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 L'église Sainte-Marie - Saint-Charles 
      de l'Agha
 La plus grande et, sans doute, la plus 
        belle église du diocèse fut d'abord une humble chapelle, 
        comme la pauvre étable de Bethléem ! C'est dans cette ambiance 
        de misère matérielle et au milieu des angoisses morales 
        du moment - c'était l'époque des désordres de 1870 
        avec ses graves répercussions en Algérie - que commença 
        l'histoire de l'église Sainte-Marie-Saint-Charles de l'Agha.
 Déjà, en 1869, Mgr Lavigerie, dont la grande perspicacité 
        devant s'affirmer une fois de plus, avait prévu l'extension de 
        ce quartier, alors constitué par des terrains vagues, disproportionnés 
        et incultes. Par ordonnance du 24 août, le futur cardinal décida 
        la création de la paroisse et désigna comme curé 
        M. l'abbé Ribolet dont le nom a été donné 
        à une des rues qui longent l'actuelle église. Puis dans 
        une lettre pastorale, l'archevéque d'Alger annonçait aux 
        fidèles que l'église serait placée sous la protection 
        de saint Charles Borromée, le saint patron de Mgr Lavigerie.
 
 Après d'innombrables démarches, le culte pouvait trouver 
        abri dans un hangar vétuste, situé en contrebas de l'ancienne 
        route de Mustapha-Supérieur. L'inauguration eut lieu le 8 décembre 
        de la même année en la fête de l'Immaculée-Conception. 
        " C'était ainsi se donner un gage de meilleures espérances 
        ", lit-on dans un compte rendu de l'époque.
 Saint Charles, illustre fondateur d'uvres charitables, devait inspire 
        : deux bienfaitrices de l'église et d'innombrables dévouements 
        à la cause de cette paroisse qui triompha des pires difficultés 
        grâce " à la protection spéciale que la Sainte 
        Vierge avait accordée dés les premiers jours " (Annales 
        paroissiales, 1899).
 
 Un an après la fondation de la paroisse, la providence amena sur 
        le territoire de 1'Agha, Mme Wauters et Mme Terwrangne (qui résolut 
        plus bard la construction de l'église Sainte-Marcienne) venues 
        toutes deux de Belgique chercher l'amélioration de la santé 
        d'un parent.
 
 Devant la situation précaire de la. paroisse, elles prirent résolument 
        la tête d'un vaste mouvement de générosité 
        en créant des uvres charitables. aujourd'hui importantes 
        et prospères. et en finançant la construction d'une église 
        provisoire.
 
 Mme Terwrangne acheta un terrain an plateau Clauzel et y fit bâtir 
        un sanctuaire de 25 mètres sur 14 mètres s'ouvrant sur la. 
        rue Denfert-Rochereau.
 
 Le jour de la Toussaint 1882, le clergé et les fidèles prirent 
        possession de la nouvelle église provisoire.
 
 Toujours grâce à Mme Terwrangne et à la générosité 
        de Mme Wauters et de la comtesse de Chabannes La Palice, le 21 mai 1896, 
        deux ans après la pose de la première pierre, Mgr Dussère, 
        accompagné de Mgr Ribolet, nommé vicaire général 
        ; de M. l'abbé Guinamard, pro-curé de l'Agha et d'un nombreux 
        clergé, procédait à la consécration de la 
        grande et belle église qui s'éleve aujourd'hui entre la 
        rue Clauzel et la rue Denfert-Rochereau.
 
 Nous ne ferons pas l'inventaire de cet édifice aux lignes assez 
        surprenantes par son ensemble romano-byzantin que domine le clocher en 
        béton do style gothique et par ses deux tours inachevées. 
        Il manque une flèche à chacune d'elles. Mais tant qu'il 
        y aura clans cette paroisse, riche en apparence. des pauvres aussi nombreux 
        à secourir, il y aura toujours une uvre à continuer.
 
 C'est ce à quoi s'emploient M. le chanoine Paul Avignon et ses 
        collaborateurs.
 
 Signalons toutefois, à l'intérieur tapissé de magnifiques 
        mosaïques, parmi les dons des paroissiens, les bustes de bronze de 
        Mgr Rlbolet et de M. 1e chanoine Warot, recteur, et la fresque du maître 
        Deckers représentant la Vierge, saint Charles et au-dessous, Mgr 
        Leynaud. entouré de religieux et religieuses.
 
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