| Intervention de police de la France en Tunisie
 La Tunisie, protectorat de la France - Traité du Bardo (16 Mai 
        1881)
 -----La 
        dernière causerie s'achevait après la guerre d'insurrection 
        du Sud-Oranais, en 1881, alors que nos troupes intervenaient en Tunisie... 
        Pourquoi en Tunisie ? -----Théoriquement, 
        ce pays est sous la suzeraineté de la Turquie mais le Bey est, 
        pratiquement, totalement indépendant et son autorité quasi 
        absolue. Mais celle-ci est aussi fluctuante que ses favoris, de qui il 
        s'attache à satisfaire les caprices. Il avait contracté 
        d'importants emprunts en Europe et tout particulièrement en France. 
        Mais il ne payait que partiellement les intérêts, la dette 
        se trouvant ainsi grossie au fil des ans.
 -----L'Angleterre, 
        la France et l'Italie tentent de s'attirer les bonnes grâces du 
        Bey pour faire prévaloir les intérêts de leurs nations 
        respectives.
 -----Italiens 
        et Français se disputent les concessions de chemin de fer et de 
        télégraphe, les premiers sont particulièrement actifs 
        et quelque peu intrigants.
 -----Dés 
        1880, une opposition à la France se manifeste par quelques violentes 
        actions contre les Français résidant en Tunisie. Des incidents 
        de frontière répétés, organisés par 
        les Kroumirs tunisiens armés, ont conduit le gouvernement français 
        à intervenir pour faire respecter les intérêts de 
        la Nation et aussi son honneur bafoué devant les autres nations 
        civilisées internationales. Une razzia organisée par une 
        bande armée de Kroumirs, le 30 mars 1881 contre les Ouled-Nebed 
        du Constantinois, est l'occasion d'une intervention de la France.
 -----L'opération 
        est une simple expédition de police avec droit de poursuite.
 -----Alors 
        qu'une escadre partie de Toulon débarque à Bizerte 8 000 
        hommes, deux colonnes pénètrent sur le territoire de la 
        Tunisie. La première, au nord, est aux ordres du Général 
        Forgemol de Bostquenard, commandant en chef de l'opération, la 
        seconde, entre le Kef et Souk-El-Arba, à ceux du Général 
        Bréart. Des éléments de Cavalerie, des Tirailleurs 
        et des Zouaves participent à l'opération. Ils ne trouvent 
        guère de résistance. Les tribus de la Kroumie déposent 
        rapidement les armes et le Bey signe, le 18 mai 1881, le traité 
        du Bardo reconnaissant le protectorat de la France sur la Régence.
 Les Tunisiens se rebellent 
        contre le Bey, qui fait appel à la France -----L'Armée 
        d'Afrique n'est pas intervenue dans le sud de la Tunisie. Malgré 
        cela, les populations répondent à l'appel à la guerre 
        sainte et se révoltent contre le Bey qui fait appel à la 
        France pour réduire la rébellion.-----Seconde 
        campagne de pacification jusqu'à la fin de l'année 1881. 
        Elle s'achève après l'intervention de la marine qui permet 
        au groupement du Général Etienne de reprendre aux insurgés 
        Sfax puis Kairouan et, plus au sud, au Général Saussier 
        d'entrer à Gabès et Gafsa.
 Deux bataillons, les 2`m` et 4' " du 3`BI Régiment de Tirailleurs 
        parcourent le territoire des Chotts pour assurer la paix française 
        voulue par Jules Ferry.
 -----Les pertes 
        militaires sont bien moins importantes au feu que celles engendrées 
        par le climat malgré le dévouement des membres du service 
        de santé.
 -----L'été 
        saharien est terrible et les pertes importantes.
 -----Les Italiens 
        dépités par la réussite de la France vont s'allier, 
        contre elle, avec les Tedeschi, l'Autriche-Hongrie et l'Allemagne. Triple 
        alliance qui s'oppose au rétablissement de l'ancien prestige de 
        la France dont la fermeté et la bienveillance de sa politique savent 
        gagner la sympathie des populations de l'ensemble du Maghreb. Les taches 
        de la dissidence disparaissent progressivement, les Grands Caïds 
        marocains, eux-mêmes, viennent à la France pour ce qu'elle 
        représentait de compréhension humaine. Cet exposé 
        termine l'action pacificatrice, en Algérie et en Tunisie. Les querelles 
        successorales au Maroc et les rivalités entre les grandes puissances, 
        alliées aux actions guerrières d'Abd-elKrim, continuent 
        à poser des problèmes aux gouvernements de la France. Le 
        traité de Fès établit, en 1912, son protectorat sur 
        le Maroc. L'Espagne qui contrôle Ceuta, Mélilla et Ifni, 
        réclame depuis 1884 un protectorat sur la région du Rio 
        de Oro. Elle obtient une zone d'influence au nord et dans la région 
        sud de Oro. Cela fera plus tard l'objet d'un article.
 Peuplement de l'Algérie 
        1831-1936 -----Dans 
        les années qui suivent la pénétration pacifique, 
        une seconde France prend vie et force en Afrique grâce à 
        l'action d'étonnants coloniaux dont le dévouement n'a d'égal 
        que le devoir de servir l'humanité sur cette terre d'Afrique. -----Ce sont 
        des soldats, des administrateurs, des médecins, des explorateurs, 
        des bâtisseurs, des paysans, des ouvriers et des chercheurs, tous 
        précurseurs contre qui se sont déclarés, parfois 
        avec fureur, tant les parlementaires des deux extrêmes, droite et 
        gauche, que les radicaux ou les conservateurs royalistes, aidés 
        de la presse qui informait, hélas, mal le public.
 -----Qui donc 
        étaient ces hommes et ces femmes ?
 Les races.
 -----Il semble 
        que quatre races principales existent en Afrique du Nord
 1 ° La race de Grimaldi au nez large et aplati, menton fuyant, 
        type négroïde très appuyé qui sont des autochtones 
        d'Algérie, du nord de la Tunisie et du Maroc ;
 2° La race de Cro-Magnon ou Cromagnonais, à taille élevée 
        et aux proportions harmonieuses, constituent la majorité des émigrés 
        ;
 3° Les Ethiopiens d'Hérodote qui se trouvent dans le 
        Sahara algérien, marocain et tunisien ;
 4° Les Lybiens qui peuplent la Tripolitaine et une partie de 
        la Tunisie, au nord de Sousse.
 -----Des restes 
        humains retrouvés près de Rabat, au Maroc, présentent 
        les mêmes caractères que celui de l'homme de Néandertal. 
        Celui-ci vivait entre 80.000 et 35.000 ans avant Jésus-Christ, 
        découvert en 1836, dans la vallée du Néander, près 
        de Dusseldorf, en Allemagne. Il avait une petite taille, une grosse tête 
        à face longue et crâne plat.
 -----Ces races 
        se sont entremêlées avec d'autres au cours des grandes migrations 
        humaines qui se faisaient d'Est en Ouest dès avant l'époque 
        historique, car l'homme suit le mouvement du soleil, qu'il considère, 
        mystiquement, comme le créateur de la vie.
 |  | ---Les 
        Peuples d'Afrique du Nord -----Les 
        habitants de l'Afrique du Nord, par ce brassage, donnent naissance, d'après 
        les auteurs anciens, à quatre peuples :-----Les 
        Maures, tout au long du littoral nord du Maroc. Ils comprennent
 - des Berbères autochtones de la race des Grimaldi,
 -des Cromagnonais,
 -des Mèdes, ancien peuple d'Iran,
 -des Cananéens - Canaan : d'après la Bible terre promise 
        aux Hébreux par Dieu - peuples de Syrie et de Palestine. Il semble 
        que les Fasi en soient les descendants.
 -Les Lybiens, dans le Tell algérien, le long des côtes, dans 
        la partie non montagneuse de la Tunisie, en Tripolitaine et en Cyrénaïque. 
        Ils comprennent : - des Berbères autochtones de la race des Grimaldi,
 -des Abyssins en Tunisie et dans le sud,
 - des Cromagnonais,
 -des Perses,
 -des Mèdes,
 -des Arméniens,
 -----Les 
        Gétules, sur les Hauts Plateaux algériens, 
        dans les montagnes du Maroc, du Nord et du Centre de la Tunisie. Ils comprennent
 - des Berbères autochtones de la race des Grimaldi,
 - des croisements de ces derniers avec des Nègres, anciens envahisseurs,
 - des Cromagnonais,
 -des Perses,
 -des Hébreux,
 -----Les 
        Ethiopiens, dans le Sahara au sud du
 Maroc et de l'Algérie. Ils comprennent :
 - des Somalis,
 -des Nubiens,
 - des Abyssins,
 -des Cromagnonais,
 - des Nègres.
 
 -----A ces 
        mélanges qui se sont faits pendant huit mille ans (8 000), des 
        races nouvelles sont venues s'implanter en Afrique du Nord, depuis l'époque 
        historique, moins de trois mille ans (3 000). -----Antérieurement 
        à 1300 avant Jésus-Christ, des Hébreux, issus de 
        tribus sémites nomades errent à l'est de la Méditerranée. 
        A l'issue de l'influence de chacune des premières civilisations, 
        phénicienne et carthaginoise, le pays se voit peuplé de 
        descendants de Gaulois, de Grecs, de Tyriens, de Latins, de Vandales, 
        de Byzantins, d'Arabes, d'Egyptiens, d'Ibères (Espagnols et Portugais), 
        de Turcs, de Maltais, de Syriens, de Noirs venus de Mauritanie et de Français.
 -----Creuset 
        de races et de civilisation, d'Orient et d'Occident, cette Afrique du 
        Nord a reçu de la France, de l'Espagne et de l'Italie, leur science, 
        leur génie et leurs lois. Ils permettent la pratique de dogmes 
        divergents et aux hommes de vivre côte à côte sans 
        mépris et sans haine. En moins d'un siècle, l'Afrique du 
        Nord voit apparaître à l'est de l'Algérie, corps central 
        marqué d'une empreinte de la France métropolitaine, la Tunisie 
        marquée par l'Orient ; à l'ouest le Maroc qui, sous un aspect 
        archaïque, se développe dans une originale personnalité.
 -----Revenons 
        au caractère spécial du peuplement de l'Algérie.
 -----En 1897, 
        le Gouverneur Général Cambon déclare au Sénat 
        "Nous avons dans tout l'ensemble du territoire 
        civil de l'Algérie, qui correspond à peu près à 
        la zone qu'on désigne parfois sous le nom de Tell agricole, quelque 
        chose comme 11 millions d'hectares et sur ces 11 millions d'hectares, 
        1 million six cent mille ont pu être attribués à la 
        colonisation".
 -----Les propriétés 
        privées, collectives ou domaniales sont respectées. Les 
        centres de colonisation s'installent donc au milieu des populations berbères 
        qu'ils vont, non seulement faire vivre et demeurer sur leur terre, mais 
        aussi faire prospérer. Mais le Français est heureux sur 
        sa terre métropolitaine où il fait bon vivre ; il n'est 
        pas nomade et n'émigre que contraint et forcé, bien que 
        le dépaysement ne soit pas important entre la Provence et le nord 
        de l'Algérie.
 -----Les premiers 
        émigrés débarquent en Algérie en fin d'année 
        1831, ils sont Allemands et Suisses. -----L'insécurité 
        est grande, quant à l'insalubrité, elle est alarmante. Le 
        premier hôpital civil se crée en 1831. Devant la difficulté 
        de faire venir des médecins civils, le 12 avril 1845, par décision 
        du Ministre de la guerre, un service médical dit "de colonisation" 
        s'organise. Il comprend treize (13) circonscriptions médicales 
        dont le nombre est considérablement augmenté au fur et à 
        mesure des besoins de la population.
 -----Donc, 
        au début de l'expédition, il y a peu de population immigrée. 
        Quelques Mahonnais approvisionnent Alger en légumes.
 -----D'après 
        les statistiques, à la fin de 1831, la population 
        européenne ne compte que
 3200 âmes.
 Lt- Colonel(ER) 
        Bautista
 
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