A l'angle
des rues Tirman et Clauzel : l'immeuble du Consulat général
d'Espagne.
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Nous n'allons pas rernonter à l'époque de
la Régence pendant laquelle l'Espagne, comme tant d'autres pays
européens, avait déjà une représentation diplomatique
à Alger ; nous nous référons à l'actuel Consulat
Général d'Espagne, sis rueTirrnan.
Bâti sur un terrain appartenant à l'Église espagnole,
(qui fut l'église de l'ancienne paroisse connue actuellement sous
le nom de Paroisse Saint-Charles de l'Agha), sa construction. relativement
récente, a été terminée le 14 mars 1910, le
Consul en fonctions étant alors M. Luis Marinas. ancien Consul
à Manille au moment de la conquête des Philippines par l'Arnérique
du Nord. À M.Marinas ont succédé, entre autres, M.
Antonio l)iaz- Miranda Araujo, dont les fils s'installèrent définitivenrent
en Algérie où ils exploitent encore actuellement une propriété
à Souk El-Haad, et M. Liminñana, lui-rnême né
à Alger et dont la famille, une des plus anciennes de la Colonie
espagnole, s'est implantée à Alger où elle a créé
une importante industrie ; plus près de nous il y eut M. Crislobal
del Castillo, l'actuel ambassadeur à Rabat et M. Sangroniz qui.
de 1943 jusqu'au débarquement allié en France, a été
le représentant officieux du du Gouvernement Français à
Alger.
L'Église espagnole est de quelques années antérieure
à l'étabiissement du Consulat actuel ; créée
par le Ministère d'Etat. elle a été inaugurée
le 2 avril 1899 (pour les antaleurs de statistiques, la cloche et la croix
coûtèrent alors 95 francs).
Aujourd' hui, l'Eglise fonctionne sous la direction des R.P. Franciscains
qui dirigent la Mission Espagnole.
La pittoresque
église espagnole, derrière le Consulat, est souvent
trop petite pour la foule des fidèles dominicaux.
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Un jardin d'un millier de mètres carrés
entoure les bâtiments et les palmiers le long desquels grimpent
les chèvre-feuilles et les glycines mêlées au jasmin
mettent une note de verdure et d'exotisme dans ce coin de la ville.
La situation géographique de la ville d'Alger en Méditerranée,
le voisinage immédiat de l'Espagne, font que le Consulat ait pris
à travers les années une importance toujours plus grande.
Les Espagnols de la région Levantine ont toujours été
attirés par l'Algérie où trouvant, tout près
de chez eux, le même climat et à peu près la même
ambiance que dans leur province natale, ils s'adaptent très rapidement
à leur nouvelle condition de vie. Venus, dans leur majorité,
des provinces d'Alicante et de Valencia ou des Baléares, ils ont
pu et peuvent, grâce à la bienveillante compréhension
des Autorités françaises, dont les Services se sont toujours
attachés à observer envers eux les traditions d'hospitalité,
fonder un foyer et faire souche sur ce côté-ci de la Méditerranée.
Depuis 1849, date de leur première arrivée " massive"
(50 familles groupant 200 personnes venant des Baléares, s'installaient,
à la demande du baron de Vialar. à Fort-de-l'Eau, sur 500
hectares cédés par le Gouvernement français, autour
du Bordj El-Khidane). l'importance de la Colonie espagnole n'a cessé
de s'accroître: c'est ainsi que les statisliques pour 1954 donnent
le chiffre de 54.143 espagnols pour les trois anciens départements
; ce chiffre serait naturellement bien supérieur si par la Loi
de 1889 le jeu des naturalisations n'avait pas eu une répercussion
évidente sur la population européenne d'alors.
Leur principal centre d'établissement est Alger avec sa banlieue
où ils exercent les différents métiers d'artisanat,
et le long du littoral où ils s'adonnent avec succès aux
durs travaux des champs.
La proximité de l'Espagne et des îles Baléares
(Palma est à 1 heure 1/4 d'Alger en avion, et Alicante à
une nuit en bateau), a créé un courant touristique très
intense ; c'est ainsi que le Consulat Général d'Espagne
à Alger a délivré en 1959 plus de 9 000 visas et
plus de 2.200 passeports. La démarcation cousulaire du Consulat
Général d'Espagne à Alger s'étend également
à tout l'ancien département de Constantine; il existe cependant.
un Vice-consulat honoraire à Bône et un autre à Bougie.
A la tête du Consulat actuel se trouve Don Manuel Viturro Y Somoza.
ministre plénipotentiaire et consul général aidé
dans sa mission par le Secrétaire d'Ambassade, Augustin Cano. en
qualité de consul-adjoint et M. Juan José Valencia, vice-consul.
La Chancellerie se compose de 6 fonctionnaires sous la direction de M.
José Cortes.
Il existe également 30. rue Pierre-Deval. une Chambre de Commerce
espagnole. créée en 1887. dans les locaux de laquelle fonctionne
depuis 1933 une école pour l'enseignement de la langue espaguole,
sous la direction du professeur M. C.O. Castro, détaché
à Alger par la Direction des Relations Culturelles du Ministère
des Affaires Elrangères à Madrid.
Dans le domaine des échanges commerciaux entre l'Espagne et l'Algérie,
les économies étant plutôt parallèles que complémentaires,
leurs inciclences s'en trouvent très modérées. En
régle générale. les exportations entre les deux pays
s'établissent dans le rapport de deux contre un à l'avantage
de l'Espagne.
Pour un chiffre global d'environ 1 million de NF en 1959, l'Espagne aura
principalement fourni des produits alimentaires, dont certains typiques
comme le " Touron" (sorte de pâte de miel et d'amandes,
des vins spéciaux, du miel,des arachides et même des bananes.
En échange, l'Algérie exporte principalement des cuirs,
de la tonnellerie et surtout des dattes.
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