-------L'élevage
n'occupe pas, dans les trois départements d'Algérie, une
place relative aussi importante qu'en France métropolitaine, mais
il n'en représente pas moins 25 % des recettes brutes de l'agriculture
algérienne et l'un des principaux facteurs de l'économie
rurale du pays, surtout en milieux musulmans.
-------C'est
l'espèce ovine qui constitue le secteur
le plus important de l'élevage algérien ; c'est, en effet,
l'espèce la mieux adaptée aux conditions particulières
des milieux écologiques et de l'élevage transhumant. L'effectif
global du cheptel ovin était estimé, fin 1952, à
6 millions de têtes dont près de 90 % appartenant s des éleveurs
musulmans. Au cours de la même année, le cheptel ovin de
l'Algérie a fourni, en outre de la consommation locale, 10.000
tonnes de viande nette à l exportation vers la France métropolitaine,
dont 325.00e ovins sur pied et 346.000 carcasses réfrigérées.
Il a aussi donné 5.000 à 6.000 tonnes de laines, des peaux,
cornes et boyaux surtout destinés à l'exportation.
-------Le
cheptel ovin est soumis, pour sa quasi-totalité, à tous
les aléas de la transhumance et aux risques des saisons. Aussi
un effort considérable est-il tait par l'Administration pour le
protéger contre la faim, la soif et la maladie, ainsi que pour
l'amélioration du rendement en viande et en laine.
-------L'amélioration
des pâturages naturels et des terres de parcours, la mise en défens,
la constitution de réserves alimentaires et l'étude d'aliments
de disette pour ovins constituent les principaux facteurs de la lutte
contre la faim.
-------L'abreuvement
des troupeaux est assuré d'une façon toujours meilleure
par l'aménagement et la création de points d'eau dans les
zones de transhumance et aussi, dans des cas particuliers, par le transport
d'eau à l'aide d'un parc de véhicules spécialement
équipés.
-------La
lutte contre la maladie a été amplifiée par la création
de centres de traitements vétérinaires, l'extension des
vaccinations obligatoires, la balnéation antigaleuse et les distributions
gratuites de médicaments.
-------Enfin,
l'amélioration des rendements en viande et en laine, est recherchée,
surtout par la sélection des races locales et la répartition
de béliers sélectionnés aux éleveurs.
-------L'espèce
caprine vient après l'ovine avec 3.100.000 têtes,
dont 98 % appartenant à la population musulmane. Elle fournit surtout
de lait et de fromage et aussi de viande, les pasteurs et agriculteurs
des Hauts-Plateaux, des pays de transhumance et des régions montagneuses.
-------L'espèce
bovine est représentée par 850.000 têtes de
bétail, dont 75 % entre les mains d'éleveurs musulmans.
Elle fournit actuellement la quasitotalité de la viande bovine
nécessaire pour la consommation locale.
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-------En
présence de l'augmentation régulière de la consommation,
la production laitière fait l'objet depuis plusieurs années
d'une politique d'encouragement de la part des Pouvoirs Publics, afin
de fournir aux populations du lait sain, abondant et aussi bon marché
que possible, malgré les difficultés techniques que rencontre
la production laitière en pays méditerranéens. Enfin,
l'espèce bovine fournit aussi son travail, des peaux, cornes et
boyaux.
-------La
production porcine, relativement peu importante,
est entièrement concentrée entre les mains des éleveurs
européens. D'effectif variable selon les conjonctures économiques,
l'espèce porcine atteignait 80.000 têtes en 1952. Elle couvre
dans l'ensemble les besoins en viande de porc frais de l'Algérie,
laissant même parfois une légère marge pour l'exportation.
-------OL'élevage
équin (cheval, âne et mulet)
est encore en grande partie entre les mains des éleveurs musulmans.
Il représente au total 820,000 têtes, dont 364.000 ânes,
240.000 mulets et 220.000 chevaux. Malgré la motorisation, la production
des équidés et particulièrement celle du mulet conserve
toute sa valeur. Certains pays étrangers viennent en Algérie
se pourvoir en juments et étalons nord-africains.
-------L'élevage
camelin, avec 160.000 têtes, est cantonné
dans les tribus nomades des Territoires du Sud.
-------Pour
compléter l'inventaire de l'élevage algérien, il
convient de signaler la production des animaux de basse-cour, qui, bien
que non recensée, constitue une part non négligeable du
revenu des exploitations : 3.350 tonnes ufs ont été
exportées en 1951...
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