de 
        l'organisation d'une armée à la romaine, était Tacfarinas 
        ; l'autre, "portant partout le fer, la flamme et l'effroi", 
        était Mazippa.
 -------Les 
        territoires de Rome étaient sur la défensive ; les Numides 
        y effectuaient de fréquentes razzias et disparaissaient avec leurs 
        prises. Le désert était leur lieu de refuge. Les Romains 
        modifièrent tant leur stratégie que leur tactique. Ils formèrent 
        des colonnes légères et rallièrent des dissidents, 
        ce qui leur permit de harceler l'ennemi jusque au désert. C'est 
        sous Tibère que l'extension romaine se développa en direction 
        des territoires du Sud.
 -------Pendant 
        plusieurs années il y eut des soulèvements qui se prolongèrent 
        jusque dans les Aurès et le Sud. Mais pendant les deux premiers 
        siècles, après Jésus Christ, l'Afrique prospère 
        avec une colonisation et une organisation impériales. Ce n'est 
        qu'au milieu du troisième siècle que l'Afrique est territorialement 
        romaine.
 -------Sa 
        frontière part de Cyrénaïque et enserre la Berbérie 
        sur une zone large de 125 à 180 kilomètres couvrant les 
        plaines du Hodna jusqu'à l'oued Moulouya, limite orientale du Maroc.
 -------A cette 
        époque, rappelons-le, le Maghreb comportait trois zones
 o L'Afrique proconsulaire (la Tunisie) ;
 o La Maurétanie césarienne (l'Algérie) ;
 o La Maurétanie tangitane (le Maroc).
 -------Immense 
        territoire annexé par Rome qui devait disposer d'une forte armée 
        pour le défendre et l'administrer. Pour ce faire, il était 
        organisé en quatre unités administratives
 I ° L'Afrique proconsulaire ;
 2° La Numidie :
 3° La Maurétanie césarienne ;
 4° La Maurétanie tangitane.
 -------Chacune 
        de ces unités a une organisation provinciale et municipale dont 
        le territoire est protégé par un limes qui est une marche 
        - frontière comprenant un fossé creusé, jalonné 
        de murs, de tours de défense et de forts reliés à 
        un réseau routier. C'est à partir de ces secteurs fortifiés 
        que la colonisation romaine semble avoir été faite. Des 
        colonnes mobiles opéraient des actions à plus de 300 kilomètres 
        de ces bases dont on retrouve quelques vestiges à Tebessa, Cambèse, 
        Souk Djouab. En fait l'armée d'occupation n'était pas importante. 
        Une légion romaine comprenait six mille hommes, soldats de métier, 
        groupés en dix cohortes de six cents soldats. Les effectifs de 
        base n'excédaient pas trente mille hommes, avec les auxiliaires 
        à cheval. Mais les tribus fournissaient, lors de chaque bataille, 
        des troupes supplétives organisées.
 -------Progressivement 
        le recrutement africain remplaça celui venant de Rome ou des provinces 
        de l'Empire. L'ordre était assuré par des contingents levés 
        en Berbérie.
 -------Nombreux 
        étaient les vétérans qui. à leur démobilisation, 
        restèrent en Afrique et s'installèrent dans des bourgades, 
        près des camps militaires : Duperré, Madaourouch, Sétif, 
        Djémila, furent peuplés de vétérans. En cas 
        de besoin, ils prêtaient main forte à leurs camarades d'active. 
        C'est ainsi qu'une forme de colonisation militaire s'installa à 
        la limite Nord du territoire saharien.
 -------Mais 
        la Légion ne fit pas que la guerre. Elle concourt à l'aménagement, 
        la transformation du pays en y traçant des routes, lançant 
        des ponts. Les terres salubres sont assainies, des villes sont édifiées 
        à l'abri des remparts, et des monuments érigés.
 -------Cherchell 
        fut le premier port militaire sous les ordres du gouverneur de la Maurétanie 
        césarienne ; sa flotte protégeait la côte occidentale.
   |  | La Romanisation  La condition humaine dans les quatre provinces.o Les propriétaires fonciers, légionnaires vétérans, 
        immigrants et indigènes avaient des droits reconnus dans leur cité.
 o Les marchands, artisans et ouvriers faisaient partie des étrangers 
        autorisés à avoir un domicile, voire une habitation.
 o Les paysans étaient placés à un rang plus bas.
 
 La vie sociale et administrative.
 -------Les Romains laissèrent les 
        Berbères administrer leurs congénères par l'intermédiaire 
        de la commune. C'est ainsi que la romanisation se développa. Par 
        le jeu des récompenses soit par des promotions, soit par l'élévation 
        au rang supérieur, une bourgeoisie se crée. Elle fournit 
        des fonctionnaires de haut rang.
 -------Rome pacifia la Berbérie mais 
        aussi l'organisa, l'équipa et développa son agriculture 
        car la terre était l'unique source de richesse. La culture du blé 
        lut imposée avec d'excellents rendements dans la Dakhla, l'Ouest 
        du Sousse, Souk-Ahras, Guelma. Constantine, Sétif, les plateaux 
        et hautes plaines de Tiaret et du Sersou ainsi que de Sidi-Bel-Abbès. 
        Les arbres fruitiers et les plantes vivrières ainsi que les cultures 
        maraîchères abondaient.
 L'Afrique exportait de la laine, du bois, du blé et de l'huile 
        d'olive.
 -------Les travaux hydrauliques furent conséquents 
        car l'eau manquait dans les régions qui pouvaient être fertilisées. 
        Captée dans les montagnes, par des barrages, l'eau de boisson empruntait 
        des aqueducs qui la conduisaient vers des réservoirs où 
        elle était déversée et répartie. Les eaux 
        courantes étaient canalisées et dirigées vers des 
        cuvettes et servaient à l'irrigation.
 -------Le réseau routier comportait 
        des ouvrages d'art pour franchir les dépressions du sol. Les premières 
        grandes voies de pénétration, construites par les Légionnaires, 
        étaient de qualité. La voie carrossable était constituée 
        de plusieurs couches superposée de pierres. mortiers et lits de 
        cailloux, terminées par une dernière de roulement. Près 
        des villes, ce dernier revêtement était constitué 
        de dalles en pierres.
 -------La politique du cantonnement introduit 
        par les Romains pour fixer les Musulames, peuplade errante, fit place 
        à l'urbanisation qui fut l'outil de lutte sévère 
        contre la nomadisation. C'est Septième Sévère, Africain 
        d'orifine et "Maître du Monde" qui en fut l'instigateur.
 -------Les terres des nomades étaient 
        livrées aux cultures. C'est ainsi que les Berbères blancs 
        repoussèrent vers le Sud, pénétrant au Sahara, les 
        noirs éthiopiens. Ils devinrent ainsi avec leurs chameaux des convoyeurs 
        de caravanes.
 -------Certaines tribus refoulées 
        devinrent des nomades chameliers troublant la quiétude d'autres 
        plus calmes chez lesquelles ils organisaient des razzias, disparaissant 
        aussitôt avec leur butin.
 -------L'oeuvre de romanisation fut à 
        son apogée avec Caracalla, fils de Septime Sévère 
        : bon nombre de Berbères parlaient et écrivaient le latin.
 -------Le Christianisme se développa 
        en Berbérie, bien que le culte impérial fut encouragé 
        par les Romains qui persécutèrent les Chrétiens.
 -------L'Afrique, écrivait Saint-Augustin, 
        "est pleine des corps des Saints martyrs".
 -------Au milieu du troisième siècle, 
        l'Afrique impériale se désagrège insensiblement. 
        Cc sera le thème du prochain exposé car un siècle 
        et demi seulement, nous sépare de la venue des Vandales et de l'écroulement, 
        d'un seul bloc, de la puissance romaine.
 L'Algérie aujourd'hui  -------Nous venons de parcourir, 
        à grandes enjambées, l'Histoire pour ne retenir que les 
        faits essentiels utiles à la compréhension de l'actualité 
        en Algérie : les peuples des anciens départements français 
        qui représentaient, ne l'oublions pas, quatre-vingts pour cent 
        de notre territoire national, régressent socialement et économiquement 
        et sombrent, chaque jour plus profondément, dans l'anarchie, depuis 
        que ce pays n'est plus la France.-------Les enfants de l'actuelle Algérie, 
        soit disant libre et indépendante, finiront par regretter la Liberté 
        et la Fraternité qui régnaient sous les plis de notre drapeau 
        aux trois couleurs que leurs pères, à nos côtés 
        avaient servi et défendu. Quant à l'Egalité, bien 
        que pas parfaite eu égard à l'application des préceptes 
        de l'Islam, elle progressait au fil des ans, et aux engagements de la 
        France de respecter la pratique de la religion musulmane. Le large consensus 
        de l'opinion des Français de souches européenne et maghrébine, 
        était le résultat de la symbiose des tolérances judéo-chrétienne, 
        islamique et de celle constitutionnalisée par la République 
        Française.
 -------Nos aînés s'étaient 
        donné une mission sacrée, celle de conduire les peuples 
        que la France avait été chargée d'émanciper, 
        vers une civilisation d'une grande humanité dont la prospérité 
        devait assurer à chaque Homme et Femme le droit à la vie, 
        dans la liberté et la Paix.
 
 -------L'Orient et l'Occident dans 
        un même creuset !. Cette alliance qui ne pouvait pas être 
        un amalgame, était en bonne voie de réalisation, nonobstant 
        les obstacles qui se dressaient eu égard aux philosophies et grandes 
        religions qui se côtoyaient. A la mesure de la grandeur de notre 
        nation, cette union aurait été une réussite et certainement 
        un modèle pour le monde. Cela si nos hommes politiques et autres 
        intellectuels, qui se réclamaient de la défense dès 
        Droits de l'Homme, sans mesurer l'aptitude des populations à s'entendre 
        pour être gouvernées, et qui prônaient de fallacieux 
        prétextes, n'avaient pas failli à l'engagement, la mission 
        et à l'honneur de la parole donnée au nom de la France. 
        Ils ont trahi leurs compatriotes et ancêtres, faisant fi de leurs 
        sacrifices pendant cent trente années au service de l'Algérie 
        Française dont les enfants, de toutes confessions ou philosophies 
        avaient répondu, sans réticence aucune, à l'appel 
        de la métropole pour libérer son territoire envahi et rendre 
        à sa population la liberté dont elle avait été 
        privée durant de longues années.
 
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