Alger, Agha
Saint Charles, petite histoire de nos sanctuaires
sur la rue Denfert ( pour une église ! )-Rochereau,
écrite en 1907
sur site le 26/01/2002...+ avril 2012

L'église Sainte-Marie - Saint-Charles de l'Agha
par Marcel Paviot
Illustration de Charles Brouty

La plus grande et, sans doute, la plus belle église du diocèse fut d'abord une humble chapelle, comme la pauvre étable de Bethléem ! C'est dans cette ambiance de misère matérielle et au milieu des angoisses morales du moment - c'était l'époque des désordres de 1870 avec ses graves répercussions en Algérie - que commença l'histoire de l'église Sainte-Marie-Saint-Charles de l'Agha.

Déjà, en 1869, Mgr Lavigerie, dont la grande perspicacité devant s'affirmer une fois de plus, avait prévu l'extension de ce quartier, alors constitué par des terrains vagues, disproportionnés et incultes. Par ordonnance du 24 août, le futur cardinal décida la création de la paroisse et désigna comme curé M. l'abbé Ribolet dont le nom a été donné à une des rues qui longent l'actuelle église. Puis dans une lettre pastorale, l'archevéque d'Alger annonçait aux fidèles que l'église serait placée sous la protection de saint Charles Borromée, le saint patron de Mgr Lavigerie.

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Echo d'Alger du 12-8-1952 - Transmis par Francis Rambert
nov.2023

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Saint Charles



L'église Sainte-Marie - Saint-Charles de l'Agha

La plus grande et, sans doute, la plus belle église du diocèse fut d'abord une humble chapelle, comme la pauvre étable de Bethléem ! C'est dans cette ambiance de misère matérielle et au milieu des angoisses morales du moment - c'était l'époque des désordres de 1870 avec ses graves répercussions en Algérie - que commença l'histoire de l'église Sainte-Marie-Saint-Charles de l'Agha.

Déjà, en 1869, Mgr Lavigerie, dont la grande perspicacité devant s'affirmer une fois de plus, avait prévu l'extension de ce quartier, alors constitué par des terrains vagues, disproportionnés et incultes. Par ordonnance du 24 août, le futur cardinal décida la création de la paroisse et désigna comme curé M. l'abbé Ribolet dont le nom a été donné à une des rues qui longent l'actuelle église. Puis dans une lettre pastorale, l'archevéque d'Alger annonçait aux fidèles que l'église serait placée sous la protection de saint Charles Borromée, le saint patron de Mgr Lavigerie.

Après d'innombrables démarches, le culte pouvait trouver abri dans un hangar vétuste, situé en contrebas de l'ancienne route de Mustapha-Supérieur. L'inauguration eut lieu le 8 décembre de la même année en la fête de l'Immaculée-Conception. " C'était ainsi se donner un gage de meilleures espérances ", lit-on dans un compte rendu de l'époque.
Saint Charles, illustre fondateur d'œuvres charitables, devait inspire : deux bienfaitrices de l'église et d'innombrables dévouements à la cause de cette paroisse qui triompha des pires difficultés grâce " à la protection spéciale que la Sainte Vierge avait accordée dés les premiers jours " (Annales paroissiales, 1899).

Un an après la fondation de la paroisse, la providence amena sur le territoire de 1'Agha, Mme Wauters et Mme Terwrangne (qui résolut plus bard la construction de l'église Sainte-Marcienne) venues toutes deux de Belgique chercher l'amélioration de la santé d'un parent.

Devant la situation précaire de la. paroisse, elles prirent résolument la tête d'un vaste mouvement de générosité en créant des œuvres charitables. aujourd'hui importantes et prospères. et en finançant la construction d'une église provisoire.

Mme Terwrangne acheta un terrain an plateau Clauzel et y fit bâtir un sanctuaire de 25 mètres sur 14 mètres s'ouvrant sur la. rue Denfert-Rochereau.

Le jour de la Toussaint 1882, le clergé et les fidèles prirent possession de la nouvelle église provisoire.

Toujours grâce à Mme Terwrangne et à la générosité de Mme Wauters et de la comtesse de Chabannes La Palice, le 21 mai 1896, deux ans après la pose de la première pierre, Mgr Dussère, accompagné de Mgr Ribolet, nommé vicaire général ; de M. l'abbé Guinamard, pro-curé de l'Agha et d'un nombreux clergé, procédait à la consécration de la grande et belle église qui s'éleve aujourd'hui entre la rue Clauzel et la rue Denfert-Rochereau.

Nous ne ferons pas l'inventaire de cet édifice aux lignes assez surprenantes par son ensemble romano-byzantin que domine le clocher en béton do style gothique et par ses deux tours inachevées. Il manque une flèche à chacune d'elles. Mais tant qu'il y aura clans cette paroisse, riche en apparence. des pauvres aussi nombreux à secourir, il y aura toujours une œuvre à continuer.

C'est ce à quoi s'emploient M. le chanoine Paul Avignon et ses collaborateurs.

Signalons toutefois, à l'intérieur tapissé de magnifiques mosaïques, parmi les dons des paroissiens, les bustes de bronze de Mgr Rlbolet et de M. 1e chanoine Warot, recteur, et la fresque du maître Deckers représentant la Vierge, saint Charles et au-dessous, Mgr Leynaud. entouré de religieux et religieuses.