L'Exportation des Primeurs à
Alger
Lorsqu'arrive, l'époque de la vendange, les quais d'Alger
s'animent de la foule des portefaix chargeant à bord des
navires qui partent vers la France une quantité innombrable
de caisses de raisin provenant de la banlieue algéroise.
En hiver, le mouvement d'exportation des fruits et légumes
primeurs, quoique moins important, provoque également un
trafic considérable. Cette partie du commerce franco-algérien
assure la prospérité d'un grand nombre de maisons,
dont une des plus importantes est sans contredit la Société
d'Entreprises commerciales et maritimes, société anonyme
au capital de trois millions de francs, dont le siège social
est à Paris, 21, rue Auber, et la direction d'Alger,
rampe Chasseloup-Laubat n°11
Cette société s'occupe en Algérie du commerce
des primeurs et de la manutention de toute espèce de marchandise.
Elle possède un important matériel d'acconage composé
de remorqueurs, dont un, le Courageux, que nous reproduisons ci-contre,
de chalands et appareils mécaniques pour le déchargement
et l'embarquement des marchandises à bord des navires.
Elle a des succursales dans les principaux ports de la Méditerranée,
tels que Marseille, Cette, Alger, Oran, Philippeville et Bône
et des magasins d'achat de primeurs pour l'exportation dans les
principaux centres de production en Algérie : Perrégaux
et El Ançor, dans le département d'Oran ;
Boufarik,
Guyotville, Zéralda,
Hussein-Dey, Kouba et Birkadem, dans le département d'Alger,
La création de cette société remonte à
1898, époque a laquelle elle opérait sous la raison
sociale Daurces frères jusqu'à la transformation actuelle.
Comme on peut en juger à l'exposé seul du nombre des
succursales, cette société s'est développée
d'une façon remarquable. Chaque année a vu augmenter
le chiffre de ses exportations et l'importance du transit à
tel point qu'aujourd'hui elle a acquis une place prépondérante
à Alger dans ce genre de commerce.
Nos clichés montrent par quelles phases successives passent
les primeurs expédiés par la Société
d'Entreprises commerciales et maritimes, depuis le moment de la
cueillette jusqu'à l'heure de l'embarquement pour la Métropole.
Nous voici tout d'abord à Guyotville, dans le vignoble dont
la Société se prépare à expédier
les raisins chasselas. Un personnel nombreux s'occupe de la cueillette
: notre deuxième cliché montre l'intérieur
du local de la Société où l'on emballe le raisin
et ou l'on prépare les colis postaux. Au troisième
cliché l'emballage est terminé, les colis sont amenés
jusqu'aux wagons de chemin de fer qui vont les transporter à
Alger. Ils sont maintenant sur les quais ; un dispositif spécial
les embarque rapidement et, presque automatiquement sur des chalands
protégés du soleil par une large bâche. Lorsque
cotte opération est achevée, un remorqueur de la Société
tire sur les amarres qui retiennent les chalands et conduit ceux-ci
jusqu'aux flans du navire qui va partir tout à l'heure. Il
ne reste plus alors qu'une dernière phase de l'expédition
: l'installation, à bord, des caisses de raisin expédié.
A Marseille, un travail à peu près inverse du premier
s'effectuera sous une surveillance attentive. Une telle régularité
est un indice certain du bon fonctionnement de la Société
d'Entreprises commerciales et maritimes ; à son commerce
de primeurs s'ajoute celui non moins grand de la manutention des
marchandises de toutes espèces. Par son vaste champ d'action
et par l'ampleur de ses opérations, cette Société
se classe au rang de celles qui contribuent à la prospérité
dit port d'Alger, il était donc logique que nous lui consacrions
quelques lignes dans ce numéro spécial à la
capitale de l'Afrique du Nord.
*** La
qualité médiocre des photos de cette page est celle
de la revue. Nous sommes ici en 1913. Amélioration notable
plus tard, dans les revues à venir. " Algeria "
en particulier.
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